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Le parcours politique de Jacques Chirac, disparu en 2019

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 26 sept. 2019

Au lendemain du décès de Jacques Chirac, président de la République de 1995 à 2007, rétrospective sur sa carrière politique.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
26 sept. 2019
Production :
@ 2019 -  France Télévisions
Page publiée le :
25 nov. 2022
Modifiée le :
29 sept. 2023
Référence :
00000004924

Contexte historique

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Né le 29 novembre 1932 à Paris, Jacques Chirac a eu une très longue carrière politique, au cours de laquelle il a été douze ans président de la République (1995-2007). Après son admission à l’École nationale d’administration en 1954, il effectue une partie de son service militaire, en 1956 et 1957 dans une unité combattante en Algérie. Puis de 1962 à 1967 il est chargé de mission auprès du Premier ministre Georges Pompidou.

En mars 1967, il est élu député gaulliste dans la circonscription d’Ussel, en Corrèze. Réélu député à huit reprises jusqu’en 1995, et président du conseil général de 1970 à 1979, il fait dès lors de la Corrèze son fief.

De 1967 à 1974, il exerce plusieurs responsabilités ministérielles : il est secrétaire d’État aux Affaires sociales (1967-1968), secrétaire d’État à l’Économie et aux Finances (1968-1971), ministre chargé des Relations avec le Parlement (1971-1972), ministre de l’Agriculture (1972-1974) et ministre de l’Intérieur (1974).

Après la victoire du centriste libéral Valéry Giscard d’Estaing à l’élection présidentielle du 19 mai 1974, Jacques Chirac est nommé Premier ministre. Mais ses relations avec le président de la République se détériorent rapidement et le 25 août 1976 il démissionne : jugeant ne pas disposer des moyens nécessaires pour gouverner, il devient le premier chef du gouvernement à démissionner sous la Ve République. Peu de temps après, en décembre 1976, il fonde un nouveau parti gaulliste, le Rassemblement pour la République (RPR), et en devient président.

Le 25 mars 1977, il est élu maire de Paris. Réélu en 1983 et 1989, il fait de l’Hôtel de Ville l’instrument de ses ambitions personnelles et de celles du RPR. Il sera d’ailleurs condamné en 2011 à deux ans de prison avec sursis dans une affaire d’emplois fictifs municipaux.

Candidat en vain à l’élection présidentielle de 1981, n’arrivant qu’en troisième position au premier tour, avec 18 % des voix, il prend la tête de l’opposition au président socialiste François Mitterrand. Après la victoire du RPR et de l’UDF aux élections législatives de mars 1986, il inaugure la première cohabitation en devenant le Premier ministre de François Mitterrand. Durant deux années (1986-1988), il mène une politique libérale mais sa popularité ne cesse de décliner. Il est ainsi nettement battu au second tour de l’élection présidentielle de 1988 par François Mitterrand, ne réunissant que 45,98 % des voix.

Redevenu le chef de l’opposition au gouvernement socialiste, il laisse Édouard Balladur former le deuxième gouvernement de cohabitation après la large victoire du RPR et de l’UDF aux élections législatives de 1993.

Le 7 mai 1995, il est enfin élu président de la République : avec 52,64 % il bat le socialiste Lionel Jospin (47,36 %). Il décide dès juin 1995 la reprise des essais nucléaires en Polynésie française. Puis, en juillet 1995, il est le premier président à reconnaître la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs sous le régime de Vichy. En février 1996, il annonce la création d’une armée de métier et la fin du service militaire.

Sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale le 21 avril 1997 conduit à la victoire de la gauche et ouvre une période de cinq ans de cohabitation avec Lionel Jospin (1997-2002). Il est toutefois réélu lors de l’élection présidentielle de mai 2002 : opposé au candidat d’extrême droite Jean-Marie Le Pen, il devient le président le mieux élu de la Ve République, avec 82,21 % des voix. Durant son second mandat (2002-2007), d’une durée de cinq ans en raison de l’adoption du quinquennat en 2000, il s’oppose à l’intervention militaire en Irak voulue par les États-Unis en 2003 et soumet au référendum en 2005 le traité constitutionnel européen, qui est repoussé par 54,67 % des Français. En 2007, après douze ans, il quitte l’Élysée, laissant la place à Nicolas Sarkozy.

