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La victoire de la gauche aux élections régionales de mars 2010

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 22 mars 2010

La gauche remporte largement les élections régionales de mars 2010 : elle arrive en tête au second tour dans toutes les régions métropolitaines sauf l'Alsace. La première secrétaire du PS Martine Aubry célèbre cette victoire, alors que le Premier ministre François Fillon reconnaît la défaite de l'UMP. Ségolène Royal et Jean-Paul Huchon fêtent leurs succès en Poitou-Charentes et en Ile-de-France.

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
22 mars 2010
Production :
INA
Page publiée le :
05 sept. 2011
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001304

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Les élections régionales de mars 2010 se déroulent dans un contexte difficile pour l'UMP. La politique conduite depuis 2007 par le président de la République Nicolas Sarkozy et son Premier ministre François Fillon rencontre en effet une faible adhésion de l'opinion publique. En outre, la gauche dispose d'une forte implantation régionale depuis les élections de mars 2004 : elle gouverne vingt des vingt-deux régions métropolitaines. Seules l'Alsace et la Corse sont alors dominées par une majorité de droite.

Marquées par une très forte abstention - 53,6 % des électeurs ne se sont pas déplacés au premier tour puis 48,8 % au second tour - les élections régionales des 14 et 21 mars 2010 constituent en effet une nette défaite pour la droite. Celle-ci ne recueille que 35,4 % des suffrages exprimés au second tour après n'en avoir obtenu que 27 % au premier tour, ce qui constituait son plus mauvais résultat électoral sous la Ve République. La victoire de la gauche apparaît même plus large que lors du précédent scrutin régional de 2004 : avec 54,1 % des voix contre 50,6 % en 2004, elle obtient son meilleur résultat depuis les élections législatives de juin 1981. Remportant une région supplémentaire, la Corse, la gauche domine désormais vingt et une des vingt-deux régions de métropole. Seule l'Alsace, où la liste conduite par l'UMP Philippe Richert est arrivée en tête, est conservée par la droite, auxquelles s'ajoutent outre-mer la Guyane et la Réunion.

Ces élections régionales, lors desquelles les conseillers régionaux ont été élus pour quatre ans seulement, jusqu'en 2014, date prévue pour l'élection des nouveaux conseillers territoriaux, confirment donc le partage des pouvoirs qui semble s'établir en France : la gauche remporte tous les scrutins locaux depuis 2004, alors que dans le même temps la droite gagne tous les scrutins nationaux. De fait, la gauche est majoritaire dans les régions, les départements et les villes, tandis que la droite a enlevé l'élection présidentielle de 2007 et dispose de la majorité à l'Assemblée nationale et au Sénat.

Ce scrutin marque également une progression du Front national qui obtient 9,4 % des voix au second tour. Alors qu'une partie de ses électeurs avaient été séduits par Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle de 2007, il confirme son implantation sur la scène politique française. Le débat sur l'identité nationale conduit par le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale Éric Besson a sans doute favorisé la remontée du parti de Jean-Marie et Marine Le Pen.

Malgré l'échec de l'UMP et la défaite de tous les ministres candidats à ces élections régionales – huit ministres étaient têtes de liste, dont Valérie Pécresse en Ile-de-France –, Nicolas Sarkozy choisit de ne pas remettre en cause la politique suivie par le gouvernement depuis 2007. Il maintient François Fillon au poste de Premier ministre et ne procède qu'à un remaniement ministériel très réduit. Remplacé par Éric Woerth, chargé de conduire la réforme des retraites, le ministre du Travail Xavier Darcos, nettement battu en Aquitaine par le socialiste Alain Rousset, est le seul grand partant du gouvernement. Dans le même temps, le chiraquien François Baroin devient ministre du Budget, le villepiniste Georges Tron secrétaire d'État à la Fonction publique et le centriste Marc-Philippe Daubresse ministre de la Jeunesse.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Placé en ouverture du journal télévisé de treize heures de France 2, ce sujet propose un bilan complet des résultats du second tour des élections régionales qui se sont déroulées la veille. Très synthétique, il vise à présenter brièvement les principaux résultats du scrutin. Exclusivement informatif, il ne propose donc aucune analyse des élections et de ses enseignements politiques majeurs. Il se contente de livrer des résultats bruts et des réactions, illustrés par un montage d'images factuelles et d'infographies. Il passe ainsi complètement sous silence les causes des résultats du scrutin régional : l'échec de l'UMP et la victoire du PS ne sont ni expliqués ni replacés dans un contexte politique général. Le commentaire reste par exemple muet sur la politique gouvernementale et son rejet alors massif par l'opinion publique.

Le sujet se contente de confronter des images et des réactions habituelles de soirées électorales : d'une part celles de militants célébrant la victoire de leur parti et d'autre part celles de militants dont le mouvement a été défait. Lors de chaque soirée électorale, les équipes de télévision filment en effet la réaction des militants réunis au siège des différents partis à l'annonce des résultats afin d'illustrer les commentaires des journalistes. Les images de la joie de militants socialistes, de l'UMP alsacien Philippe Richert, de militants nationalistes corses, de Ségolène Royal ou de Jean-Paul Huchon et Cécile Duflot contrastent ainsi avec la déception affichée par une militante de l'UMP ou par Valérie Pécresse.

Le sujet donne à voir l'opposition entre le PS et l'UMP par la diffusion d'extraits de discours de leurs chefs de file respectifs, la première secrétaire du PS Martine Aubry et le Premier ministre UMP François Fillon. L'aspect institutionnel de ces discours, passages obligés des soirées électorales pour tous les leaders des partis politiques, qui livrent alors eux-mêmes leur analyse des résultats, est très marqué. Plusieurs éléments visibles autour de Martine Aubry attestent du fait qu'elle est bien la représentante du Parti socialiste : le logo et le site internet du PS sont à la fois présents sur son pupitre et derrière elle à côté du slogan de campagne du parti pour les élections régionales (« les régions qu'on aime »). À l'inverse, bien qu'il revendique la défaite de l'UMP, François Fillon apparaît dans ce sujet comme le chef du gouvernement et non comme celui d'un parti. Le pupitre derrière lequel il prononce son discours rappelle en effet sa fonction : y figurent le lieu de l'allocution (« Hôtel de Matignon ») et le site internet du Premier ministre. En outre, aucune indication partisane ne précise son appartenance à l'UMP. Les drapeaux français et européen visent quant à eux à valoriser sa fonction d'homme d'État plutôt que le rôle de chef de file de la majorité qu'il a exercé pendant la campagne des élections régionales.

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