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La victoire de la Gauche aux élections municipales et cantonales

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 17 mars 2008

Les élections municipales et cantonales de mars 2008 constituent un franc succès pour la gauche et en particulier pour le Parti Socialiste, ce qui témoigne de la vigueur persistance du socialisme municipal.

Informations et crédits

Type de ressource :
Collection :
Date de diffusion du média :
17 mars 2008
Production :
INA
Page publiée le :
09 oct. 2009
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001267

Contexte historique

Par Julie Le Gac

Les élections municipales et cantonales de 2008 constituent une brillante victoire pour la gauche française et en particulier pour le parti socialiste.

A l'issue des élections municipales de 2008, le parti socialiste qui a conquis Toulouse, Strasbourg, Reims, et Saint-Etienne gouverne 7 des 10 et et 14 des 20 plus grandes villes de France. L'UMP réussit toutefois à conserver Bordeaux et Nice, et de manière plus périlleuse Marseille. Le Parti socialiste dépasse ainsi l'objectif fixé par François Hollande de conquérir 30 villes de plus de 20 000 habitants. Il remporte en effet 22 villes de plus de 50 000 habitants, dont Amiens, Caen et Metz. Au total, la gauche a conquis ou reconquis 51 villes de plus de 20 000 habitants et en a perdu 10, soit un solde positif de 41 villes. Ce succès est encore plus saisissant en terme de population française vivant dans les villes administrées par les villes de gauche : 59,3% de la population française vivant dans des villes de plus de 9 000 habitants est gouvernée par la gauche.

Les Socialistes s'efforcent alors de donner une portée nationale à ce scrutin : relevant que la gauche est majoritaire en voix, François Hollande, premier secrétaire du parti socialiste, somme le président de la République Nicolas Sarkozy d' "entendre le message des Français". A l'inverse, la droite refuse l'idée d'un vote sanction. Le premier ministre François Fillon estime que la gauche ne fait que rétablir "partiellement" sa situation par rapport aux élections municipales de 2001 et souligne l'importance des enjeux locaux. Pourtant, 4 des 21 membres du gouvernement qui étaient candidats ont été battus : Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale est battu à Périgueux, Rama Yade à Colombes dans les Hauts-de-Seine, tandis que Christine Lagarde et Christine Albanel sont défaites à Paris. Ces échecs individuels témoignent d'un certain rejet de l'action gouvernementale.

Ces élections marquent également un certain recul du MoDem. L'échec de François Bayrou à conquérir Pau, le revers du MoDem dans la capitale où le MoDem perd neuf des dix sièges qu'il détenait au Conseil de Paris, et surtout l'échec de sa stratégie d'alliance au cas par cas, tantôt avec le Parti socialiste, le plus souvent avec l'UMP, confirment après les législatives de juin 2007, les difficultés du centre à occuper un espace autonome.

Les élections cantonales des 9 et 16 mars accentuent l'ampleur de la victoire de la gauche. Au second tour en effet, la gauche totalise plus de 51% des suffrages. Sur les 1 015 cantons qui étaient renouvelables, la gauche progresse de plus de 170 sièges en métropole, et est ainsi assurée de conquérir 8 départements. En particulier l'Ain passe à gauche pour la première fois depuis 1976 et François Hollande parvient à reconquérir la Corrèze, fief de l'ancien président Jacques Chirac. Ainsi, la Gauche, qui gouverne 20 régions sur 22 depuis 2002 dirige désormais 59 départements sur 101. La progression de la gauche aux élections municipales et cantonales renforce la position du Parti socialiste au Sénat. Ainsi, lors des élections sénatoriales du 21 septembre 2008, l'UMP, malgré l'augmentation du nombre de sièges de 331 à 343, passe de 159 à 147 sièges, tandis que, parallèlement, le PS, avec un gain de 21 sièges, en détient désormais 116. Les analystes envisagent un basculement à gauche du Sénat lors du prochain renouvèlement de 2011 qui concernera alors la moitié des effectifs. Ce serait la première fois que le Sénat serait majoritairement à gauche depuis les débuts de la Ve République en 1958.

Les succès récurrents de la gauche aux élections locales et ses échecs non moins récurrents sur le plan national témoignent du double visage du parti socialiste, déprécié au niveau national et prisé au niveau local, une situation qui rappelle les années 1950-1970, lorsque la S.F.I.O. retranchée dans ses bastions ne parvenait pas à s'emparer du pouvoir.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

Ce reportage propose au lendemain du second tour un bilan des élections municipales et cantonales, dont il s'efforce de tirer les principaux enseignements.

De manière classique, il débute par le chiffre de l'abstention. Il s'attache ensuite à dresser les principales conclusions, sur le plan national d'abord, puis sur le plan local. Les discours du leader de l'opposition, François Hollande, puis la réponse donnée par le Premier ministre François Fillon, témoignent de la divergence d'interprétation des résultats, le premier y voyant une critique de l'action gouvernementale et le second rappelant l'impérieuse nécessité de replacer ces résultats dans leur contexte local. Puis les principaux basculements de municipalités à gauche puis à droite sont figurés sur une carte de France qui apparaît en incrustation. Le tour de France des célébrations organisées par les militants et la population dans les villes représentant à la fois un enjeu local et national, comme Toulouse, Lille ou Strasbourg, témoigne de l'intérêt et de l'émotion suscités par ces élections.

Ce document propose en outre une représentation bipolaire de la vie politique française : il distingue globalement deux camps, la gauche et la droite, sans distinguer au sein de la gauche, et en n'évoquant que très peu le cas du MoDem.

Ce reportage consacre par ailleurs la sous-évaluation de la portée des élections cantonales : les résultats ne sont évoqués qu'en une phrase, en toute fin de reportage. Organisées dans le même temps que les élections municipales, les élections cantonales sont absolument éclipsées par ces dernières. En effet, les élections municipales permettent aux électeurs et aux téléspectateurs de s'identifier aux candidats et de s'approprier les enjeux. Ce phénomène témoigne ainsi de la personnalisation croissante de la vie politique.

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