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Le soulèvement de la jeunesse en Grèce

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 09 déc. 2008

La mort d'un adolescent tué par la police provoque de violentes manifestations dans les principales villes grecques. Ces manifestations témoignent des inquiétudes d'une jeunesse confrontée à la précarité et du rejet de la corruption de l'administration.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Collection :
Date de diffusion du média :
09 déc. 2008
Production :
INA
Page publiée le :
09 oct. 2009
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001282

Contexte historique

Par Julie Le Gac

Le 6 décembre 2008, Alexandre Griogoropoulos, adolescent de 15 ans, meurt à Athènes, victime de coups de feu de la police. Sa mort provoque la colère de la jeunesse athénienne puis s'étend à de nombreuses villes grecques ordinairement calmes comme Patras ou Thessalonique. Pendant trois semaines les manifestations de rues sont quotidiennes en Grèce. Elles s'accompagnent de violences : des dizaines de voitures et de magasins sont brûlés, des universités et des lycées sont occupés et la jeunesse estudiantine se heurte régulièrement à la police anti-émeutes.

La mort d'Alexandre Griogoropoulos est le catalyseur d'un mécontentement diffus et persistant en Grèce. Ces violences témoignent en effet des inquiétudes d'une jeunesse confrontée à la précarité. Le taux de chômage des jeunes frôle les 23% et les jeunes diplômés qui travaillent forment ce qui est désormais appelé "la génération 600 euros", un salaire moyen qui leur permet difficilement de s'émanciper et de vivre correctement. Elles expriment également un rejet de la politique gouvernementale, et en particulier des pratiques de corruption dont est accusé le gouvernement conservateur dirigé par Costa Caramanlis, et de la récurrence de violences policières.

Les manifestants forment un ensemble hétéroclite : des étudiants et lycéens des quartiers bourgeois côtoient des enfants d'immigrés et des groupes sociaux exclus ainsi que des groupes maoïstes et anarchistes qui ont conservé une vigueur singulière en Grèce. Cette rébellion sans lendemain d'une jeunesse exprimant son inquiétude pour l'avenir témoigne également de l'importance des sacrifices consentis par la Grèce depuis la fin de la dictature en 1974, afin de s'intégrer politiquement et économiquement en Europe.

Éclairage média

Par Julie Le Gac

Ce reportage s'attache à dresser le portrait des manifestants grecs afin de mieux saisir leurs aspirations. Le point de départ est surprenant, car David Pujadas, au cours de son lancement plateau précise que "tous ne sont pas des casseurs", révélant ainsi un présupposé négatif à l'égard des manifestations de la jeunesse. Ce préjugé souligne également la violence des heurts intervenus en Grèce en décembre 2008. Les images d'affrontements entre manifestants et police témoignent de la grande tension perceptible dans les cortèges et de la violence qui en émane. Toutefois, les projectiles utilisés : cailloux, oranges amères ou œufs pourris apparaissent à bien des égards relativement inoffensives. Dès lors, ces armes rendent compte de la jeunesse des manifestants. L'interview succincte de trois jeunes filles de 16 ans, qui affirment seulement "ne pas avoir peur", renforce l'impression de jeunesse, voire d'immaturité du mouvement.

Dans un second, temps, le reportage énumère les principales causes de cette révolte de la jeunesse grecque : la crainte d'un avenir inconnu ; la précarité et la corruption du Gouvernement. Ce dernier thème est particulièrement investi par une part non négligeable des manifestants représentant l'ultra gauche ou les mouvements anarchistes, particulièrement importants en Grèce, par rapport au reste de l'Europe.

Enfin, l'intérêt suscité par ces manifestations de la jeunesse grecque en France révèle les inquiétudes du Gouvernement français qui craint une contagion, en France, de la rébellion de la jeunesse, et la reprise des violences, en particulier en banlieue.

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