La Seconde République abolit l’esclavage

ArteL’Histoire par l'image

Proposé par Arte - L’Histoire par l'image

Date de diffusion : 2020 | Date d'évènement : 1848

Disponible jusqu'au 31 août 2024

Après l’échec de la première abolition de 1794, la Seconde République abolit définitivement l’esclavage dans les colonies françaises le 27 avril 1848. François-Auguste Biard nous raconte la réception de l’abolition dans les colonies.

La collection « La collection « Histoires d'histoire » est proposée par la Rmn-Grand Palais.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Histoires d'histoire
Réalisation :
Renaud David
Date de l'évènement :
1848
Date de diffusion du média :
2020
Production :
@ 2020 -  RMN - Le Grand Palais
Page publiée le :
11 mars 2021
Modifiée le :
28 déc. 2023
Référence :
00000004228

Contexte historique

Par Mathilde Larrère

1848, l’abolition de l’esclavage

Affirmant l’égalité entre les hommes et leur droit naturel à la liberté, les philosophes du XVIIIe siècle engagent un débat sur la légitimité de l’esclavage. Des révoltes violentes, en 1791, à Saint-Domingue, provoquent une première prise de conscience. Pendant la Révolution française, en 1794, une première abolition de l’esclavage des Nègres dans les colonies est tentée, mais Bonaparte, sous la pression des planteurs antillais, le rétablit en 1802.

Victor Schœlcher (1804-1893), sous-secrétaire d’État à la Marine en 1848, choqué par les horreurs du système esclavagiste, a consacré sa vie à la lutte pour l’émancipation. La République lui offre l’occasion de rendre effective et immédiate la liberté de tous les esclaves des colonies et des possessions françaises (décret d’abolition 27 avril 1848).

Analyse des images

L’émancipation immédiate

Le tableau de Biard représente une scène d’émancipation dans les colonies, au moment de la proclamation de l’abolition de l’esclavage.

Au centre, deux esclaves noirs manifestent leur joie, bras levés et chaînes déliées. D’autres, agenouillés, semblent bénir le député chargé de l’annonce, planté sur son estrade, représentant de la République qui vient d’adopter le décret dont il tient le texte en main. La ligne de fuite qu’indique son bras levé s’évanouit dans le drapeau bleu blanc rouge, confirmation de la présence symbolique de la République française. Sur sa gauche, des mousses rappellent la présence de la Marine comme force armée dans les îles. Sur la droite du tableau, c’est la société coloniale qui apparaît, toute de blanc vêtue, recevant dignement les remerciements d’une ancienne esclave agenouillée. Ombrelle, étoffes blanches et luxueuses et canotier s’opposent à la semi-nudité des esclaves, dont les corps noirs enchevêtrés forment une masse compacte. À l’arrière-plan, une représentation typique des îles exotiques, avec cocotiers, plaines de culture et montagnes arides, suffit à évoquer n’importe quelle île à sucre.

Interprétation

L’utopie quarante-huitarde

La France n’innovait pas en la matière, puisque l’Angleterre, dès 1808, avait aboli la traite des Noirs et incité de nombreux pays européens à faire de même.

Mais le tableau rend bien l’utopie quarante-huitarde, forte de l’universalité de ses principes et encline à faire participer les colonies à la grande messe républicaine. L’abolition de l’esclavage est certes un pas immense dans la lente acquisition des libertés, que l’art se doit de célébrer, mais le tableau de Biard dit aussi le siècle des puissances impériales triomphantes, sûres de leur légitimité et de leur bienveillance à l’égard des peuples colonisés.

Bibliographie

  • Denise BOUCHE, Histoire de la colonisation, t. 2, Flux et Reflux, 1815-1962, Paris, Fayard, 1991.
  • Susan EVERETT, Les Esclaves, Nathan, Paris, 1979.
  • M. FAVRE, Esclaves et Planteurs, Paris, Gallimard, 1970.
  • Anne GIROLET, Victor Schœlcher, abolitionniste et républicain…, Paris, Karthala, 2000.
  • Jean MEYER, Esclaves et Négriers, Paris, Gallimard, 1986.

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