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L’augmentation de la pauvreté aux États-Unis sous la présidence de Ronald Reagan

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 03 nov. 1984

Reportage sur la pauvreté aux États-Unis à l’issue du premier mandat du président Ronald Reagan : distribution de soupe populaire à Washington ; plans d’un quartier pauvre de Baltimore habité par des Afro-Américains ; emploi de chômeurs dans un centre de l’Armée du salut ; interviews de plusieurs chômeurs ; manifestation devant la Maison-Blanche contre la politique économique de Ronald Reagan.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
03 nov. 1984
Page publiée le :
16 juil. 2021
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000004251

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

En novembre 1980, le républicain Ronald Reagan est élu président des États-Unis. Âgé de 70 ans, cet ancien acteur, qui a tourné dans 53 films de 1937 à 1954, triomphe avec 8,5 millions de voix de plus que le président sortant démocrate Jimmy Carter. 

Animé par de solides convictions libérales, il est convaincu que la relance de la croissance aux États-Unis passe par l’encouragement de la liberté d’entreprendre. À ses yeux, c’est le marché qui doit réguler l’économie, tandis que le rôle économique de l’État fédéral doit être drastiquement réduit. Déplorant les dépenses excessives du gouvernement fédéral, Ronald Reagan affirme, dans son discours d’investiture, le 20 janvier 1981, que l’État n’est pas la solution mais le problème

Il lance ainsi une politique économique libérale, influencée principalement par l’école de Chicago et Milton Friedman, les Reaganomics, marquée par une réduction de l’impôt sur le revenu, des restrictions monétaires et des taux d’intérêt élevés. Dans un message au Congrès, le 18 février 1981, il annonce ces réformes libérales comme un moyen de lutter contre le chômage qui touche alors 8 millions d’Américains : Ce plan a pour objectif de freiner l’augmentation des dépenses et des taxes du gouvernement fédéral, de réformer ou de supprimer les réglementations inutiles et néfastes à la production. Et critiquant les dépenses sociales de l’État, il déclare : Le gouvernement ne continuera pas à subventionner des individus (…) dont les besoins ne sont pas dûment établis.

S’appuyant sur la majorité républicaine au Congrès, Ronald Reagan fait ainsi voter, en août 1981, une baisse de l’impôt fédéral sur le revenu de 25 % en trois ans. Il réduit également les dépenses sociales, parmi lesquelles l’aide alimentaire, l’assurance maladie pour les pauvres et le logement social. Le président républicain mène aussi à bien la privatisation de plusieurs secteurs, comme la santé ou les télécommunications 

Par ailleurs, Ronald Reagan affiche sa détermination face aux mouvements d’opposition à sa politique libérale, comme la grève massive des contrôleurs aériens fédéraux aux États-Unis qui éclate le 3 août 1981, à l’appel du syndicat PATCO (Professional Air Traffic Controllers Organization). Les contrôleurs aériens demandent alors une diminution de la durée de travail à 32 heures par semaine, l’augmentation de leur salaire et l’amélioration de leurs conditions de travail.

Mais le président américain, qui considère cette grève comme illégale, au motif que PATCO viole une loi fédérale prohibant le droit de grève aux syndicats d’employés fédéraux, fixe un ultimatum aux contrôleurs aériens grévistes : il leur donne 48 heures pour arrêter leur mouvement et reprendre le travail. Seuls 1 600 des 13 000 contrôleurs cessent leur grève. Ronald Reagan n’hésite alors pas, dès le 5 août 1981, à licencier 11 345 grévistes, remplacés en grande partie par des contrôleurs militaires.

Ronald Reagan devient alors le porte-drapeau du libéralisme économique, au côté de la Première ministre du Royaume-Uni, Margaret Thatcher. Sous le premier mandat de Ronald Reagan (1981-1984), l’économie américaine connaît en effet sa plus forte croissance depuis la Seconde Guerre mondiale, plus de six millions d'emplois sont créés entre 1981 et 1983 et le taux de chômage diminue de 11 % à 7 % de la population active. Toutefois, la politique de Ronald Reagan induit un net renforcement des inégalités économiques aux États-Unis : 15,2 % des Américains vivent en effet sous le seuil officiel de pauvreté en 1983 contre 11,4 % en 1978.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Ce reportage a été diffusé dans le Soir 3 de France 3 le 3 novembre 1984, à trois jours de l’élection présidentielle aux États-Unis qui a opposé le président républicain sortant Ronald Reagan, élu la première fois en novembre 1980, au candidat démocrate Walter Mondale, l’ancien vice-président de Jimmy Carter. Ce scrutin a ensuite vu la réélection de Ronald Reagan, victorieux dans 49 des 50 États des États-Unis et ayant remporté 525 grands électeurs. 

La rédaction de France 3 a profité de cet événement très médiatisé pour réaliser des sujets de fond, portant sur le bilan économique et social du président américain sortant. Ainsi, le 2 novembre 1984, Soir 3 a diffusé un premier sujet, tourné à Baltimore et consacré à la politique économique de Ronald Reagan. 

Le second porte quant à lui sur les laissés-pour-compte du libéralisme du président républicain. Composé d’images d’illustration et d’interviewes réalisées par l’équipe de France 3, ce reportage propose plusieurs séquences qui visent toutes à rendre concrète la pauvreté qui a crû aux États-Unis sous le premier mandat présidentiel de Ronald Reagan, parallèlement à l’essor de la croissance économique et à la forte baisse du chômage. Ainsi, la plupart des séquences donnent à voir la réalité de cette pauvreté, au travers de la distribution d’une soupe populaire à des habitants de Washington, les plans sur des quartiers pauvres de Baltimore, qui révèlent que les Afro-Américains sont particulièrement touchés par la pauvreté, ou les interviews de chômeurs interrogés dans un centre de l’Armée du salut. 

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