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François Hollande annonce l'entrée au Panthéon de quatre résistants

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 21 févr. 2014

Lors d'une cérémonie d'hommage à la Résistance au Mont-Valérien le 21 février 2015, le président de la République annonce la panthéonisation en mai 2015 de quatre figures de la Résistance, deux hommes (Jean Zay, Pierre Brossolette) et deux femmes (Germaine Tillion, Geneviève de Gaulle-Anthonioz).

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
21 févr. 2014
Production :
INA
Page publiée le :
13 avr. 2015
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001714

Contexte historique

Par Isabelle Chalier

En août 2013, le chef de l'Etat François Hollande a chargé le président du Centre des monuments nationaux, Philippe Bélaval, de réfléchir à la place du "Panthéon dans la promotion des principes de la République". Comme ses prédécesseurs, François Hollande a eu le projet de désigner des figures pour entrer au Panthéon, mais en respectant une stricte parité. Le président de la République est, à ce jour, seul en mesure de décréter qui panthéoniser. François Mitterrand y eut recours à sept reprises, Chirac à deux occasions (Malraux en 1996 et Alexandre Dumas en 2002), à l'inverse de Pompidou et Giscard qui s'en étaient abstenus. Nicolas Sarkozy aurait souhaité la panthéonisation d'Albert Camus, mais la famille de l'écrivain refusa. En revanche, en 2011, il y organisa une cérémonie pour Aimé Césaire, le poète de la négritude, dont les descendants préféraient qu'il reste en Martinique.

Finalement, le rapport de Philippe Bélaval a été rendu le 10 octobre 2013 suite à une consultation publique sur le site internet des monuments nationaux, pour que chacun puisse donner un avis sur les personnalités qui devraient reposer au Panthéon. Après deux mois de réflexion supplémentaires par rapport au calendrier annoncé, vendredi 21 février, François Hollande officialisait ses choix, lors d'un discours au Mont-Valérien, lieu des exécutions commises par les autorités allemandes sous l'occupation. Il nomme ainsi la fondatrice d'ATD-Quart Monde, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, nièce du général de Gaulle, déportée à Ravensbrück, comme l'ethnologue Germaine Tillion ; le journaliste Pierre Brossolette, torturé par la Gestapo, et Jean Zay, ministre de l'Education nationale sous le Front populaire, assassiné par la Milice en 1944. Tous étaient des combattants qui partageaient l'amour de la patrie et le courage dans l'adversité. Les deux hommes ont été tués pendant la guerre tandis que les deux femmes ont survécu jusqu'à un âge avancé.

Cette liste n'a pas surpris : peu connus du grand public, ce sont des intellectuels, qui tous ont en commun d'avoir lutté contre l'occupant allemand, le nazisme et la collaboration. Avec ce choix, le président renonce à un hommage aux figures de la Révolution française ou la Grande Guerre et va dans le sens du rapport de Philippe Bélaval et des souhaits exprimés par les internautes qui ont insisté sur la place des femmes et ont cité, entre autres, Olympe de Gouges, Louise Michel, ou encore Simone de Beauvoir. Ces quatre figures de la Résistance, deux hommes et deux femmes, entrent donc au Panthéon le 27 mai 2015.

Éclairage média

Par Isabelle Chalier

Après le lancement plateau, le journaliste vient interroger sur le quai de la gare d'Austerlitz, à Paris, les deux filles de Jean Zay, Catherine Martin-Zay et la cadette Hélène Mouchard-Zay, qui arrivent en train d'Orléans. Le reportage insiste sur l'émotion qu'elles ressentent à cette occasion.

Elles sont en route pour le Mont-Valérien dans les Hauts-de-Seine, à quelques kilomètres de Paris, où elles retrouvent, au pied de la forteresse érigée au XIXe siècle, Claude-Pierre Brossolette, fils d'un autre résistant, Pierre Brossolette. Tous doivent assister à la cérémonie d'hommage national à la résistance organisée le 21 février 2015. La célébration s'ouvre avec le dépôt d'une gerbe par le président de la République sur la dalle de la clairière, le théâtre des exécutions pendant la guerre. Inaugurée par le ministre des anciens combattants en 1959 lors de la pose de la première pierre du Mémorial de la France combattante, cette dalle porte une inscription qui dénombre 4500 fusillés, chiffre dont on sait aujourd'hui qu'il est erroné (il serait en réalité plus proche du millier). La chorale du collège Anatole Le Braz à Saint-Brieuc entonne alors le Chant des partisans, l'hymne de la Résistance. Le 21 février 1944, soixante-dix ans auparavant, trois élèves du lycée Anatole Le Braz à Saint-Brieuc avaient été exécutés pour faits de résistance aux côtés des membres du groupe Manouchian sur le Mont-Valérien.

Le reportage montre ensuite quelques extraits du discours de François Hollande, cette fois devant le Mémorial de la France combattante. En arrière-plan, on peut distinguer la base de la croix de Lorraine en grès rose avec les portes qui mènent à la crypte et aux les sépultures de cinq résistants et onze militaires. A l'occasion de la venue de François Hollande, le mémorial, à ciel ouvert, a été équipé d'une structure couverte. Le propos du président fait écho à la citation extraite de l'Appel du 18 juin 1940 lancé par le général de Gaulle, qui inaugura l'édifice le 18 juin 1960 « Quoiqu'il arrive la flamme de la résistance ne s'éteindra pas ». Chaque année, depuis 2006, s'y tient une cérémonie commémorant le célèbre appel.

Dans l'assistance, des prêtres arméniens - bien identifiables par leur habit et leur coiffe noire - ainsi que le président arménien sont venus écouter l'hommage rendu à Missak Manouchian et à ses 21 camarades du réseau FTP-MOI (Franc -Tireur et Partisan–Main d'œuvre Immigrée), exécutés 70 ans auparavant, jour pour jour. Au préalable, dans la cour de la prison, ces combattants avaient été photographiés, pour une affiche de propagande surnommée “l'affiche rouge”[1], placardée en grand nombre dans toute la France, une opération de propagande de grande envergure contre la Résistance.

[1] Voir ce document sur l'affiche rouge sur le site du ministère de la Culture, ainsi que l'archive "Deuil et appel à la répression après des attentats terroristes".

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