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Les résultats des élections européennes de juin 2009

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 08 juin 2009

Du 4 au 7 juin, les citoyens européens sont appelés aux urnes pour élire leurs députés au Parlement européen. Les partis de centre-droit, regroupés au sein du Parti Populaire Européen, sont les principaux vainqueurs de ce scrutin.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
08 juin 2009
Production :
INA
Page publiée le :
18 oct. 2011
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001294

Contexte historique

Par Victor Pereira

Depuis 1979, tous les cinq ans, les citoyens des pays membres de l'Union Européenne élisent les députés du Parlement européen qui siège à Strasbourg. Le scrutin, à la proportionnelle, est organisé par chaque Etat membre. Le nombre de députés qu'envoie chaque pays au Parlement est fixé dans les traités qui ont été ratifiés par les Etats membres de l'Union Européenne. En règle générale, les petits pays sont surreprésentés au Parlement au détriment des plus grands. Par exemple, le Portugal compte un député pour environ 475 000 habitants tandis que la France en compte un pour 900 000 habitants. Le Parlement Européen ne dispose pas du monopole du pouvoir législatif au niveau européen. Il partage ce pouvoir avec le Conseil des ministres. Il ne dispose pas non plus de l'initiative législative qui est détenue par la Commission européenne.

La législature européenne qui s'achève en 2009 a été marquée par de nombreux revers dans le processus de construction européenne. Le Traité établissant une Constitution pour l'Europe a été rejeté en 2005 par les électeurs français et néerlandais au cours de deux référendums. Ce traité a été substitué par le traité de Lisbonne signé en 2007. Cependant, les électeurs du seul pays auquel ce traité fut soumis, les Irlandais, ne l'approuvèrent pas. Le refus irlandais n'empêche toutefois pas l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne le 1er décembre 2009.

Les élections de 2009, au cours desquelles 375 millions de citoyens issus des 27 Etats membres de l'Union Européenne doivent élire, parmi 9 000 candidats, 736 députés, ont lieu alors que les effets de la crise financière et économique de 2008 se font durement sentir dans la plupart des pays européens. Les partis politiques au pouvoir, majoritairement de centre-droit et de droite, craignent que les électeurs se servent de ce scrutin pour signifier leur mécontentement. Or, c'est le contraire qui se produit. Dans presque tous les pays où le centre-droit et la droite gouvernent, ce sont les listes de centre-droit et de droite qui remportent le scrutin, devançant largement les listes de gauche. C'est ainsi le cas en Allemagne, en France et en Italie dirigée par le Parti du Peuple pour les libertés de Silvio Berlusconi.

Les deux seuls pays dans lesquels la droite au pouvoir a été clairement sanctionnée sont la Grèce et Malte.

Les principaux perdants de ce scrutin sont indéniablement les sociaux-démocrates. Dans les pays où ils se trouvaient dans l'opposition, ils ont échoué à canaliser le mécontentement que les gouvernements avaient pu susciter parmi la population. Et lorsqu'ils étaient au pouvoir, ils ont été sanctionnés par les électeurs. C'est par exemple le cas en Espagne, au Portugal ou en Autriche. Seul le gouvernement de gauche slovaque a remporté le scrutin.

L'autre grand perdant de ce scrutin est la démocratie européenne elle-même. En effet, le taux de participation est faible et en recul depuis le scrutin de 2004. L'abstention à ces élections a atteint un record : elle s'est élevée à 57%. Le taux de participation est meilleur dans les quinze Etats membres les plus anciens, ceux qui connaissent des régimes démocratiques depuis plus longtemps. Le taux de participation y est de 52%. En revanche, les électeurs des douze Etats membres ayant rejoint l'Union Européenne en 2004, principalement les pays de l'ancien bloc communiste, se sont beaucoup moins rendus aux urnes (38% de participation).

La moindre mobilisation des électeurs, le système de la proportionnelle, le moindre engagement des grands partis politiques nationaux dans ces élections et la moindre couverture médiatique dont bénéficie ce scrutin tendent traditionnellement à favoriser les forces politiques de second plan. Ce fut encore le cas en 2009. Ainsi les partis écologistes ont connu d'indéniables percées en Allemagne, où les Grünen arrivent en troisième position, en France, où Europe-Ecologie suit de près le Parti Socialiste, en Belgique, au Luxembourg, en Finlande ou en Grande-Bretagne.

Certains partis d'extrême droite, populistes, eurosceptiques et, pour certains, xénophobes, réussissent à faire élire certains de leurs candidats. Ainsi le Parti de la Liberté (PVV) hollandais compte quatre élus, le FPO autrichien deux, la Ligue du Nord Italienne neuf.

Éclairage média

Par Victor Pereira

Ce sujet dépeint assez classiquement un soir d'élection. Il cherche à définir qui a gagné et qui a perdu. Les scènes de célébration, dans lesquelles le champagne coule à flot, s'articulent avec les déclarations réjouies des hommes politiques victorieux qui louent la lucidité des électeurs. Des plans représentent les principaux leaders européens vainqueurs : Mariano Rajoy du Parti Populaire espagnol, Silvio Berlusconi, le président du Conseil italien et Angela Merkel, la chancelière allemande.

Des infographies permettent également au téléspectateur de saisir l'étendue de la victoire du centre-droit et de la droite qui arrivent en tête dans presque tous les pays et qui s'assurent la majorité au sein du prochain Parlement.

Le reportage présente un deuxième type de vainqueurs du scrutin. S'ils n'ont pas remporté les élections, les partis d'extrême droite, notamment au Pays-Bas et en Autriche, gagnent plusieurs sièges et se réjouissent de ce fait. Le correspondant de France 2 à Bruxelles met en exergue la contradiction entre les valeurs portées par ces partis – nationalisme, xénophobie, repli identitaire – avec les valeurs portées depuis les années 1950 par l'Europe. Ce constat pessimiste entre quelque peu en contradiction avec le propos de l'universitaire interrogé. En effet, ce dernier, censé être neutre et posséder une distance vis-à-vis des événements, loue la clairvoyance des électeurs européens qui n'ont pas transformé ce scrutin en élections nationales, sanctionnant le parti au pouvoir. Cependant, ce court propos de l'universitaire – et tout le sujet - omet un élément fondamental de ce scrutin : le très fort taux d'abstention qui illustre la forte distance entre une grande partie des citoyens européens et les institutions européennes.

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