Début d’une guerre civile en Palestine entre Arabes et Juifs en 1947

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 11 déc. 1947 | Date d'évènement : 1947

Après l’adoption par l’ONU d’un plan de partage de la Palestine le 29 novembre 1947, la population arabe a réagi violemment et des troubles ont éclaté à Jérusalem. Des habitants des quartiers juifs commencent à fuir.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Les Actualités françaises
Date de l'évènement :
1947
Date de diffusion du média :
11 déc. 1947
Page publiée le :
08 juil. 2021
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000004254

Contexte historique

Par Christophe Gracieux

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la Shoah accroît la revendication sioniste de création d’un État juif. Néanmoins, le Royaume-Uni, dont le mandat sur la Palestine établi depuis 1923 s’achève en 1948, s’oppose à ce projet : désireux de ménager les Arabes pour maintenir sa présence sur le canal de Suez, il continue d’interdire l’entrée en Palestine aux immigrants juifs, y compris aux rescapés des centres de mise à mort nazis. Ainsi, le navire Exodus, avec 500 émigrants juifs à son bord, est refoulé en juillet 1947 à l’approche de la Palestine par la marine britannique, ce qui suscite une très vive émotion dans le monde entier. Dans le même temps, les heurts entre Juifs et Arabes de Palestine se multiplient.

Le 29 novembre 1947, l’ONU adopte un plan de partage de la Palestine : la résolution 181 prévoit la constitution de deux États, un État juif et un État arabe, tandis que Jérusalem est placé sous statut international. Mais ce plan est rejeté par la Ligue arabe. Et dès le lendemain du vote du plan de partage, une guerre civile éclate en Palestine entre Arabes et Juifs. Durant six mois, les deux communautés s’affrontent. Ainsi, le 9 avril 1948, des milices juives tuent plus d’une centaine de villageois arabes à Deir Yassin, près de Jérusalem. En représailles, quatre jours plus tard, des Arabes attaquent un convoi médical juif, massacrant plus de 70 médecins et infirmières. Entre janvier et avril 1948, quelque 350 000 Palestiniens prennent la route de l’exode, fuyant les combats ou chassés de leurs villages par les milices juives.

Le 14 mai 1948, le Royaume-Uni, qui n’a pas véritablement cherché à s’interposer entre Arabes et Juifs, met fin à son mandat en Palestine. Le même jour, David Ben Gourion, l’un des principaux chefs de la Haganah, organisation paramilitaire juive, proclame la naissance de l’État d’Israël : Nous, membres du Conseil national représentant le peuple juif du pays d’Israël et le mouvement sioniste mondial, réunis aujourd’hui, jour de l’expiration du mandat britannique, et en vertu des droits naturels et historiques du peuple juif, ainsi que de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, proclamons la fondation de l’État juif dans le pays d’Israël, qui portera le nom d’État d’Israël.

Ce nouvel État est immédiatement reconnu par les États-Unis et l’URSS. Mais, dès le 15 mai 1948, les États arabes déclarent la guerre à Israël et leurs armées pénètrent au sein du territoire israélien : c’est le début de la première guerre israélo-arabe (1948-1949). Malgré leur infériorité numérique, les Israéliens parviennent à remporter le conflit. Les opérations militaires s’achèvent le 10 mars 1949. Israël signe ainsi, entre février et juillet, des accords de cessez-le-feu avec l’Égypte, le Liban, la Transjordanie et la Syrie. Si aucun pays arabe ne reconnaît l’existence de l’État hébreu, ce dernier contrôle désormais 77 % de l’ancienne Palestine sous mandat britannique contre 56,5 % dans le plan de partage de l’ONU. Jérusalem est partagée entre Israël et la Transjordanie. Commence alors un exode de grande ampleur des Palestiniens ; c’est la Nakba (« catastrophe » ou « désastre ») : 80 % d’entre eux quittent, de gré ou de force, les territoires placés sous contrôle d’Israël et se réfugient en Cisjordanie, dans la bande de Gaza, en Transjordanie, au Liban, en Syrie ou en Égypte.

Éclairage média

Par Christophe Gracieux

Consacré à la guerre civile qui a éclaté en Palestine entre Arabes et Juifs depuis le 30 novembre 1947, au lendemain de l’adoption par l’ONU d’un plan de partage du territoire en deux États, ce sujet a été diffusé dans le journal des Actualités françaises du 11 décembre 1947. Cette actualité internationale tragique ne fait cependant l’objet que d’un traitement très réduit : le sujet ne dure que quarante secondes et n’est placé qu’à l’avant-dernière place du journal, au sein de la rubrique de la semaine consacrée à l’évocation rapide de certains événements des jours précédents. Il s’agit de la seule information internationale traitée dans cette édition, par ailleurs entièrement consacrée à l’actualité française, et plus particulièrement aux grandes grèves qui ont alors lieu dans le pays depuis le début de l’automne.

Le sujet cherche à faire comprendre aux spectateurs français la soudaine détérioration de la situation en Palestine provoquée par la décision de l’ONU de créer un État juif. Le ton du commentaire est ainsi très grave, la musique dramatique. Certes, on ne voit aucune scène de violence. Le sujet ne montre en effet que les conséquences de ces violences commises par des Arabes dans les quartiers juifs de Jérusalem, à commencer par les destructions : des édifices sont en proie aux flammes que des pompiers cherchent à éteindre ; un cinéma, filmé de l’intérieur en panoramique, a été incendié ; plusieurs immeubles sont marqués de signes indiquant leur prochaine démolition. 

La gravité de la situation est également rendue perceptible par les images de déploiements de soldats britanniques dans les quartiers juifs de Jérusalem : on voit des patrouilles dans les rues, des mitrailleurs en position et des soldats faisant évacuer des Arabes. Le sujet semble ainsi montrer que le Royaume-Uni, qui dispose encore d’un mandat sur la Palestine, tente de s’interposer dans la guerre civile naissante entre Arabes et Juifs. En réalité, les troupes britanniques ne sont dans l’ensemble que peu intervenues. Enfin, les conséquences des heurts apparaissent également visibles par des images de l’exode de familles juives.

Ce sujet explique à peine les raisons de l’éclatement de la colère de la population arabe, privilégiant la présentation de ses conséquences sur la population juive de Jérusalem. 

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