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L'ouverture de la Cité nationale de l'histoire de l'immigration

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 10 oct. 2007

La Cité nationale de l'histoire de l'immigration retrace les principales étapes de l'histoire de l'immigration en France et souligne les apports à la nation française de ces populations venues d'ailleurs.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Collection :
Date de diffusion du média :
10 oct. 2007
Production :
INA
Page publiée le :
09 oct. 2009
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001258

Contexte historique

Par Julie Le Gac

Le 10 octobre 2008, la Cité nationale de l'histoire de l'immigration ouvre ses portes. Le projet est né, environ 20 ans auparavant : Zaïr Kedadouche, fils d'immigrés algériens et conseiller municipal d'Aubervilliers ébauche cette idée relayée par les historiens Gérard Noiriel et Pierre Milza. Ils souhaitent valoriser l'immigration en lui octroyant une véritable place dans la mémoire nationale. La victoire de l'équipe de France "Black Blanc Beur" lors de la coupe du monde de football 1998 donne une seconde vigueur au projet. Lionel Jospin, alors premier ministre, confie à Driss El Yazami, vice-président de la ligue des droits de l'homme et au conseiller d'État Rémy Schwartz une mission sur la faisabilité du projet, mais ce rapport demeure lettre morte. Au lendemain de la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour de l'élection présidentielle en 2002, Jacques Chirac propose une "nouvelle politique d'intégration" et confie à Jacques Toubon l'objectif de concevoir un musée sur l'histoire de l'immigration et de stimuler la recherche sur cette question. En 2004 Jean Pierre Raffarin autorise l'installation du musée dans le Palais de la Porte Dorée, ancien musée des colonies, érigé à l'occasion de l'exposition coloniale de 1931.

L'objectif de ce musée est de montrer les apports à la nation française des populations venues d'ailleurs, des Belges au XIXe siècle aux Chinois et aux Africains à la fin du XXe siècle en passant par les Italiens, les Espagnols, les Portugais et les Maghrébins après la Seconde Guerre mondiale. Selon l'Institut National des Etudes Démographiques, un quart des Français a au moins un grand parent étranger. Il s'agit également de structurer autour du musée un réseau de recherches afin de promouvoir l'histoire de l'immigration.

Malgré cette longue attente et l'importance du projet, l'ouverture de la cité d'histoire de l'immigration a lieu le 10 octobre 2007 sans véritable inauguration. Elle est marquée par l'absence de personnalités majeures de la vie politique, comme le président de la République Nicolas Sarkozy ou encore le ministre de l'immigration et de l'identité nationale, Brice Hortefeux. Seule Christine Albanel, ministre de la culture, assiste à l'inauguration. Il est vrai que la discussion concomitante du projet de loi porté par Brice Hortefeux instaurant le recours à des tests ADN afin de vérifier la filiation des candidats au regroupement familial fait l'objet de vives critiques dans les partis de gauche, comme dans les milieux associatifs s'efforçant de promouvoir une meilleure intégration des populations immigrées.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

En pleins débats sur la politique menée par Brice Hortefeux en matière d'immigration, ce reportage consacré à l'inauguration de la cité nationale de l'histoire de l'immigration privilégie les enjeux de politique nationale au détriment d'une perspective historique ou muséographique. Certes, ce document dévoile en arrière plan quelques unes des collections exposées dans le musée de la porte dorée, comme la valise d'un immigrant, symbole de son déracinement, ou encore des portraits d'immigrés, mais il s'attache avant tout à stigmatiser le dédain par les représentants de la République française d'un musée célébrant une part importante de son histoire. Il souligne en premier lieu l'absence des personnalités majeures représentant le gouvernement : seule la ministre de la culture Christine Albanel fait le déplacement. La critique habile de Bertrand Delanoë à l'encontre des tests ADN prévus par la loi sur l'immigration en cas de regroupement familial suscite l'embarras de l'ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin et révèle ainsi les fractures internes à l'UMP relativement à la loi alors débattue au Parlement. Dans un contexte où l'immigration est le plus souvent stigmatisée comme une menace et où le gouvernement s'efforce de la restreindre au maximum, mais aussi dans un contexte où le racisme imprègne de plus en plus fréquemment, et de plus en plus ouvertement les discours publics, la cité nationale de l'histoire de l'immigration apporte une réponse positive, soulignant le riche apport de l'immigration pour la France, comme le rappelle le journaliste dans sa conclusion.

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