Max-Pol Fouchet évoque Paul Eluard

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 18 juin 1958

En 1958, Max-Pol Fouchet, qui publia pendant la guerre à Alger le poème Liberté d'Eluard, profite de la célébration du 18 juin pour revenir sur les valeurs défendues par les poètes résistants.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Lectures pour tous
Date de diffusion du média :
18 juin 1958
Production :
INA
Page publiée le :
28 avr. 2008
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001145

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Max-Pol Fouchet (1913-1980) est surtout célèbre pour ses talents de critique dans des émissions littéraires à la télévision ("Lectures pour tous", "Italiques"). Ces activités ont été cependant plus larges : il fut à la fois poète, historien d'art et éditeur.

Né dans la Manche, il suit des études secondaires et supérieures à Alger où il rencontre Albert Camus. Devenu professeur, il écrit dans la revue Esprit avant de fonder la sienne intitulée Fontaine en 1939. Pendant la guerre, celle-ci devient un organe de la Résistance intellectuelle. Au début de l'année 1942, il part à Paris où il noue des liens avec des écrivains et se voit confier par Paul Eluard une copie de son poème Liberté publié dès son retour à Alger et qui devient un des symboles de la lutte contre l'Occupant. En novembre, après le débarquement allié en Afrique du Nord, Max-Pol Fouchet se consacre à sa revue et à des émissions radiophoniques.

A partir des années 50, il devient homme de télévision et diffuseur de culture grâce sa participation à de nombreuses émissions littéraires ( "Lectures pour tous" créée avec Pierre Dumayet et Pierre Desgraupes) et artistiques ( "Terre des Arts").

Engagé à gauche, il soutient le mouvement de Mai 68. Ses prises de positions l'éloignent de la télévision. Il se consacre alors à la publication de ses oeuvres personnelles restées assez confidentielles : il revient notamment sur sa trajectoire dans certains de ses romans dont La Rencontre de Santa Cruz publié en 1976. Il décède en 1980 [cf L'hommage du Parti Communiste à Paul Eluard].

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Lors de l'émission "Lectures pour tous", diffusée le 18 juin 1958, Max-Pol Fouchet revient sur l'engagement des poètes au sein de la Résistance. Après avoir lu un poème de Paul Eluard (Elle ne vit que par sa forme ), il rend hommage à celui qui lui avait confié une copie de son poème Liberté, devenu un de symbole de la lutte contre l'Occupant.

Dans cet extrait, filmé en plan rapproché, le critique littéraire démontre son amour pour la poésie. Il met une nouvelle fois son éloquence au service de la diffusion de la culture à la télévision. Le rythme de ses phrases rend son discours extrêmement clair et pédagogique.

Il ne s'agit pas seulement de célébrer le 18 Juin comme appel à la Résistance de De Gaulle à la BBC mais comme le symbole de l'union des Résistances de droite et de gauche, intellectuelle ou en armes : les poètes "ont sauvé eux aussi l'honneur de la France" et doivent donc être associés à cette journée où l'on célèbre la Résistance.

Il délivre également un message politique. Si on se replace dans le contexte de l'époque, on comprend que c'est un message de vigilance que lance ici cet homme de gauche: "La France ne peut pas être sans liberté, la France meurt sans liberté[...]. Il était bon de le redire aujourd'hui 18 juin 1958". Le vote d'une loi de pleins pouvoirs en faveur de De Gaulle le 3 juin dans un contexte troublé par les événements en Algérie fait en effet craindre à certains observateurs les abus liés à l'exercice d'un pouvoir trop personnel. On remarque ici la liberté de ton du critique littéraire en direct à la télévision, qui est alors un média au public restreint, donc encore peu soumis à la censure.

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