Affaibli par des problèmes de santé – il avait été victime d’un accident vasculaire cérébral en 2005 –, il s’éteint le 26 septembre 2019, à l’âge de 86 ans.

Bibliographie

Jacques Charlot et Bernard Lachaise, « Jacques Chirac », in Jean-François Sirinelli (dir.), Dictionnaire historique de la vie politique française, PUF, 1994.

L’Histoire, « Jacques Chirac. La vie d’un chef », hors-série n° 7, octobre 2019.

Éclairage média

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Ce sujet a été diffusé au début de l’édition spéciale consacrée au décès de Jacques Chirac par la rédaction de France  2, à la mi-journée du 26 septembre 2019, peu après l’annonce de cette nouvelle par la famille de l’ancien président de la République. La présentatrice Marie-Sophie Lacarrau l’explique d’ailleurs d’emblée : Il est 12h25, prise d’antenne exceptionnelle car nous avons appris ce matin le décès de Jacques Chirac.

Cette édition spéciale a duré environ une heure et demie, englobant l’habituel journal télévisé de 13h. Cette durée inhabituelle s’explique par la longévité du parcours politique et l’importance des mandats exercés par Jacques Chirac. L’édition spéciale était composée de nombreuses réactions en plateau et en duplex, notamment depuis le siège des Républicains, le parti politique héritier du Rassemblement pour la République fondé par Jacques Chirac, mais aussi dans la rue auprès de passants. Elle comportait également plusieurs reportages préparés de longue date, tous composés d’images d’archives : consacrés au clan Chirac, à Jacques Chirac et à ses réformes, à sa relation à la Corrèze, à ses rapports avec la justice, à sa dernière apparition publique, etc.

Diffusé en ouverture de l’édition spéciale de France 2, le sujet sur la carrière politique de Jacques Chirac présente une durée inhabituelle – 7 minutes et 10 secondes –, signe de l’importance accordée à l’événement que constitue la disparition d’une figure de la Ve République. Il prend la forme d’une rétrospective nécrologique classique, entièrement constituée d’images d’archives illustrant le commentaire de la journaliste politique de France 2 Véronique Saint-Olive. Les principales étapes de la carrière politique de Jacques Chirac sont évoquées en grande partie de manière chronologique, hormis la première séquence qui le présente marchant avec difficulté en août 2011, puis en Corrèze avec un paysan dans les années 1960 et enfin en visite lors d’un Salon de l’agriculture, à une date indéterminée.

Plusieurs moments importants de sa carrière politique, de 1974, date de sa nomination comme Premier ministre par Valéry Giscard d’Estaing, à 1995, date de sa victoire à l’élection présidentielle, sont évoqués dans le sujet : sa fonction de Premier ministre de Valéry Giscard d’Estaing et sa démission fracassante en 1976, la création du RPR la même année, son élection comme maire de Paris en 1977, sa campagne électorale pour l’élection présidentielle de 1981, avec un extrait de son discours au meeting du 11 avril 1981 au Parc des Princes, sa nouvelle nomination comme Premier ministre en 1986 et sa participation au débat de l’entre-deux-tours de l’élection présidentielle de 1988 le 28 avril 1988 avec François Mitterrand.

Toutefois, c’est à ses deux mandats présidentiels, de 1995 à 2007, que s’intéresse l’essentiel du sujet rétrospectif de France 2. Il retrace ainsi les moments les plus significatifs de ces mandats, tels que les grèves de décembre 1995 contre la réforme des retraites, la dissolution de l’Assemblée nationale en avril 1997 ou la reprise des essais nucléaires à Mururoa dès juin 1995. Il insère également deux discours emblématiques prononcés par Jacques Chirac lors de sa présidence de la République : celui du Vel’ d’Hiv prononcé le 16 juillet 1995, qui l’a vu reconnaître la responsabilité de l’État français dans la déportation des juifs, et celui de Johannesburg du 2 septembre 2002, lorsqu’il s’est écrié, devant l’assemblée plénière du quatrième Sommet de la Terre : Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. Figure aussi dans le sujet le fameux coup de colère poussé par Jacques Chirac, le 22 octobre 1996, contre les services de sécurité israéliens, accusés d’être trop brutaux et provocateurs, lors de sa visite de la vieille ville de Jérusalem.

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