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Une femme à l'Académie des Sciences

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 07 janv. 1980

Lors de la cérémonie de réception des 20 nouveaux membres de l'Académie des Sciences, élus quelques mois plus tôt, le reportage présente un nouveau membre très particulier : une femme. On peut suivre également une partie du discours du Président Giscard d'Estaing lors de la cérémonie, qui rappelle l'importance de la recherche scientifique pour la France.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
07 janv. 1980
Production :
INA
Page publiée le :
01 oct. 2014
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001628

Contexte historique

Par Fatima RahmounProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris ) et

Par Sophie EdouardProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris )

Yvonne Choquet-Bruhat est née en 1923. Elle obtient son baccalauréat en 1941 et reçoit le second prix du Concours Général de Physique la même année. En 1946, elle obtient l'agrégation de Mathématiques. Elle est d'ailleurs major de sa promotion (exclusivement féminine). Yvonne Choquet-Bruhat enseigne à l'Ecole Normale Supérieure à partir de 1946.

De 1949 à 1951, elle travaille au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et obtient son doctorat. Après un passage aux Etats-Unis à l'« Institute for Advanced Study » de l'Université de Princeton, elle devient, en 1953, maître de conférences à la Faculté des Sciences de Marseille. En 1958, elle obtient la Médaille d'argent du CNRS.

De 1958 à 1959, elle enseigne à la Faculté des Sciences de Reims. Elle est ensuite titulaire de la chaire de mécanique analytique et mécanique céleste de la Faculté des Sciences de Paris. En 1971, elle intègre l'Université Pierre et Marie Curie de Paris qu'elle quittera lors de son départ en retraite en 1992.

Elle est la première femme à avoir été élue membre de l'Académie des Sciences le 14 mai 1979. La première femme correspondante de l'Académie des sciences est Marguerite Perey en 1962. L'Académie refusa en particulier Émilie du Châtelet et Marie Curie (malgré son prix Nobel de physique en 1903).

De 1980 à 1983, Yvonne Choquet-Bruhat est présidente du Comité international de relativité générale et gravitation. En 1985, elle est élue membre de l'American Academy of Arts and Sciences. Elle est nommée Grand officier de la Légion d'honneur en 2008.

Les recherches d'Yvonne Choquet-Bruhat sont à la frontière entre la physique et les mathématiques. Elle a notamment réussi à faire avancer le calcul des ondes gravitationnelles émises lors de l'effondrement et la fusion de deux trous noirs.

Éclairage média

Par Fatima RahmounProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris ) et

Par Sophie EdouardProfesseure de physique-chimie de l'académie de Paris )

Le lancement plateau est un peu particulier. Des images extraites du reportage à venir sont projetées derrière le présentateur. A chaque fois que Patrick Poivre d'Arvor introduit une nouvelle personnalité, l'image change. Ce dispositif est destiné à aider le téléspectateur à suivre le résumé du journaliste.

Le journaliste explique que l'Académie des Sciences est peu connue du grand public mais qu'elle est au travail. Il semble donc que ce reportage cherche à montrer une Académie des Sciences ancrée dans la réalité et la modernité, réformée 4 années plus tôt. Donner sa place aux femmes au début des années 1980 semble pouvoir lui permettre d'atteindre son objectif. Et pourtant, la cérémonie semble venir d'un temps fort éloigné.

Le caméraman recherche Yvonne Choquet-Bruhat et la trouve. Ce mouvement de caméra n'est cependant pas très esthétique. Puis, c'est le moment de gloire pour Yvonne Choquet-Bruhat qui est très applaudie. On peut distinguer une rangée entière de femmes assistant à la cérémonie. On ne peut que se demander qui elles sont. Sont-elles des scientifiques ou des femmes de scientifiques ?

Le journaliste superpose son commentaire sur la présentation des recherches de la scientifique et nous empêche de bien comprendre la nature de ses travaux. Le journaliste considère que la situation familiale de la scientifique est plus importante que ses travaux, ce qui ne peut qu'exaspérer tout téléspectateur qui s'intéresse aux sciences.

Les seules questions posées à Yvonne Choquet-Bruhat par le journaliste concernent d'ailleurs ses enfants ! A la fin de cette interview, on aura droit à un gros plan sur la fille de la scientifique qui semble s'intéresser à la médecine, du haut de ses 13 ans.

Le plan suivant présente la magnifique coupole de l'Institut de France. Le reportage se termine sur une partie du discours du Président Giscard d'Estaing. Il demande à ce qu'un dialogue entre la science et la société s'instaure afin de permettre à la France de bien se développer dans les années à venir.

Ce reportage est très particulier dans sa manière de traiter les femmes et la science. Définitivement, nous ne sommes plus dans les reportages sur les icônes de la science comme Marie Curie ou sa fille Irène Joliot-Curie. Mais nous sommes encore très loin des reportages datant des années 2000 sur Claudie Haigneré (voir Claudie Haigneré se prépare à son second voyage spatial) ou Valérie Masson-Delmotte (voir Réchauffement climatique : la vision des chercheurs) où on montre des femmes scientifiques au travail, en laissant de côté leur vie privée.

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