Covid-19 : le premier déconfinement en France (2020)

Contexte historique

En France, afin de tenter d’enrayer la propagation de l’épidémie de Covid-19, le président de la République, Emmanuel Macron, avait annoncé, le 16 mars 2020, le confinement de la population : à partir du 17 mars 2020 midi, il n’était plus possible de sortir de chez soi, en métropole comme en outre-mer, autrement que pour « les trajets nécessaires » (aller se faire soigner, faire ses courses ou aller travailler pour ceux ne pouvant le faire depuis leur domicile). Ce confinement, sans précédent en France en période de paix, devait initialement durer « quinze jours au moins ». Il fut finalement prolongé à deux reprises. 

C’est lors d’une nouvelle allocution télévisée, prononcée le 13 avril 2020, qu’Emmanuel Macron a annoncé la seconde prolongation du confinement jusqu’au 11 mai 2020 : Le confinement le plus strict doit encore se poursuivre, avait-il déclaré, jugeant que c’était la condition pour ralentir encore davantage la propagation du virus, réussir à retrouver des places disponibles en réanimation et permettre à nos soignants de reconstituer leurs forces. Dans le même discours du 13 avril 2020, Emmanuel Macron a précisé les premières modalités du déconfinement un mois plus tard, par la suite développées le 7 mai 2020 par le Premier ministre Édouard Philippe.

Ainsi, au terme de huit semaines, le confinement est levé le 11 mai 2020 sur l’ensemble du territoire français. Mais ce déconfinement ne se fait que très progressivement et de manière différenciée selon les régions, le pays étant coupé en deux selon l’expression d’Édouard Philippe. Le déconfinement s’avère en effet plus strict et plus lent dans quatre régions métropolitaines (l’Île-de-France, les Hauts-de-France, le Grand-Est, la Bourgogne-Franche-Comté) et Mayotte : ces régions sont classées en « rouge » parce que le virus de la Covid-19 y circule encore activement ou bien parce que les capacités hospitalières y sont encore sous tension. Si le déconfinement a malgré tout lieu le 11 mai 2020 dans ces territoires, les parcs et jardins y restent fermés et les collèges y ouvrent une semaine plus tard que dans les autres régions. En outre, en Île-de-France, une attestation employeur ou « un motif impérieux pour se déplacer » sont exigés aux heures de pointe dans les transports en commun afin d’éviter leur saturation. Les centres commerciaux franciliens de plus de 40 000 m2 demeurent par ailleurs fermés.

Dans les régions classées en « vert », il devient en revanche possible, à partir du 11 mai 2020, de sortir librement dans la rue sans l’attestation qui était enjointe durant le confinement, dans une limite de 100 kilomètres autour de son domicile. De même, les écoles rouvrent leurs portes, suivies par les collèges à partir du 18 mai, d’abord en demi-jauge. Cependant, le port du masque est rendu obligatoire partout dans les transports en commun pour les passagers de plus de 11 ans, sous peine d’une amende de 135 euros, et les frontières demeurent fermées.

Après deux mois de confinement, le retour à la normale ne se fait donc que très progressivement en France. Ce n’est qu’à partir du 22 juin 2020 que les crèches, écoles et collèges peuvent rouvrir de manière normale, sans jauge. De même, les restaurants et bars d’Île-de-France ne sont autorisés à rouvrir leurs portes que le 2 juin 2020 et uniquement en terrasse, avant de pouvoir rouvrir entièrement le 15 juin suivant.

Par la suite, toujours afin de lutter contre l’épidémie de Covid-19, deux autres périodes de confinement sont décidées en France – du 30 octobre au 15 décembre 2020, puis du 3 avril au 3 mai 2021 –, elles aussi suivies de déconfinements progressifs.

Éclairage média

Ce sujet a été diffusé dans la toute dernière partie du journal télévisé de 20 heures de France 2 le 11 mai 2020, le premier jour du déconfinement. Il a été réalisé par les équipes régionales de France Télévisions dans cinq métropoles : Paris, Nice, Montpellier, Lyon et Rennes. Constitué uniquement d’un commentaire sur images, il a d’abord pour objectif de montrer la reprise des activités et des sorties des Français après deux mois de confinement et de la comparer avec la vie pendant le confinement. À Montpellier et à Lyon, des images prises par un drone révèlent des villes vidées de leurs habitants durant le confinement du 17 mars au 11 mai 2020 : elles témoignent de l’arrêt quasi-total des activités et des sorties des Français.

Dans le sujet de France 2, trois lieux emblématiques et habituellement très fréquentés ont été choisis à Paris et dans sa proche banlieue : l’avenue des Champs-Élysées, le quartier d’affaires de La Défense et le boulevard périphérique. Dans les trois cas, des images de ces lieux qui reprennent partiellement vie le 11 mai 2020, avec le retour de la circulation automobile et piétonne, sont juxtaposées avec des plans de ces mêmes lieux désertés durant le confinement. Les images tournées à Nice et à Montpellier donnent elles aussi à voir des habitants se promenant de nouveau dans la rue. La vie sociale, si longtemps limitée, peut enfin timidement redémarrer, relève la journaliste de France 2, Stéphanie Perez.

Mais le déconfinement ne signifie pas le retour immédiat à la vie d’avant : les images montées dans le sujet de France 2 révèlent une reprise très progressive de l’activité et de la circulation. Comme le précise Stéphanie Perez, le retour à la vie normale n’est pas immédiat « après 55 jours de sommeil forcé » : Le pouls de la capitale bat encore au ralenti, souligne-t-elle. Les images diffusées dans le sujet révèlent une circulation automobile beaucoup moins chargée qu’avant le confinement sur l’avenue des Champs-Élysées, de même qu’un quartier de La Défense presque toujours vidé de ses travailleurs. 

La quasi-totalité du journal télévisé de 20 heures de France 2 du 11 mai 2020 était consacrée au déconfinement. Seuls deux sujets n’y étaient pas relatifs, mais ils traitaient tout de même de la pandémie de Covid-19 : l’un sur l’apparition de nouveaux cas dans la ville chinoise de Wuhan, l’autre sur les conséquences de la fermeture des usines de textiles en Inde pour cause d’épidémie. Tous les autres sujets ce très long journal télévisé – 50 minutes – concernaient différents aspects du déconfinement : la réouverture des commerces, celle des centres commerciaux, celle du quartier d’affaires de La Défense, celle d’une usine dans l’Eure, la reprise des transports en commun, les retrouvailles de familles séparées pendant le confinement, le témoignage du maire d’une ville située dans une zone classée rouge, les préparatifs d’enseignants d’une école maternelle ou la réouverture des cabinets dentaires. Déjà, durant le confinement (17 mars-11 mai 2020), 80 % de la durée des journaux télévisés du soir des cinq principales chaînes de télévisions françaises (TF1, France 2, France 3, Arte et M6) avait été consacrée à la pandémie.