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Bilan de la présidence de Jacques Chirac

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 16 mai 2007 | Date d'évènement : 16 mai 2007

Présentation du bilan de Jacques Chirac après douze années passées à l'Elysée, de 1995 à 2007.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Collection :
Date de l'évènement :
16 mai 2007
Date de diffusion du média :
16 mai 2007
Production :
INA
Page publiée le :
09 oct. 2009
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001250

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Le 16 mai 2007, Jacques Chirac quitte l'Elysée et transmet ses pouvoirs à Nicolas Sarkozy. Elu à deux reprises, en 1995 puis en 2002, il a exercé les fonctions de président de la République durant douze années, soit la durée la plus longue sous la Ve République derrière les deux septennats de François Mitterrand. Le bilan de sa présidence apparaît cependant très contrasté. Quelques réformes importantes ont bien été faites au cours de ses deux mandats : la suspension du service militaire obligatoire en 1996, l'adoption du quinquennat pour le mandat du président de la République en 2000 ou la réforme des retraites en 2003.

La présidence de Jacques Chirac a toutefois été marquée par plusieurs échecs économiques et sociaux notables. Au lieu de se réduire, la "fracture sociale", dont le maire de Paris avait fait son thème de campagne présidentielle en 1995, s'est ainsi aggravée pendant ses mandats : la précarité n'a cessé d'augmenter, le nombre d'allocataires du RMI passant de quelque 900 000 à plus d'1,2 million. Le malaise des banlieues s'est également nettement accentué au point que, pendant trois semaines à l'automne 2005, des émeutes ont embrasé la plupart des quartiers sensibles français.

Dans le même temps, à plusieurs reprises, des réformes n'ont pu être menées à bien en raison de la forte contestation qu'elles ont suscitée. Celle des régimes spéciaux des retraites conduite par le Premier ministre Alain Juppé est ainsi abandonnée à la suite de manifestations et de grèves massives qui paralysent la France pendant cinq semaines en novembre-décembre 1995. Le projet de contrat première embauche initié par le Premier ministre Dominique de Villepin subit le même sort au printemps 2006 après deux mois de crise opposant la jeunesse au gouvernement.

En dépit de sa réélection triomphale en 2002, due à la situation particulière de la présence d'un candidat d'extrême droite au second tour, Jacques Chirac a également subi deux grandes défaites électorales au cours de ses mandats. Le 1er juin 1997, la gauche remporte les élections législatives anticipées provoquées par la décision présidentielle de dissoudre l'Assemblée nationale. Jacques Chirac qui souhaitait au contraire accroître sa majorité est ainsi contraint d'appeler le socialiste Lionel Jospin pour former un gouvernement. Il subit par conséquent une cohabitation de cinq années. La victoire du "non" par 54,87% des voix au référendum sur la constitution européenne, le 29 mai 2005, constitue un autre désaveu pour Jacques Chirac. Ses mandats présidentiels ont en outre été entachés par des "affaires" qui le compromettent directement, notamment celle du financement occulte du RPR et celle des emplois fictifs à la mairie de Paris.

Si sa politique intérieure s'est globalement révélée infructueuse, deux autres aspects de sa présidence, apparus plus consensuels, sont à porter à l'actif de Jacques Chirac. Il s'agit d'abord de sa politique mémorielle, et surtout de sa reconnaissance dès le 16 juillet 1995 de la responsabilité de l'Etat français dans la déportation des Juifs pendant l'Occupation. Son opposition à l'intervention des Etats-Unis en Irak en 2003 lui vaut également une forte adhésion, en France comme dans de nombreux pays.

Si la présidence de Jacques Chirac ne comporte ainsi pas que des revers, l'opinion française lui est dans l'ensemble défavorable au terme de son deuxième mandat. Nicolas Sarkozy, pourtant issu de son parti et plusieurs fois ministre dans ses gouvernements, se démarque lui aussi nettement du bilan du fondateur du RPR en axant en 2007 sa campagne présidentielle sur la "rupture" avec les politiques passées. Pourtant, deux ans après son départ de l'Elysée, malgré son bilan présidentiel très contrasté, Jacques Chirac apparaît comme la personnalité politique préférée des Français. Sans doute faut-il mettre ce revirement de l'opinion sur le compte d'une nostalgie classique provoquée par son retrait de la scène publique mais aussi peut-être d'une comparaison implicite défavorable à son successeur.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Diffusé le matin même de la passation de pouvoirs entre Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, ce sujet prend la forme d'une rétrospective des douze années de présidence de Jacques Chirac. Il vise à présenter un bilan de ses mandats, de ses échecs comme de ses réussites, dans un bref laps de temps. Il passe ainsi successivement en revue sa politique intérieure, mémorielle et extérieure. Le reportage se montre en grande partie critique : il met en lumière l'échec global de ses réformes intérieures ainsi que ses défaites électorales de 1997 et 2005. Il porte ensuite à son actif son action dans le domaine de la mémoire et sa politique internationale.

De facture classique, ce sujet est exclusivement composé d'images d'archives sur lesquelles une date est le plus souvent incrustée de façon à rendre plus claire la chronologie des mandats de Jacques Chirac. Des extraits de ses discours jugés les plus marquants ont également été insérés : sur la responsabilité de l'Etat français dans la déportation des Juifs (1995), sur les menaces pesant sur l'environnement (2002) et sur le refus de la guerre menée par les Américains en Irak (2003).

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