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Le transfert de malades du Covid-19 dans un TGV médicalisé

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 25 mars 2020 | Date d'évènement : 2020

Le 25 mars 2020, un TGV médicalisé est aménagé pour transférer, le lendemain, 20 patients du Grand-Est atteints par le Covid-19 dans des hôpitaux des Pays de la Loire. Cette opération a pour objectif de désengorger les services de réanimation des hôpitaux du Grand-Est, au bord de la saturation.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
2020
Date de diffusion du média :
25 mars 2020
Production :
@ 2020 -  France Télévisions
Page publiée le :
15 mars 2023
Modifiée le :
29 sept. 2023
Référence :
00000004933

Contexte historique

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Au mois de mars 2020, la pandémie de Covid-19 a fortement touché la France. Sa propagation rapide a conduit le président de la République, Emmanuel Macron, à décider de confiner la population à partir du 17 mars. Mais ce confinement n’a, dans un premier temps, pas suffi à freiner l’épidémie, notamment au regard de l’importance de l’épidémie dans le Grand-Est, premier foyer de contamination du Covid-19 en France. Ainsi, à la date du 25 mars 2020, 506 décès étaient recensés dans le Grand-Est par l’Agence régionale de santé (ARS), soit plus du tiers des morts alors dénombrés en France. Et 3 068 personnes étaient hospitalisées dans la région, dont 651 en réanimation. Les hôpitaux du Grand-Est se trouvaient alors proches de la rupture : ils manquaient de lits de réanimation pour faire face à l’afflux croissant de patients.

Face à cette situation critique des services de réanimation dans le Grand-Est, le gouvernement d’Édouard Philippe a décidé d’organiser une opération de transferts médicalisés de patients par train à grande vitesse (TGV) dans des régions moins touchées par l’épidémie. Ce type de transferts avait déjà été expérimenté un an auparavant : en mai 2019, un TGV médicalisé avait été mis en service sur un trajet Metz-Paris lors d’un exercice de préparation à un attentat. 

Ainsi, le 26 mars 2020, un premier TGV sanitaire a été affrété depuis Strasbourg et Mulhouse : il a permis d’évacuer 20 patients gravement touchés par le Covid-19 vers des hôpitaux des Pays de la Loire (Angers, Nantes, Le Mans, La Roche-sur-Yon), région alors relativement épargnée par l’épidémie. Les patients ont été installés à l’étage inférieur du TGV – quatre par wagon –, l’étage supérieur servant de zone de repos pour les personnels soignants. Dans chaque wagon, l’équipe soignante était constituée d’un médecin senior, d’un médecin junior, de quatre infirmières et d’un logisticien, issus d’établissements hospitaliers d’Île-de-France et des Pays de la Loire. Coordonnés par le SAMU de Paris, les soignants ont pu effectuer des soins de réanimation de manière continue pendant le trajet.

Cette opération exceptionnelle de transferts de patients atteints par le Covid-19, qualifiée de première en Europe par le ministre de la Santé, Olivier Véran, a ensuite été répétée à plusieurs reprises au cours du printemps 2020 : du 26 mars au 7 avril, 10 TGV médicalisés ont permis de transporter 202 patients en réanimation. Ils ont notamment servi à évacuer des dizaines de malades des hôpitaux d’Île-de-France vers des régions moins touchées par le Covid-19 (les Pays de la Loire, la Normandie, le Centre-Val de Loire). L’Île-de-France a en effet elle aussi été très durement atteinte par l’épidémie en mars-avril 2020 : à la date du 25 mars 2020, plus de 9 600 personnes étaient hospitalisées dans les hôpitaux franciliens pour des cas de Covid-19 et 1 100 lits de réanimation étaient occupés par des patients contaminés, sur un total de 1 500 lits.   

Outre ces transferts inédits par TGV, des patients sévèrement touchés par le Covid-19 ont également été transportés de manière plus classique par voie terrestre et aérienne lors de la première vague de l’épidémie. Par la suite, lors des vagues suivantes, notamment en mars 2021, d’autres évacuations sanitaires de malades ont été entreprises vers des régions moins touchées.

Éclairage média

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Consacré au tout premier transfert en TGV médicalisé de malades gravement atteints par le Covid-19, ce reportage a été diffusé dans le journal télévisé de France 3, le 19/20, le 25 mars 2020. Il a été réalisé la veille du départ d’un TGV sanitaire transportant 20 patients depuis Strasbourg vers des hôpitaux des Pays de la Loire. 

Ce bref sujet s’avère avant tout descriptif : il s’agit de faire découvrir aux téléspectateurs le dispositif inédit de ce TGV médicalisé. Le reportage de France 2 est  principalement constitué  d’images factuelles tournées dans ce TGV – il est précisé sur l’écran que les images proviennent majoritairement de la SNCF elle-même. Ces images permettent de voir la transformation d’un train de passagers en train sanitaire, en véhicule d’urgences médicales selon les mots du journaliste. Le TGV est équipé en bonbonnes d’oxygène et en brancards placés par-dessus les sièges. Aucun patient n’est montré à l’écran : le reportage a en effet été réalisé la veille de leur transport.

Outre des images factuelles, le reportage de France 2 comporte deux interviews réalisées au sein du TGV sanitaire : celle d’un membre du SAMU et celle de Lionel Lamhaut, responsable de la mission et médecin urgentiste à l’hôpital parisien Necker-Enfants malades. Elles visent à expliquer les détails du réaménagement du TGV et l’objectif de l’opération. Les téléspectateurs découvrent également le briefing des membres du SAMU par Lionel Lamhaut, effectué dans l’habituel wagon bar du TGV.

Diffusé au neuvième jour du premier confinement décidé par Emmanuel Macron, le journal télévisé de France 3 du 25 mars 2020 ne comportait que des reportages relatifs à l’épidémie, notamment sur la pénurie des respirateurs artificiels, sur la mortalité des résidents des Ehpad ou encore sur le quotidien au CHU d’Angers.

De fait, durant les huit semaines de ce confinement (17 mars-11 mai 2020), 80 % de la durée des journaux télévisés du soir des cinq principales chaînes de télévisions françaises (TF1, France 2, France 3, Arte et M6) a été consacrée à la pandémie. Comme le précise la revue InaStat (n°58, septembre 2020), la crise sanitaire a balayé toutes les autres thématiques dans les journaux télévisés. En mars 2020, la politique intérieure française ne représentait ainsi plus que 2,9 % des sujets traités (contre 20 % au premier trimestre 2019) et la politique internationale seulement 3,8 % (contre 15,2 % au premier trimestre 2019). Cette couverture médiatique sans précédent d’une crise sanitaire s’est également traduite par le net allongement de la durée des journaux télévisés : elle est passée de 59 heures 16 minutes en moyenne en janvier 2020 à 86 heures 31 minutes en mars 2020 (cf. InaStat n°58, septembre 2020).

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