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Campagne d’information sanitaire dans les publicités pour des produits alimentaires

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 26 févr. 2007

Les publicités pour certains produits alimentaires doivent désormais comporter un message sanitaire. Jean-Pierre Petit, président de McDonald's France, et Alain Bazot, de l’UFC-Que Choisir, donnent leur avis sur cette campagne d’information.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
26 févr. 2007
Production :
INA
Page publiée le :
29 août 2016
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000001737

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

En France, depuis la Libération, l’État s’efforce de protéger la santé des individus. Ce principe est inscrit dans le préambule de la Constitution de la IVe République : ce texte stipule que la loi « garantit à tous (…) la protection de la santé » (voir le document La Sécurité sociale (1945 - 2005)). Des politiques de santé publique sont ainsi conduites, notamment contre l’addiction au tabac ou à l’alcool.

Depuis les années 2000, un des principaux enjeux de ces politiques concerne l’amélioration de l’état nutritionnel de la population. L’obésité ne cesse en effet d’augmenter en France : 6,5 millions de personnes, soit 14,5 % de la population adulte, souffrent de cette maladie chronique en 2015, contre seulement 3,5 millions en 1997. En outre, 3,5 millions de personnes en France sont atteintes de diabète.

De nombreuses études ont montré que la hausse fulgurante de l’obésité et du diabète était en grande partie provoquée par une alimentation de mauvaise qualité et une activité physique insuffisante. C’est afin d’y remédier que le Programme national nutrition santé (PNNS) est lancé en 2001. Ce plan de santé publique vise à « améliorer l’état de santé de la population » en agissant sur la nutrition. Celle-ci est entendue comme « l’équilibre entre les apports liés à l’alimentation et les dépenses occasionnées par l’activité physique ».

Des mesures et des campagnes d’information ont été mises en place. Ainsi, depuis le 1er mars 2007, les publicités pour les produits alimentaires manufacturés et les boissons sucrées diffusées dans les médias français doivent comporter un message d’avertissement sanitaire en application de la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique. Quatre messages sont diffusés en alternance : Pour votre santé, mangez au moins cinq fruits et légumes par jour, Pour votre santé, pratiquez une activité physique régulière, Pour votre santé, évitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé et Pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas. Tous les médias sont concernés par ces messages : télévision, radio, presse écrite, internet, cinéma et affichage. Pour la télévision et le cinéma, le message d’avertissement sanitaire doit s’inscrire dans un bandeau fixe ou défilant ou bien être présenté à la suite de la publicité. Si un annonceur ne souhaite pas apposer ce message sanitaire, il doit verser à l’administration fiscale une contribution de 1,5 % sur les sommes investies dans la publicité.

D’autres mesures destinées à améliorer l’état de santé des consommateurs ont par la suite été adoptées. Le principe d’un système de logos dotés de couleurs différentes sur le devant des aliments, en fonction de leurs qualités nutritionnelles a notamment été retenu dans la loi du 26 janvier 2016. Ces logos ont pour but de clarifier l’information des consommateurs sur les produits alimentaires qu’ils achètent. Il permettra notamment de les renseigner sur l’apport calorique d’un aliment ainsi que sur sa teneur en sucre, en sel et en graisses saturées.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Diffusé le 26 février 2007 dans le journal télévisé de 20 heures de France 2, ce bref sujet traite de la réglementation en matière de publicité qui doit entrer en vigueur le 1er mars suivant. En effet, les publicités pour les produits alimentaires manufacturés et les boissons sucrées diffusées dans les médias français doivent désormais comporter un message d’avertissement sanitaire.

Le sujet donne un aperçu de la nouvelle présentation des publicités : trois des quatre messages sanitaires qui vont être insérés sont montrés en avant-première aux téléspectateurs. Seul le message Pour votre santé, évitez de grignoter entre les repas n’est pas diffusé. Pour rendre cette présentation plus concrète, les messages ont été placés sur des extraits de publicités. Ces trois publicités ne laissent apparaître aucunes marques visibles : elles sont toutes floutées. Toutefois, dans les deux premières, les marques, respectivement de céréales et d’eau minérale, sont aisément reconnaissables. Le floutage de marques de produits de consommation est en effet obligatoire dans les reportages diffusés dans les journaux télévisés. Le décret du 27 mars 1992 interdit toute publicité clandestine, entendue comme la présentation verbale ou visuelle de marchandises, de services, du nom, de la marque ou des activités d’un producteur de marchandises ou d’un prestataire de services dans les programmes, lorsque cette présentation est faite dans un but publicitaire. Un reportage peut certes comporter une référence à une marque ou à un produit, mais uniquement dans le cas où, selon les termes du Conseil supérieur de l’audiovisuel, elle revêt un caractère d’information. Cela n’est pas le cas dans le présent sujet qui présente simplement un nouveau dispositif de messages sanitaires. Il ne prend pas la forme d’une enquête sur une marque ou un produit.

Outre ces extraits de publicités, le reportage comprend différentes images d’illustration : les rayons d’un supermarché, des enfants mangeant des barres chocolatées, d’autres attirés par des bonbons dans la vitrine d’un magasin et encore d’autres regardant la télévision. Ces plans ont simplement pour but d’illustrer le commentaire du journaliste. Le fait qu’ils montrent surtout des enfants montre que le principal but de la nouvelle réglementation publicitaire vise principalement à réduire l’obésité juvénile.

Enfin, le sujet confronte deux avis à propos de ces messages sanitaires. Sont interviewés deux hommes à la fonction bien différente. Le premier, président de McDonald's France, incarne l’industrie agroalimentaire, souvent accusée d’encourager la croissance de l’obésité mais aussi de vouloir améliorer son image de marque par une préoccupation hypocrite pour la santé des consommateurs. Le second, membre de UFC-Que Choisir, représente les consommateurs. Ils expriment ainsi des avis à front renversé : le président de McDonald's France apporte son soutien à la nouvelle réglementation, tandis que le membre de l’UFC-Que Choisir fait part de ses réserves quant à l’efficacité des messages sanitaires sur les enfants.

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