François Mauriac évoque la création de son Bloc-Notes

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 09 juil. 1958

François Mauriac revient ici sur les circonstances expliquant la création de son Bloc Notes, billet d'humeur hebdomadaire publié dans différents journaux de 1952 à sa mort en 1970.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Lectures pour tous
Date de diffusion du média :
09 juil. 1958
Page publiée le :
28 avr. 2008
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001148

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Issu d'une famille bourgeoise catholique bordelaise, François Mauriac (1885-1970) arrive à Paris en 1907 où il intègre l'Ecole des chartes. Influencé par sa rencontre avec Marc Sangnier, inspirateur du catholicisme social, il s'interroge sur le rôle de l'Eglise dans la sphère politique et sociale. Il débute sa carrière d'écrivain lorsque la Première Guerre mondiale éclate.

Contrairement à la plupart des auteurs de sa génération, son expérience de guerre n'est pas déterminante dans l'évolution de sa pensée : exempté pour des raisons de santé, il se tient éloigné des horreurs du front mais demeure imprégné de valeurs pacifistes. Après guerre, c'est un auteur prolifique qui connaît la consécration littéraire avec la publication de son roman Le Baiser au lépreux et son élection à l'Académie Française en 1933. Il délaisse par la suite son oeuvre romanesque et s'engage politiquement en rompant avec la droite traditionnelle dont il est issu. Critique face à l'intervention italienne en Ethiopie en 1935, il devient un partisan des républicains espagnols après le bombardement de Guernica en 1937. Sous l'Occupation, il devient une figure de la Résistance intellectuelle : il collabore aux Lettres Françaises qui paraissent clandestinement, participe au Comité National des écrivains (CNE) et publie un roman aux Editions de Minuit.

Après guerre, l'engagement de Mauriac s'affirme lorsqu'il devient chroniqueur politique : il écrit son Bloc-Notes qu'il publie dans différents journaux (La Table ronde, puis L'Express et Le Figaro ) à un rythme hebdomadaire de 1952 à sa mort en 1970. Il se prononce ainsi en faveur de la décolonisation et dénonce la répression au Maroc à l'occasion de l'obtention de son prix Nobel de littérature. Il justifie ses engagements (notamment en faveur de Mendès-France puis de De Gaulle) par sa conception de son rôle et de ses devoirs d'intellectuel chrétien.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Ce document est un extrait d'une interview de François Mauriac réalisée en juillet 1958 dans le cadre de l'émission littéraire Lectures pour tous présentée par Pierre Desgraupes et Pierre Dumayet. Ce programme, diffusé à un rythme hebdomadaire de 1953 à 1968 a accueilli les plus grands écrivains de l'époque. C'est une source télévisuelle indispensable pour comprendre l'histoire littéraire de la deuxième moitié du XXe siècle. François Mauriac revient ici sur ses débuts en tant que chroniqueur politique dans son Bloc Notes à partir de 1952. Son Prix Nobel de littérature en 1952 lui servit de prétexte pour prendre position contre la répression qui s'exerçait alors contre les insurgés marocains.

Filmé en gros plan, l'écrivain, alors âgé de 73 ans, parle d'une voix très caverneuse, séquelle du cancer des cordes vocales qui faillit l'emporter en 1933. Les questions du journaliste lui permettent d'évoquer son parcours en tant que romancier mais aussi de chrétien et les raisons de son passage à un engagement politique de plus en plus soutenu et régulier.

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