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Le débat autour de l'énergie éolienne

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 04 oct. 2007

L'éolien est classé parmi les sources d'énergie renouvelable. En France, comme dans toute l'Europe, de petites unités de production sont mises en service, elles suscitent parfois des oppositions entre partisans et détracteurs sur les lieux d'implantation. Des arguments sont échangés sur leur efficacité ou sur leur rôle dans les émissions de CO2 (dioxyde de carbone).

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique

    Enjeux planétaires contemporains : les énergies

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
04 oct. 2007
Production :
INA
Page publiée le :
25 nov. 2013
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001444

Contexte historique

Par Claude Robinot

En 2008, l'Union Européenne adopte des directives dans le domaine énergétique sous le nom de « paquet Energie-climat ». L'objectif est de réduire de 20 % la production de gaz à effet de serre en développant les énergies renouvelables. En France, pour réaliser ce programme à l'échéance 2020, il faudrait que la part des énergies renouvelables dans la consommation atteigne 23 %, soit un doublement par rapport à la situation initiale. Le développement du parc éolien est un moyen d'y parvenir. Selon un groupement d'industriels, le SER, syndicat des énergies renouvelables, il faudrait installer 6000 éoliennes, dont 1000 en « offshore » pour développer une puissance de 25 000 MW adaptée à l'objectif. L'estimation a été faite lors du Grenelle de l'environnement en 2008. En 2012, un peu plus de 4000 éoliennes sont installées en France, les plus anciennes sur les littoraux ventés ou dans le couloir rhodanien. Plus récemment, les grands plateaux céréaliers comme la Picardie ou la Beauce, où les densités sont faibles, ont été équipés. La région Champagne-Ardenne est la première en termes d'équipements et de production alors que d'autres comme l'Aquitaine et l'Alsace en sont totalement dépourvues. Dans le domaine de l'éolien « offshore », la France est très en retard par rapport à ses voisins européens comme la Grande-Bretagne, le Danemark ou l'Allemagne. Quatre projets sont envisagés en Normandie (Fécamp, Courseulles) et en Bretagne (Saint-Brieuc et Saint-Nazaire).

Le coût d'investissement d'un parc éolien est en partie financé par une politique tarifaire négociée. Pendant dix ans, le prix d'achat de l'électricité est garanti par EDF ce qui facilite l'amortissement.

Malgré des progrès ces dix dernières années, la part de l'éolien reste marginale dans la consommation globale : 14,3 TWh en 2012, soit 3 % du total. En d'autres termes, l'électricité d'origine éolienne couvre les besoins d'une population d'environ 6 millions de personnes. L'éolien est un appoint important dans les périodes où la demande est forte. Les mois d'hiver, le parc est mobilisé pour répondre aux pics de consommation et pallier les variations saisonnières de l'électricité hydraulique. Le potentiel éolien est loin d'être utilisé, le facteur de charge (rapport entre la puissance potentielle et la production effective) est médiocre, il dépasse à peine les 20 % en moyenne. Pour des raisons économiques et des choix politiques, la puissance annuelle raccordée au réseau est en dessous du programme fixé pour 2020. L'installation du parc éolien rencontre des difficultés et des oppositions. Les énergies renouvelables bénéficient d'un préjugé favorable de l'opinion publique, 73 % des français sont acquis à l'éolien, y compris près de chez eux. Mais, par une réaction décrite par les sociologues sous le nom de « Nimby » (Not in my backyard) les projets rencontrent souvent l'opposition de riverains qui posent des recours contre l'installation de parcs éoliens. La fédération « Vent de colère » regroupe quelques centaines d'associations locales qui contestent les projets lors de l'étude d'impact et pendant la rédaction du cahier des charges. Leurs arguments reposent en général sur le manque de rentabilité et les coûts d'investissement et sur les nuisances sonores, esthétiques ou perturbatrices de la vie animale. Certaines de ces actions aboutissent à l'abandon d'installation, mais le plus souvent elles se traduisent par des retards dans l'installation et des oppositions entre les acteurs locaux aux intérêts divergents.

Éclairage média

Par Claude Robinot

Ce sujet du journal télévisé de France 2 s'inscrit dans l'actualité du « Grenelle de l'environnement » vaste concertation organisée par le gouvernement avec tous les acteurs de l'environnement, quatre mois après l'élection de Nicolas Sarkozy. La réunion répondait à une promesse faite pendant la campagne électorale. La réflexion avait pour but de nourrir de futurs projets législatifs. Dans le volet « énergie », le débat a tourné autour de la taxe carbone et des énergies renouvelables. David Pujadas s'en fait l'écho dans la présentation du reportage. Comme souvent, le journal télévisé aborde une question nationale à travers un exemple local. L'énergie éolienne est présentée à partir de la contestation d'un projet de parc dans l'Oise, une région bien équipée puisque la Picardie est au deuxième rang national. Le journaliste présente successivement tous les acteurs locaux concernés. La communauté de commune et les exploitants agricoles ont été contactés par la société en charge du parc éolien industriel. Les subventions et les promesses de revenus ultérieurs semblent les avoir convaincus comme le dit un agriculteur. Le président de l'association hostile à l'implantation réunit probablement des résidents proches de l'installation, pourtant il insiste moins sur les nuisances que sur l'illusion de la réduction des émissions de gaz carbonique. Une contestation l'oppose, chiffre à l'appui, sur le taux de CO2, avec un représentant du syndicat de l'énergie renouvelable. L'industriel avance 5 et 10 % calculés sur un potentiel, l'opposant se base probablement sur un taux effectif. Le spécialiste, lui, replace la réduction dans un ensemble global. On a là un bel exemple d'une lutte de communication dont chaque partie, chaque acteur, masque les enjeux réels.

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