Manifestations mondiales de jeunes pour le climat

Contexte historique

En novembre 2018, la jeune militante écologiste suédoise Greta Thunberg, alors âgée de 15 ans, lance le mouvement « Fridays for Future » (« Vendredis pour le futur »). Cette opération vise à encourager les jeunes du monde entier à faire la grève scolaire chaque vendredi pour le climat : il s’agit de dénoncer l’inaction des dirigeants politiques face au changement climatique et d’alerter sur l’imminence de la catastrophe écologique, en demandant notamment une réduction drastique des émissions des gaz à effet de serre. Greta Thunberg avait auparavant lancé la première « grève scolaire pour le climat » (« Skolstrejk för klimatet ») dans son propre pays, décidant dès le 20 août 2018 de ne plus se rendre à l’école jusqu’aux élections législatives suédoises du 9 septembre suivant.

Rapidement, l’initiative de la militante écologiste connaît le succès. Dans de nombreuses villes occidentales, la jeunesse se mobilise en descendant dans la rue le vendredi. Ainsi, le 15 mars 2019, à l’appel de Greta Thunberg qui manifeste ce jour-là de son côté devant le Parlement de Stockholm, plus d’un million de jeunes font la grève de l’école. Mobilisés dans 2 000 villes de 125 pays, ils défilent pour presser les dirigeants politiques d’agir contre le dérèglement climatique avec des slogans percutants (Il n’y a pas de planète B, moins de banques, plus de banquise).

Par la suite, un nouveau « vendredi pour le futur » encore plus massif est organisé le 20 septembre 2019. Il s’agit alors de faire pression sur la centaine de chefs d’État et de gouvernement qui doivent participer trois jours plus tard au sommet sur le climat de l’ONU à New York. Cette grève scolaire du 20 septembre 2019 connaît un succès retentissant dans le monde entier : selon ses organisateurs, plus de quatre millions de personnes, dont une grande majorité de jeunes, manifestent pour le climat dans 163 pays. 1,4 million de manifestants ont par exemple été recensés en Allemagne, dont quelque 270 000 à Berlin selon le mouvement « Fridays for Future ». Environ 250 000 ont défilé à New York, dont Greta Thunberg elle-même, plus de 100 000 à Londres, 400 000 dans les villes australiennes, plusieurs milliers en Afrique du Sud, en Inde, au Japon, au Brésil, aux Philippines ou en Thaïlande.

Éclairage média

Ce reportage, diffusé dans le journal télévisé de 20h de France 2 le 20 septembre 2019, traite des manifestations de jeunes qui ont eu lieu le même jour dans de nombreux pays, pour dénoncer l’inaction des dirigeants politiques face au réchauffement climatique. En effet, une mobilisation massive de jeunes a eu lieu dans le monde entier à la veille du sommet de la jeunesse pour le climat, organisé par l’ONU à son siège à New York, et à trois jours d’un autre sommet de l’ONU sur le climat : le mouvement « Fridays for Future » (« Vendredis pour le futur ») a décidé d’appeler les jeunes du monde entier à manifester pour accroître la pression sur les responsables politiques et économiques participant au sommet de l’ONU et à les alerter sur l’urgence climatique. Ainsi, des manifestations se sont déroulées dans plus de 160 pays, réunissant selon les organisateurs plus de 4 millions de personnes.

Le sujet de France 2, uniquement composé d’images factuelles, propose précisément un tour du monde de ces manifestations de jeunes du 20 septembre 2019. Il s’agit de montrer l’ampleur de cette mobilisation et son caractère mondial puisque, comme le souligne Loïc de La Mornais, correspondant permanent de France Télévisions aux États-Unis, c’est littéralement toute la planète qui manifeste. Le caractère mondial de cette action apparaît bien dans deux « split screens » (« écrans divisés ») juxtaposant des images de manifestants défilant dans les villes de plusieurs continents : à Nairobi (Kenya), à Athènes (Grèce), en Suisse, en Australie, aux Philippines et en Afrique du Sud. L’insertion de deux photographies de jeunes du Vanuatu, archipel de l’océan Pacifique particulièrement exposé au réchauffement climatique en raison de l’élévation du niveau des eaux, accroît l’impression d’une mobilisation planétaire ce 20 septembre 2019. Toutes les populations ont voulu lancer un signal, insiste Loïc de La Mornais.

Le sujet de France 2 accorde toutefois davantage d’importance à deux manifestations particulièrement massives, celle de New York (États-Unis) et celle de Berlin (Allemagne). La première, d’abord parce qu’elle a réuni de nombreux manifestants dans le sud de Manhattan – plus de 250 000 selon les organisateurs, 60 000 selon la mairie de New York –, dont de nombreux jeunes, qui ont même été autorisés par la municipalité à manquer l’école. Mais si ce sujet porte en premier lieu son attention sur la manifestation new-yorkaise, c’est aussi parce que Greta Thunberg y a participé. Initiatrice des grèves scolaires le vendredi pour manifester en faveur du climat, la jeune militante écologiste suédoise était présente à New York pour prendre part, le 23 septembre 2019, au sommet de l’ONU sur le climat. Dans le sujet, on la voit défiler avec le panneau devenu iconique « Skolstrejk för klimatet » (« Grève scolaire pour le climat »), mot d’ordre du mouvement qu’elle a lancé en 2018 en Suède, puis dans le monde entier.

Le reportage de France 2 présente aussi des images du rassemblement de Berlin. D’abord parce qu’il a été très important, réunissant 100 000 personnes devant la porte de Brandebourg selon la police et 270 000 selon les organisateurs, mais également parce qu'il a coïncidé avec la présentation, le même jour, par la chancelière allemande Angela Merkel, de mesures pour le climat. Ce « plan vert », critiqué par les jeunes manifestants, est supposé permettre à l’Allemagne de réduire d’ici à 2035 ses émission de gaz à effet de serre de 55 % par rapport à leur niveau de 1990.