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La lutte contre les sectes en France

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 27 déc. 1995

Les drames collectifs liés aux sectes ont mené à une réflexion politique sur les différents moyens de prévention et de répression envisageables. Une mission interministérielle spécialisée a ainsi été créée pour lutter contre les dérives sectaires.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
27 déc. 1995
Production :
INA
Page publiée le :
14 juil. 2008
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001170

Contexte historique

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

Des drames au retentissement international, comme le suicide de 914 personnes appartenant au "Temple du Peuple" au Guyana en novembre 1978, ont incité les autorités politiques à prendre des mesures de prévention contre les sectes. En 1983, un premier rapport est remis au gouvernement par le député socialiste Alain Vivien. Il recense une dizaine de sectes présentant de réels dangers pour leurs membres. Dans les années 80, la réflexion se poursuit, tant en France qu'en Europe, mais les actions concrètes se heurtent à la nécessité de préserver la liberté d'opinion et de croyance. Au milieu des années 90, les "suicides" organisés au Canada, en Suisse et en France par les membres de la secte du "Temple solaire" relancent le débat. Une commission d'enquête parlementaire sur les sectes est mise en place et aboutit en janvier 1996 à la publication d'un rapport intitulé : "Les sectes en France". Ce texte permet d'avoir une vue globale sur le phénomène sectaire en France : il recense 173 groupes et définit de manière précise dix critères de dangerosité. Il préconise une coopération judiciaire accrue entre les différents pays européens et la création d'un Observatoire interministériel (mis en place en mai 1996).

En octobre 1998, cet observatoire est remplacé par la M ission Interministérielle de Lutte contre les Sectes (MILS) placée sous l'autorité du Premier Ministre. Son rôle consiste à travailler conjointement avec les administrations pour obtenir et diffuser des informations sur les sectes. Elle alerte un large public sur le danger sectaire et participe aux concertations internationales sur le sujet. En 1999, la publication d'un nouveau rapport intitulé "Les sectes et l'argent" démontre l'importance du patrimoine financier de certains groupes sectaires. En 2001, la loi About-Picard renforce les moyens de prévention et de répression contre les agissements de ces mouvements, qui vont à l'encontre les libertés et droits fondamentaux.

La France est un des pays pionniers en ce qui concerne sa législation pour combattre les dangers sectaires. En novembre 2002, le gouvernement Raffarin instaure une nouvelle Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives Sectaires (MIVILUDES). Elle prend en compte la protection des victimes et veille à lutter contre les agissements des sectes contraires à la loi ou troublant l'ordre public.

Éclairage média

Par Emeline VanthuyneProfesseure agrégée d'histoire )

La diffusion de ce reportage intervient quelques jours après la découverte des corps de 16 adeptes de la Secte du Temple Solaire dans la massif du Vercors. Cette affaire relance alors le débat sur l'importance du phénomène sectaire en France. Ce reportage est construit à partir des interviews d'Alain Vivien, auteur du premier rapport sur les sectes en 1983, et d'une militante associative pour la défense des victimes, Jeanine Tavernier. Leurs propos laissent à penser que l'Etat est infiltré à grande échelle par des représentants des sectes (notamment par la scientologie). Ces propos très pessimistes émanent des principaux représentants de la lutte anti-sectes. Leurs accusations ne reposent en outre sur aucun chiffre précis. Mme Tavernier cite une seule anecdote pour étayer sa théorie.

La fin du sujet a une portée plus informative puisque la journaliste fait mention d'un rapport à paraître, fruit du travail d'une commission d'enquête parlementaire mise en place bien avant ce mois de décembre 1995. Le reportage s'achève sur des images d'illustration tournées à l'intérieur du Palais Bourbon (on aperçoit Philippe Séguin, alors président de l'Assemblée Nationale). Le ton du commentaire ("Que faire ? Attendre") met l'accent sur l'impuissance des pouvoirs publics et relaie la parole des deux personnes interrogées quant à la nécessité de durcir l'action répressive. On peut remarquer que le point de vue très pessimiste adopté ici participe à alimenter le climat de psychose qui a entouré la découverte macabre (en plateau, le présentateur évoque même des membres du Temple Solaire craignant pour leur vie).

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