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Le premier tour de l'élection présidentielle de 2007

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 23 avr. 2007 | Date d'évènement : 22 avr. 2007

Le 22 avril 2007, lors du premier tour de l'élection présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy devance Ségolène Royal. François Bayrou arrive, lui, en troisième position. Jean-Marie Le Pen n'obtient que 10,44% des voix.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Collection :
Date de l'évènement :
22 avr. 2007
Date de diffusion du média :
23 avr. 2007
Production :
INA
Page publiée le :
09 oct. 2009
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001247

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Cinq ans après le séisme qui avait ébranlé le paysage politique français le 21 avril 2002 - lors du précédent scrutin présidentiel, qui avait vu la qualification pour le second tour du candidat d'extrême droite Jean-Marie Le Pen et l'élimination du candidat socialiste Lionel Jospin - le premier tour de l'élection présidentielle de 2007, le 22 avril, marque à la fois un renouveau de la participation électorale et un retour à un schéma politique plus classique. Le scrutin se distingue en effet d'abord par un taux de participation exceptionnel de 83,78%, le plus élevé depuis 1965, date de la première élection du président de la République au suffrage universel direct : plus de 36,9 millions d'électeurs se sont rendus dans les bureaux de vote. Alors que l'abstention avait régulièrement progressé depuis 1981 jusqu'à atteindre le niveau record de 28,4% lors de l'élection présidentielle de 2002, elle n'est que de 15,4% lors du scrutin de 2007. Cette forte mobilisation civique traduit l'intérêt certain qu'ont porté les électeurs à la campagne électorale, intérêt notamment dû au sentiment d'un renouvellement de la vie politique française autour des personnalités de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal, tous deux quinquagénaires et se présentant pour la première fois à l'élection présidentielle.

Le premier tour de l'élection présidentielle de 2007 marque par ailleurs le retour à l'opposition droite-gauche traditionnelle. Avec 31,18% des voix, le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy arrive nettement en tête. Il apparaît ainsi favori pour le second tour. Parvenu à récupérer une partie non négligeable des voix qui s'étaient portées sur Jean-Marie Le Pen en 2002, en proposant notamment au cours de la campagne électorale la création d'un ministère de l'immigration et de l'identité nationale, l'ancien ministre de l'Intérieur obtient le meilleur score d'un candidat de droite depuis Valéry Giscard d'Estaing en 1974. Nicolas Sarkozy devance la candidate socialiste Ségolène Royal qui recueille 25,87% des voix. Ségolène Royal, dont le résultat égale le total cumulé de Lionel Jospin, Jean-Pierre Chevènement et Christine Taubira en 2002, et approche celui de François Mitterrand en 1981, qualifie le Parti socialiste pour le second tour, ce que Lionel Jospin n'était pas parvenu à faire lors du précédent scrutin. C'est aussi la première fois en France qu'une femme est présente au second tour d'une élection présidentielle.

Jean-Marie Le Pen essuie quant à lui un sérieux échec : avec 10,44% des voix, le président du Front national perd près d'un million de voix en cinq ans. Il réalise un score nettement inférieur aux scrutins présidentiels de 2002 (16,86%), 1995 (15%) et 1988 (14,38%). Plus généralement, le premier tour de l'élection présidentielle de 2007 voit le triomphe des partis de gouvernement : l'extrême gauche ne parvient pas à rééditer ses bons scores de 2002, même si le candidat de la LCR Olivier Besancenot recueille 4,08% des voix. Le PCF obtient pour sa part son plus mauvais résultat électoral, avec 1,93% des voix pour Marie-George Buffet. La logique du vote utile semble donc avoir orienté le choix d'une très large part de l'électorat.

Dernière leçon de ce scrutin : en arrivant en troisième position, avec 18,57% des voix, le candidat de l'UDF François Bayrou, qui triple certes son score par rapport à 2002, échoue à atteindre le second tour. Il se place cependant en position d'arbitre. Du reste, dès le soir du premier tour, Nicolas Sarkozy comme Ségolène Royal s'adressent aux 6,750 millions d'électeurs de François Bayrou pour tenter de les séduire.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Placé en ouverture du journal télévisé de 20 heures de France 2 le 23 avril 2007, ce bref sujet se veut avant tout synthétique et informatif : il vise à offrir la vue la plus claire et la plus complète possible des résultats du premier tour de l'élection présidentielle, qui a eu lieu la veille. Des panneaux infographiques présentent ainsi dans l'ordre décroissant les scores obtenus par l'ensemble des candidats, à commencer par les deux qualifiés pour le second tour, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal. Tous ne font cependant pas l'objet de commentaires particuliers ou même d'images d'illustration : hormis Philippe de Villiers et Frédéric Nihous, seuls les cinq premiers candidats sont évoqués en détail par la journaliste.

Il est à noter que les infographies livrent les différents résultats sur fond d'une image du palais de l'Elysée, résidence du président de la République, symbole évident de l'enjeu du scrutin. Des couleurs, censées représenter leur appartenance politique sont en outre attribuées aux candidats. Nicolas Sarkozy voit ainsi son score teinté de bleu, couleur traditionnellement associée à la droite, tandis que celui de Ségolène Royal est rosé, ce qui renvoie à l'emblème du Parti socialiste, une rose tenue par un poing.

Contrairement à la facture classique des reportages consacrés aux soirées électorales, ce sujet ne montre pas d'images de joie ou de déception de militants. Il propose cependant des plans attendus de candidats qui accomplissent leur devoir électoral sous le regard des caméras : c'est ici le cas d'Olivier Besancenot et de Frédéric Nihous. L'intervention de Pierre Giacometti, responsable de l'institut de sondage IPSOS, confirme quant à elle le rôle éminent - bien que régulièrement contesté - que jouent désormais les sondeurs lors des campagnes et des soirées électorales : ils sont érigés en spécialistes de l'analyse électorale et politique "à chaud".

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