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Controverses sur la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 19 avr. 2019 | Date d'évènement : 19 avr. 2019

Le délai de reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, ravagée par un incendie le 15 avril 2019, a été fixé à cinq ans par le président de la République Emmanuel Macron. Mais deux experts, Olivier de Châlus et Alexandre Gady critiquent ce calendrier.

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Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
19 avr. 2019
Date de diffusion du média :
19 avr. 2019
Page publiée le :
25 nov. 2022
Modifiée le :
05 oct. 2023
Référence :
00000004917

Contexte historique

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Le 15 avril 2019, la cathédrale Notre-Dame de Paris est ravagée par un gigantesque incendie. Parti dans les combles, l’incendie se propage rapidement à l’immense charpente de bois, surnommée la « forêt », qui est entièrement détruite dans les flammes. La toiture de plomb, sur laquelle reposait la charpente, est également ravagée par le feu. Puis, la flèche de la cathédrale s’effondre du haut de ses 93 mètres. Dans sa chute, la flèche traverse la voûte du transept. Finalement, après plusieurs heures à lutter contre les flammes, les pompiers parviennent à maîtriser l’incendie vers 3h45 le 16 avril 2019. Si les ravages causés par l’incendie apparaissent colossaux, la structure de la cathédrale Notre-Dame de Paris a résisté dans sa globalité.

Très rapidement, la question de la reconstruction ce chef-d’œuvre de l’architecture gothique, construit entre 1163 et le milieu du XIVe siècle, est posée. Alors que l’incendie n’est pas encore éteint, c’est le président de la République lui-même qui l’évoque. Venu constater l’ampleur des ravages, Emmanuel Macron prend en effet brièvement la parole, sur le parvis de Notre-Dame. Cette cathédrale, nous la rebâtirons tous ensemble, promet-il alors. Il s’engage également à lancer une souscription nationale pour participer à la reconstruction du monument. Dans une allocution télévisée spéciale le 16 avril 2019, Emmanuel Macron annonce son souhait d’une reconstruction de la cathédrale d’ici cinq années, soit en 2024, l’année des jeux Olympiques de Paris. Puis, le lendemain, le général Jean-Louis Georgelin, ancien chef d’état-major des armées et grand chancelier de la Légion d’honneur, est nommé à la tête d’une mission de représentation spéciale chargée de superviser la reconstruction de la cathédrale, devenue en novembre 2019 un établissement public. Le général Georgelin confirme d’ailleurs, en décembre 2020, que l’édifice doit être rendu au culte pour le 16 avril 2024.

La question d’une reconstruction à l’identique de la flèche de l’édifice, œuvre de Viollet-le-Duc érigée au XIXe siècle, fait particulièrement débat : les partisans d’une reconstruction à l’identique s’opposent vivement à ceux qui, comme Emmanuel Macron initialement, souhaitent un geste architectural contemporain. Dès le 17 avril 2019, le Premier ministre Édouard Philippe annonce le lancement d’un concours international d’architecture pour reconstruire la flèche. Le cabinet de l’architecte britannique Norman Foster propose ainsi une flèche en cristal et acier inoxydable surmontant une toiture en verre. Finalement, face à l’opposition de la plupart des architectes des monuments nationaux, à commencer par celle de Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques, Emmanuel Macron se range à l’avis des experts et prend la décision, en juillet 2020, de reconstruire à l’identique la flèche de Notre-Dame de Paris.

Avant la restauration proprement dite, des actions de sécurisation et de consolidation de la cathédrale ont été entreprises. Ces travaux, débutés dès le 16 avril 2019, au lendemain de l’incendie, ont pris fin en septembre 2021. De juin à novembre 2020, il a notamment fallu démonter l’immense échafaudage pesant 200 tonnes, qui, déformé et soudé par la chaleur de l’incendie, représentait une sérieuse menace pour la cathédrale. Une fois la dépose de l’échafaudage achevée, le chantier de restauration a pu commencer. Dans un troisième et dernier temps, la cathédrale sera reconstruite extérieurement avant que le parvis ne soit réaménagé.

Éclairage média

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Consacré à la reconstruction de la cathédrale Notre-Dame de Paris, ravagée par un incendie le 15 avril 2019, ce reportage a été diffusé quatre jours après le sinistre, dans le journal télévisé de 20h de France 2 du 19 avril 2019.

Il faisait suite à un autre sujet, qui faisait le point sur les travaux urgents de sécurisation de l’édifice dans les zones fragilisées par l’incendie. Et il précédait un reportage consacré à la gestion des forêts et aux chênes, bois utilisé pour la charpente de Notre-Dame détruite par l’incendie. Quatre jours après l’incendie, une part importante du journal télévisé de France 2 y est donc encore consacrée. De fait, si le sinistre a été diffusé en direct dans des éditions spéciales dès le 15 avril 2019 au soir, il a également été l’objet de nombreux reportages et de plusieurs émissions spéciales dans les jours suivants. Selon InaStat (n° 55, novembre 2019), l’incendie de Notre-Dame-de-Paris a été de très loin l’événement le plus traité par les journaux télévisés du soir des six premières chaînes de télévision françaises : 318 sujets y ont été consacrés, dont 82 concernant les appels aux dons et les projets de reconstruction, loin devant le Grand débat national.

Ce reportage aborde la question de la reconstruction de Notre-Dame en s’appuyant sur un commentaire d’images d’illustration et d’archives, ainsi que sur des infographies. Il propose aussi trois interviews qui s’opposent sur les modalités et le planning de la reconstruction de l’édifice établis par le président de la République Emmanuel Macron : le ministre de la Culture Franck Riester les défend, tandis qu’Olivier de Châlus, porte-parole de l’Association des scientifiques au service de la restauration de Notre-Dame de Paris, et Alexandre Gady, historien de l’art, les critiquent. Le sujet de France 2 montre bien que les choix présidentiels de reconstruire la cathédrale le plus rapidement possible et d’organiser un concours international pour reconstruire sa flèche ne respectent pas la procédure habituelle de reconstruction des monuments historiques appartenant à l’État. Olivier de Châlus fustige ainsi la dynamique de l’émotion qui gouvernerait la décision d’Emmanuel Macron de hâter la procédure de reconstruction. De son côté, Alexandre Gady critique le choix de ne pas réserver la reconstruction de la flèche de Notre-Dame à des architectes des monuments nationaux, comme cela se fait habituellement pour ce type d’édifice.

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