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Élimination d'Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l’État islamique, par les forces spéciales américaines

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 27 oct. 2019 | Date d'évènement : 27 oct. 2019

Le chef de l’État islamique, Abou Bakr Al-Baghdadi, a été tué par les forces spéciales américaines dans la nuit du 26 au 27 octobre 2019, lors d’un assaut contre la résidence où il se cachait, à Baricha, en Syrie. Lors d’une conférence de presse, le président des États-Unis Donald Trump annonce sa mort et donne des détails sur l’opération.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
27 oct. 2019
Date de diffusion du média :
27 oct. 2019
Production :
@ 2019 -  France Télévisions
Page publiée le :
25 nov. 2022
Modifiée le :
29 sept. 2023
Référence :
00000004926

Contexte historique

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Dans la nuit du 26 au 27 octobre 2019, Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l’organisation État islamique (EI, aussi appelée Daech), est tué par un commando des forces spéciales américaines à Baricha, un village situé dans la région d’Idlib, dans le nord-ouest de la Syrie. Ce raid, minutieusement préparé par la collecte de multiples renseignements et pour lequel de très importants moyens ont été déployés – une centaine de soldats d’élite, des drones armés, des hélicoptères, etc. –, met fin à la traque de l’homme le plus recherché au monde. Cette traque était considérée comme une priorité absolue de son administration par le président des États-Unis Donald Trump.

Ce dernier fait d’ailleurs référence à l’élimination d’Abou Bakr al-Baghdadi sur le réseau social Twitter, dont il est un usager frénétique, écrivant le 27 octobre 2019 : Quelque chose de très important vient de se produire !. Puis, quelques heures plus tard, lors d’une allocution prononcée depuis la Maison-Blanche, Donald Trump confirme la mort du chef de l’État islamique : Abou Bakr al-Baghdadi est mort, déclare le président américain. Racontant comment il a suivi en direct l’opération par le biais de caméras embarquées par les forces spéciales, Donald Trump détaille les circonstances de la mort du chef de l’EI : s'étant réfugié dans un tunnel creusé pour sa protection, Abou Bakr al-Baghdadi a actionné sa veste chargée d’explosifs au moment de l’intervention des forces spéciales américaines, tuant trois de ses enfants avec lui. Pour Donald Trump, le chef de l’EI n’est pas mort comme un héros, il est mort comme un lâche, comme un chien. Le président des États-Unis remercie par ailleurs la Russie, la Turquie, la Syrie, l’Irak et les Kurdes pour leur soutien au raid.

En tuant Abou Bakr al-Baghdadi, les États-Unis décapitent l’État islamique. Cet Irakien, devenu membre de l’organisation terroriste djihadiste Al-Qaïda en Irak en 2004 avant de rejoindre l’État islamique en Irak, dont il a été nommé chef en 2010, avait été proclamé calife de l’État islamique par ses partisans, le 29 juin 2014. Apparu pour la première fois en public le 4 juillet suivant dans la grande mosquée de Mossoul (Irak), il avait alors déclaré avoir été désigné pour diriger les musulmans partout dans le monde. Dès lors, il s’était montré très discret, ne cherchant pas du tout à médiatiser ses prises de parole. Mais, sous sa tutelle, l’État islamique avait connu une expansion territoriale fulgurante, en Irak et en Syrie, entre 2014 et 2017. Cette organisation djihadiste avait également planifié et perpétré de nombreux attentats terroristes dans le monde, notamment les attaques du 13 novembre 2015 à Paris.

Attaqué par une coalition internationale, ainsi que par les forces irakiennes et syriennes, l’État islamique avait toutefois essuyé de très sérieux revers à partir de 2017. Après avoir perdu sa capitale irakienne, Mossoul, en juillet 2017, puis son fief syrien, Raqqa, en octobre 2017, l’EI avait cédé ses derniers territoires en Irak en décembre 2017, et en Syrie en mars 2019, avec la chute du village de Baghouz.

Quelques heures après l’élimination d’Abou Bakr Al-Baghdadi, les forces spéciales américaines mènent par ailleurs un raid armé contre le porte-parole de l’EI, Abou Hassan Al-Mouhajir. Il est tué par un missile alors qu’il voyageait caché dans un camion, au nord de la province d’Alep.

Éclairage média

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Consacré à la mort du chef de l’État islamique, Abou Bakr al-Baghdadi, tué par les forces spéciales américaines dans la nuit du 26 au 27 octobre 2019, ce bref sujet est diffusé dans le journal télévisé de 20 h de France 2 au lendemain de l’opération.

De nature factuelle, ce sujet vise essentiellement à raconter l’opération qui a conduit à la mort du terroriste le plus recherché, de l’ex-ennemi numéro un de nombreux pays, selon les mots du journaliste Loïc de La Mornais. Il propose des images factuelles filmées le lendemain du raid américain, montrant la cachette d’Abou Bakr al-Baghdadi en ruines, transformée en tas de pierres. Plusieurs vidéos amateurs révèlent l’ampleur des gravats et des décombres, ainsi que des trous attestant l’existence de tunnels. Le sujet de France 2 propose également une animation en images de synthèse afin de reconstituer la mort du chef de l’État islamique, telle que Donald Trump l’a relatée lors d’une conférence de presse.

Comme lorsque Oussama ben Laden, le chef de l’organisation Al-Qaïda, avait été tué par les forces spéciales américaines le 1er mai 2011, c’est en effet le président des États-Unis qui annonce à la presse et aux Américains la mort d’Abou Bakr al-Baghdadi. Mais, alors que Barack Obama avait annoncé la mort d’Oussama ben Laden dans une allocution solennelle, Donald Trump a, lui, d’abord évoqué l’élimination d’Abou Bakr al-Baghdadi sur le réseau social Twitter. Ce n’est qu’ensuite, dans la journée du 27 octobre 2019, qu’il a détaillé l’opération des forces spéciales américaines lors d’une conférence de presse. Et là où son prédécesseur avait surtout insisté sur le caractère historique de la mort d’Oussama ben Laden, Donald Trump, fidèle à son langage relâché, évoque un Abou Bakr al-Baghdadi mort en lâche, en pleurant, en gémissant.

Enfin, le sujet de France 2 propose les deux seules images connues du chef de l’État islamique : une photographie non datée, et une autre extraite d’une vidéo de propagande diffusée le 5 juillet 2014. Cette seconde photographie est extraite d’un prêche prononcé par Abou Bakr al-Baghdadi dans la grande mosquée Al-Nouri de Mossoul, en Irak, lors duquel il avait déclaré avoir été désigné pour diriger les musulmans partout dans le monde. De fait, contrairement à Oussama ben Laden qui, par ses messages audio et vidéo récurrents, était devenu la figure emblématique du terrorisme djihadiste mondial et de la lutte contre les États-Unis, Abou Bakr al-Baghdadi n’a cessé de se draper dans le mystère, le silence et la clandestinité. Ainsi, depuis son apparition à la mosquée de Mossoul en 2014, le chef de l’État islamique s’est contenté de diffuser un message audio une fois par an. Et il lui arrivait même, quand il s’adressait à ses partisans, de porter une cagoule. Son tout dernier message audio, diffusé le 16 septembre 2019, appelait ses hommes à porter secours aux djihadistes emprisonnés ainsi qu’à leurs familles vivant dans des camps de déplacés, en Irak et en Syrie.

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