Révolte des bonzes en Birmanie en 2007
Journal de 20 heuresInfos
Résumé
Des moines birmans exilés à Mae Sot, en Thaïlande, affirment leur soutien au mouvement dirigé par les bonzes contre la junte militaire birmane en septembre 2007.
Date de publication du document :
09 oct. 2009
Date de diffusion :
30 sept. 2007
Date d'évènement :
21 sept. 2007
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Publication : 09 oct. 2009
Depuis le coup d'Etat militaire du général Ne Win en mars 1962 qui a instauré un régime socialiste national, la Birmanie est gouvernée par une junte militaire. Celle-ci n'a cessé de restreindre les libertés et d'étouffer toute ouverture démocratique. En 1988, un soulèvement populaire dirigé par Aung San Suu Kyi éclate avec l'appui des moines bouddhistes : des centaines de milliers de Birmans y participent pour réclamer le retour à la démocratie. Mais l'armée reprend rapidement le pouvoir et écrase les émeutes dans le sang. Et si en 1990, la Ligue nationale pour la démocratie fondée en 1988 par Aung San Suu Kyi remporte très nettement les élections législatives en obtenant 392 des 485 sièges, les militaires au pouvoir ne reconnaissent pas les résultats : le Parlement élu n'a jamais siégé.
En dépit de nombreuses condamnations internationales de la junte militaire et des sanctions prises contre la Birmanie, comme celles mises en place par l'Union européenne en 1996 concernant le commerce des armes, le gel des avoirs et les restrictions de visas pour les membres de la junte, le régime se maintient solidement. Alors que la situation économique birmane ne cesse de se dégrader, la répression à l'égard des opposants continue. La figure emblématique de l'opposition démocratique, Aung San Suu Kyi, lauréate du prix Nobel de la Paix en 1991, en est la principale victime : assignée à résidence à Rangoun, la capitale, de 1989 à 1995, elle l'est de nouveau de 2000 à 2002. Elle est même emprisonnée de mai à octobre 2003 à la suite d'affrontements entre ses partisans et ceux de la junte, avant d'être de nouveau détenue en résidence surveillée.
En septembre 2007, le régime subit une nouvelle contestation de forte ampleur menée par les bonzes, c'est-à-dire les moines bouddhistes. Au nombre de 500 000 en Birmanie, ceux-ci occupent une fonction sociale essentielle dans ce pays bouddhiste mais jouent également un rôle politique : ils avaient déjà participé au soulèvement démocratique de 1988 et soutenu le parti d'Aung San Suu Kyi aux élections de 1990. A partir du 21 septembre 2007, des bonzes manifestent ainsi à Rangoun et dans d'autres villes birmanes. Ils parviennent même le 21 septembre à faire brièvement lever le barrage militaire isolant la résidence d'Aung San Suu Kyi, ce qui permet à cette dernière d'apparaître en public pour la première fois depuis 2003. Les jours suivants, du 22 au 25 septembre, le mouvement devient massif : les bonzes continuent de manifester, tandis que des centaines de milliers de personnes les rejoignent à Rangoun et dans tout le pays malgré les interdictions des rassemblements.
A partir du 25 septembre 2007, la junte militaire réprime le mouvement en dépit des protestations de la communauté internationale. L'état d'urgence est déclaré, puis l'armée intervient à partir du 26 septembre et arrête les opposants connus ainsi que des milliers de bonzes. Les 27 et 28 septembre, les troupes vont jusqu'à tirer sur la foule, entraînant la mort de dizaines de manifestants. La révolte populaire conduite par les bonzes est ainsi rapidement écrasée. Ayant résisté à ce mouvement et se montrant insensible aux pressions internationales, la junte militaire apparaît toujours bien installée. Elle continue de violer les droits de l'homme et de réprimer les opposants politiques, à commencer par Aung San Suu Kyi. En août 2009, celle-ci est en effet condamnée à 18 mois de détention surveillée supplémentaires pour avoir laissé un Américain, John Yettaw, s'introduire à son domicile de Rangoun en mai 2009. Il s'agit en fait pour le régime d'empêcher Aung San Suu Kyi de participer aux élections prévues en 2010.
Éclairage média
Par
Dictature militaire, la junte birmane fait peser une lourde censure sur l'information et sur les images. Elle interdit également aux journalistes étrangers de pénétrer sur son territoire. Les chaînes de télévision internationales ne disposent donc d'aucun correspondant à Rangoun, la capitale de la Birmanie. Elles n'ont pas non plus pu y dépêcher des envoyés spéciaux pour couvrir les manifestations conduites par les bonzes en septembre 2007. La rédaction de France 2 a ainsi décidé de relater ces événements d'une manière détournée en envoyant une équipe en Thaïlande, dans la zone frontière avec la Birmanie, où se trouvent de nombreux moines birmans exilés. Ce choix permet de montrer les conditions de vie quotidienne des bonzes, mais surtout leur opposition à la junte militaire et leur volonté d'une démocratisation du pays, par le biais de témoignages. Il témoigne également du caractère ancien de la situation répressive ainsi que du mouvement d'opposition en Birmanie puisque ces bonzes vivent en exil à Mae Sot depuis la répression d'une précédente révolte populaire, en 1988.
Ce sujet offre par ailleurs une nouvelle fois l'occasion de constater le pouvoir des caméras puisque c'est grâce à leur présence que, selon le journaliste envoyé sur place, les militaires thaïlandais relâchent des manifestants birmans.
Transcription
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