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L’Église catholique confrontée à une vague de scandales de pédophilie

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 17 févr. 2019 | Date d'évènement : 16 févr. 2019

Le 16 février 2019, le pape François a décidé de réduire à l’état laïque l’ancien cardinal américain Theodore McCarrik, accusé d’abus sexuels sur au moins un adolescent. L’Église catholique se trouve alors confrontée à une vague de scandales de pédophilie sans précédent.

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Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
16 févr. 2019
Date de diffusion du média :
17 févr. 2019
Page publiée le :
16 janv. 2023
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000004911

Contexte historique

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Depuis la fin des années 2010, l’Église catholique est confrontée à une vague d’affaires d’abus sexuels pédophiles commis par des membres du clergé.

L’Église catholique américaine avait été la première ébranlée, dès 2002, par la révélation d’abus commis par des prêtres de Boston dans des articles du Boston Globe. Des milliers de cas avaient ensuite été signalés dans tous les États-Unis. De nombreux prêtres avaient alors été exclus du clergé et poursuivis en justice.

Par la suite, plusieurs scandales ont éclaboussé l’Église catholique, notamment en Allemagne, en Australie, en France et au Chili. Ainsi, en janvier 2018, la visite du pape François dans ce pays a été entachée par des affaires de pédophilie impliquant des clercs. Des associations de victimes ont profité de la venue du souverain pontife pour dénoncer ces agressions sexuelles. De même, en Australie, le cardinal George Pell, préfet du secrétariat pour l’économie du Saint-Siège, a été reconnu coupable de viol et d’agressions sexuelles commises sur deux mineurs de moins de 16 ans en 1996 et 1997. L’ancien archevêque de Sydney a été condamné en mars 2019 à six mois de prison pour viols sur mineurs, ce qui a fait de lui le plus haut représentant de l’Église avoir été traduit en justice et condamné pour des faits de pédophilie.

En France, l’Église catholique a également été ébranlée par plusieurs scandales de pédophilie, notamment par l’affaire Preynat. Des scouts victimes d’agressions pédophiles commises dans les années 1970 et 1980 par un prêtre de Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône), Bernard Preynat, ont en effet porté plainte contre lui. Il a ainsi été condamné à cinq ans de prison ferme. Mais ces victimes ont aussi porté plainte contre l’archevêque de Lyon Philippe Barbarin pour n’avoir pas dénoncé les agissements pédophiles de Bernard Preynat. Condamné le 7 mars 2019 à six mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon, le cardinal Barbarin a aussitôt présenté sa démission au pape François, même s’il a été par la suite relaxé par la Cour d’Appel de Lyon.

Face à ces scandales de pédocriminalité, l’Église catholique a tenté de réagir. Au cours de son déplacement chilien en janvier 2018, le pape François a ainsi évoqué sa douleur et sa honte face au mal irréparable fait à des enfants par des ministres de l’Église. Puis en février 2019, il n’a pas hésité à défroquer l’ancien archevêque de Washington Theodore McCarrick pour avoir agressé sexuellement un adolescent : l’ancien cardinal a été rendu à l’état laïque et son titre de cardinal lui a été retiré. Pour la première fois dans l’histoire de l’Église catholique, un cardinal était défroqué pour des motifs d’abus sexuels. Et du 21 au 24 février 2019, le pape François a réuni les évêques à Rome pour tenter d’enrayer ces agressions et lutter contre leur dissimulation par l’Église.

Les résistances se font encore toutefois vives au sein de l’Église contre une transparence totale sur ces crimes. En France, sous la pression des associations de victimes (Ciase), les évêques ont mis en place en novembre 2018 une Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église catholique. Au terme de deux ans et demi de travail, cette commission, présidée par Jean-Marc Sauvé, a rendu un rapport accablant le 5 octobre 2021 : selon l’estimation de la Ciase, 216 000 personnes aujourd’hui majeures auraient été agressées par un clerc alors qu’elles étaient mineures entre 1950 et 2020. La Conférence des évêques de France a ensuite admis la dimension systémique des violences sexuelles dans l’Église catholique.

Éclairage média

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Ce reportage a été diffusé dans la première partie du journal télévisé de 13h de France 2 le 17 février 2019. Il traite d’abord d’un événement : la toute première déchéance, dans la longue histoire de l’Église catholique, d’un cardinal pour des motifs d’abus sexuels. En effet, le 16 février 2019, le Vatican avait annoncé dans un communiqué que l’ancien archevêque de Washington Theodore McCarrick était réduit à l’état laïque en raison d’accusations d’abus sexuel sur au moins un adolescent. Dès ses premiers instants, le sujet de France 2 illustre cet événement par diverses images d’archives de l’ancien prélat. Alban Mikoczy, correspondant permanent de France Télévisions à Rome, souligne d’ailleurs le caractère historique de la décision du pape François : C’est la première fois qu’un haut responsable ecclésiastique est ainsi sanctionné par le pape et c’est le ligne d’un changement de ligne très clair au Vatican. Le caractère historique de cette décision est également mis en avant par une interview d’un spécialiste du Vatican, le journaliste américain Philip Pullella, correspondant de longue date de l’agence Reuters en Italie, interrogé place Saint-Pierre, à Rome.

Le sujet de France 2 ne se contente pas d’évoquer la déchéance de Theodore McCarrick mais traite plus largement des scandales de pédophilie éclaboussant l’Église catholique et de la réaction de la papauté face à ceux-ci. D’ailleurs, comme l’évoque Alban Mikoczy, quatre jours après la diffusion du reportage devait s’ouvrir une réunion d’évêques au Vatican précisément consacrée à la responsabilité des prélats ayant passé sous silence des agressions sexuelles de mineurs par des membres du clergé. Ainsi, dans une deuxième séquence, le sujet présente des images d’archives du déplacement au Chili en janvier 2018 du pape François, qui avait été marqué par la dénonciation d’agressions et de viols d’enfants par des prêtres. Dès son arrivée à Santiago du Chili, le souverain pontife avait évoqué dans un discours sa douleur et sa honte face au mal irréparable fait à des enfants par des ministres de l’Église.

Dans une troisième séquence, le sujet s’intéresse brièvement à la gestion des abus sexuels par les responsables de l’Église catholique en France. Pour illustrer ce point, des images d’archives filmées en novembre 2018 lors d’une assemblée de la Conférence des évêques de France à Lourdes sont présentées : les évêques français avaient alors annoncé la création d’une commission pour enquête sur les abus sexuels dans l’Église depuis 1950.

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