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Démission du président algérien Abdelaziz Bouteflika

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 03 avr. 2019 | Date d'évènement : 02 avr. 2019

Le 2 avril 2019, le président algérien Abdelaziz Bouteflika remet sa démission. Cette annonce est célébrée par des manifestations de joie à Alger. L’intérim présidentiel est assuré par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
02 avr. 2019
Date de diffusion du média :
03 avr. 2019
Production :
France Télévisions
Page publiée le :
20 oct. 2022
Modifiée le :
29 juin 2023
Référence :
00000004915

Contexte historique

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Né le 2 mars 1937, devenu membre de l’Armée de libération nationale en 1956, deux ans après le début de la guerre d’indépendance algérienne, Abdelaziz Bouteflika a occupé d’importantes fonctions gouvernementales durant quatre décennies. Il a d’abord été ministre des Affaires étrangères de la République algérienne pendant quinze ans, de 1963 à 1979. Écarté du pouvoir après la mort de Houari Boumédiène, en décembre 1978, il s’exile. Revenu en Algérie en 1987, et devenu membre du comité central du Front de libération nationale (FLN) en 1989, Abdelaziz Bouteflika se présente à l’élection présidentielle d’avril 1999 avec le soutien de l’armée. Obtenant 73,8 % des voix lors d’un scrutin marqué par le retrait de tous ses adversaires, qui dénoncent ses conditions d’organisation, il est élu président de la République algérienne.

Reconduit en 2004 avec 85 % des suffrages exprimés dès le premier tour, il obtient en 2008 la fin de la limitation à deux mandats présidentiels consécutifs. Cela lui permet d’être de nouveau réélu, en 2009, avec plus de 90 % des voix. Mais, tandis que la corruption devient endémique dans son entourage, Abdelaziz Bouteflika voit sa santé se dégrader nettement. Victime d’un accident vasculaire cérébral en 2013, il est hospitalisé à plusieurs reprises en France et en Suisse pour se faire soigner. Très affaibli, il ne fait dès lors plus que de très rares apparitions en public. Cette santé défaillante ne l’empêche pourtant pas d’être réélu, en 2014, pour un quatrième mandat, avec 81,5 % des voix, sans même avoir fait campagne. Son principal adversaire, Ali Benflis, qui réunit 12,1 % des suffrages exprimés, dénonce une fraude généralisée lors du scrutin.

Par la suite, en février 2019, l’annonce de la volonté d’Abdelaziz Bouteflika de briguer un cinquième mandat lors de l’élection présidentielle du 18 avril suivant, malgré une santé pourtant très défaillante, provoque un immense mouvement de contestation populaire. Ainsi, à partir du 22 février 2019, des manifestations massives sont organisées à Alger et dans les principales villes algériennes pour protester contre cette candidature jugée anti-démocratique et réclamer un changement du système politique.

Abandonné par l’armée, Abdelaziz Bouteflika est contraint, le 2 avril 2019, à remettre sa démission au président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz. Il quitte ainsi le pouvoir à l’âge de quatre-vingt-deux ans, après deux décennies à la tête de l’Algérie. À l’issue d’un intérim de quelques mois assuré par le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, Abdelmadjid Tebboune est élu président de la République algérienne en décembre 2019. Abdelaziz Bouteflika s’éteint, lui, le 17 septembre 2021, à l’âge de quatre-vingt-quatre ans, dans la résidence médicalisée de Zéralda, à l’ouest d’Alger, où il vivait isolé depuis son retrait du pouvoir.

Éclairage média

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Diffusé le 3 avril 2019, ce sujet fait l’ouverture du journal télévisé de 20 heures de France 2. La démission du président algérien Abdelaziz Bouteflika, annoncée la veille, a en effet été considérée comme un événement historique par la rédaction de la chaîne publique française : comme le souligne d’emblée la présentatrice Anne-Sophie Lapix qui évoque les deux décennies passées par Abdelaziz Bouteflika au pouvoir, une page se tourne en Algérie.

Le sujet se compose d’un commentaire sur images factuelles, d'infographies et d'images d’archives alternant avec des réactions d’Algériens. Sa première partie, composée d’images fournies par la télévision publique algérienne, donne à voir l’événement historique proprement dit : la remise de la démission du président algérien Abdelaziz Bouteflika. Apparaissant très affaibli, ce dernier, vêtu d’une gandoura, tenue traditionnelle à la mode marocaine, remet avec difficulté sa démission au président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, en présence du président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, chargé d’assurer l’intérim pendant trois mois. Restant assis, Abdelaziz Bouteflika ne prononce pas une seule parole durant cette cérémonie. De fait, il n’avait plus jamais pris la parole en public depuis son accident vasculaire cérébral subi en 2013. Soigneusement mise en scène devant les caméras, cette séquence a pour but d’apaiser la contestation populaire du Hirak qui réclamait précisément le départ d’Abdelaziz Bouteflika. Il s’agit ici du reste de la toute dernière apparition publique de ce dernier avant son décès le 17 septembre 2021.

La deuxième partie du sujet, réalisée à Alger par une équipe de France 2, au soir de la démission du président algérien, puis le lendemain matin, est quant à elle consacrée aux réactions des Algériens. Elle dévoile les manifestations de joie des habitants d’Alger descendus dans la rue pour célébrer la démission d’Abdelaziz Bouteflika. Leur liesse s’exprime par des drapeaux, des feux d’artifice et des concerts de klaxons. Le reportage donne également à entendre plusieurs de ces manifestants. On mesure toute leur satisfaction ainsi que leur espoir de ne pas en rester là et d’obtenir la mise en œuvre d’un processus réellement démocratique.

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