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François Hollande remporte la primaire socialiste à l'élection présidentielle de 2012

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 17 oct. 2011

Le 16 octobre 2011, François Hollande remporte le second tour de la primaire socialiste à l'élection présidentielle de 2012. Il célèbre sa victoire aux côtés de son adversaire Martine Aubry et des autres candidats et appelle au ralliement des socialistes pour l'élection présidentielle. Les militants du Parti socialiste fêtent sa victoire.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
17 oct. 2011
Production :
INA
Page publiée le :
28 oct. 2014
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001662

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

En octobre 2011, pour la première fois de l'histoire de la vie politique française, un parti, le Parti socialiste, désigne son candidat à l'élection présidentielle par l'intermédiaire d'une élection primaire. Inédite en France, cette pratique était déjà en vigueur dans d'autres démocraties. C'est ainsi que sont choisis les candidats à l'élection présidentielle aux États-Unis. Cette procédure a été également adoptée par la gauche italienne à partir de 2005 : Romano Prodi avait alors été désigné candidat de toute la gauche aux élections législatives lors de primaires ouvertes.

Le Parti socialiste français décide à son tour de recourir à une élection primaire afin de désigner son candidat à l'élection présidentielle de 2012. Organisée en partenariat avec le Parti radical de gauche, il s'agit d'une primaire citoyenne ouverte : tous les citoyens inscrits sur les listes électorales peuvent y participer. Pour le PS, il s'agit de conférer davantage de légitimité à son candidat après l'échec de Ségolène Royal contre Nicolas Sarkozy à l'élection présidentielle de 2007.

Six candidats se présentent lors du premier tour, le 9 octobre 2011 : l'ancien premier secrétaire du PS de 1997 à 2008 François Hollande, Martine Aubry, qui lui a succédé à ce poste en 2008, la présidente du Conseil régional de Poitou-Charentes Ségolène Royal, le député de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg, le député de l'Essonne Manuel Valls et le sénateur du Tarn-et-Garonne Jean-Michel Baylet, seul représentant du Parti radical de gauche dont il est président. Une ombre plane sur ce premier tour des primaires : celle de Dominique Strauss-Kahn qui en était le grand favori. Mais le président du Fonds monétaire international s'est vu de facto exclure des primaires. Accusé d'agression sexuelle et de tentative de viol par une femme de chambre de l'hôtel Sofitel, il a été arrêté à New York le 14 mai 2011, un mois et demi avant la clôture du dépôt des candidatures.

Dominique Strauss-Kahn écarté, ce sont les deux candidats ayant exercé la direction du PS qui se qualifient pour le second tour des primaires : François Hollande arrive en tête avec 39,17 % des suffrages exprimés devant Martine Aubry qui en réunit 30,42 %. Arnaud Montebourg, qui s'était présenté comme le candidat de « la démondialisation », obtient 17,19 % des voix, ce qui le place en position d'arbitre pour le second tour. Ségolène Royal essuie quant à elle une humiliation : la finaliste de l'élection présidentielle de 2007 ne recueille que 6,95 % des voix. De leur côté, Manuel Valls et Jean-Michel Baylet réunissent respectivement 5,63 % et 0,64 % des voix.

Entre les deux tours, François Hollande reçoit le ralliement de Manuel Valls, Arnaud Montebourg, Ségolène Royal et Jean-Michel Baylet. Le 16 octobre 2011, il remporte ainsi aisément le second tour contre Martine Aubry : avec 56,6 % des suffrages exprimés contre 43,4 % pour la maire de Lille, il est désigné candidat du PS pour l'élection présidentielle de 2012.

Par-delà ce résultat, ces primaires citoyennes sont apparues comme une innovation démocratique majeure dans la vie politique française. Elles ont de fait connu un grand succès : 2,5 millions de Français ont voté au premier tour et 2,8 millions au second tour. Ce succès a balayé la plupart des réticences et des critiques qui avaient été exprimées contre la procédure des primaires. Celles-ci semblent même désormais s'imposer dans la vie politique française. La candidate de l'UMP aux élections municipales à Paris en 2014, Nathalie Kosciusko-Morizet a par exemple été désignée de cette manière. Et de nombreux dirigeants de l'UMP aspirent à organiser une primaire pour choisir le candidat du parti à l'élection présidentielle de 2017.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Diffusé le 17 octobre 2011 dans l'édition de la mi-journée du journal télévisé de France 3, ce bref reportage est entièrement consacré à la victoire de François Hollande la veille aux élections primaires du Parti socialiste. De facture très classique, il reprend tous les attendus des reportages dédiés aux célébrations électorales. Il propose ainsi plusieurs extraits de discours et d'interviews du vainqueur mais également de sa rivale défaite. Il comporte également de nombreuses images des militants socialistes en liesse : ils applaudissent le vainqueur, brandissent drapeaux et ballons, scandent « Hollande président ».

Ce reportage a été tourné dans deux hauts lieux des soirées électorales socialistes : le siège du PS, au 10, rue de Solférino, et la Maison de l'Amérique latine. Les premières séquences du sujet ont en effet été filmées rue de Solférino, théâtre de la célébration officielle de la victoire de François Hollande organisée par le PS. Si ce succès est d'abord fêté au siège du PS, c'est afin de présenter une image de rassemblement autour de François Hollande, désormais investi candidat du parti pour l'élection présidentielle. Cette volonté d'afficher l'unité des socialistes a été mise en scène selon une scénographie minutieuse : François Hollande n'apparaît pas seul devant les militants sur le perron du siège du PS mais au milieu des autres candidats de la primaire, entre son ancienne compagne Ségolène Royal et sa rivale malheureuse Martine Aubry. Évoquant « une famille recomposée », le commentaire fait peut-être référence à la situation particulière de François Hollande et Ségolène Royal, séparés depuis 2007, mais plus sûrement aux divisions apparues au PS pendant la campagne des primaires. C'est également au siège du PS que sont prononcés les discours, passages obligés de toute soirée électorale. Il s'agit de discours officiels qui dépassent le strict auditoire socialiste pour viser l'électorat français : le vainqueur met en avant sa légitimité, tandis que la perdante appelle au rassemblement des socialistes autour de François Hollande.

La seconde partie du reportage a été tournée à la Maison de l'Amérique latine, située boulevard Saint-Germain, à proximité du siège du PS. Elle a été choisie par François Hollande pour célébrer sa victoire. François Mitterrand y avait déjà fêté sa réélection à la présidence de la République en mai 1988, tout comme Lionel Jospin la victoire de la gauche aux élections législatives de juin 1997. La Maison de l'Amérique latine est donc un lieu de célébration de succès électoral socialiste mais il s'agit d'un cadre moins institutionnel que le siège du PS. Ainsi, les scènes filmées par l'équipe de France 3 laissent apparaître davantage de spontanéité. Contrastant avec la scénographie réglée à l'avance à Solférino. De fait, François Hollande s'adresse à ses supporters de manière plus naturelle, le micro à la main. Il exprime également sa joie sans retenue, serrant les mains et embrassant ses proches et ses partisans. Enfin, plusieurs plans témoignent de la cohue médiatique dans laquelle le vainqueur est emporté : il ne se fraie un chemin qu'avec grande difficulté au milieu des nombreux journalistes, photographes et cameramen.

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