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Tentative d’empoisonnement d’Alexeï Navalny, principal opposant à Vladimir Poutine en Russie

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 21 août 2020 | Date d'évènement : Aout 2020

Alexeï Navalny, opposant à Vladimir Poutine, est hospitalisé depuis le 20 août 2020, à Omsk, en Sibérie (Russie). Il est tombé dans le coma au cours d’un vol aérien, à la suite d’un probable empoisonnement. Après l’avoir d’abord refusé, les médecins de l’hôpital d’Omsk acceptent son transfert vers l’Allemagne. Yulia Navalnaya, l’épouse d’Alexeï Navalny, et des médecins s’expriment devant la presse.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
Aout 2020
Date de diffusion du média :
21 août 2020
Production :
France Télévisions
Page publiée le :
12 avr. 2023
Modifiée le :
19 févr. 2024
Référence :
00000004942

Contexte historique

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

À partir de 2011, Alexeï Navalny devient le principal opposant au président russe Vladimir Poutine. Né en 1976, cet avocat joue un rôle actif lors du mouvement de contestation des élections législatives de 2011, remportées officiellement par le parti de Vladimir Poutine, Russie unie. Il est alors emprisonné pour la première fois, durant quinze jours. La même année, il crée la Fondation anti-corruption.

Dès lors, Alexeï Navalny n’a de cesse de défier Vladimir Poutine. Il acquiert progressivement une stature nationale en s’exprimant sur les réseaux sociaux et en publiant des enquêtes sur la corruption du régime. Il appelle également régulièrement à manifester contre le pouvoir. Il tente aussi de se présenter à des élections. Ainsi, en 2013, il se porte candidat aux élections municipales à Moscou et obtient plus de 23 % des voix. Mais il est souvent empêché par le pouvoir de se présenter, comme à l’élection présidentielle de 2018.

Ses différentes actions contre Vladimir Poutine et son régime lui valent de multiples condamnations à de courtes peines de prison. Au cours de la seule année 2018, il est condamné à trois reprises pour avoir organisé des manifestations non autorisées : en mai 2018, puis en août 2018 (à chaque fois à 30 jours d’emprisonnement), puis en septembre 2018 à 20 jours de détention. En tout, entre 2013 et 2020, Alexeï Navalny passe 252 jours en prison.

En juin et juillet 2020, le principal opposant russe fait campagne contre le référendum constitutionnel voulu par Vladimir Poutine pour lui permettre notamment de faire deux mandats supplémentaires à partir de 2024. 

Le 20 août 2020, Alexeï Navalny est hospitalisé d’urgence à l’hôpital d’Omsk, en Sibérie, après un grave malaise qui le plonge dans le coma, alors qu’il voyageait dans un avion entre Tomsk (Sibérie occidentale) et Moscou. Il est transporté inconscient à Berlin, en Allemagne, le 22 août 2022, à bord d’un avion médicalisé affrété par l’ONG allemande Cinema for Peace pour y être soigné. Maintenu dans un coma artificiel durant deux semaines, il est finalement sauvé. Plusieurs tests effectués par des laboratoires européens montrent qu’il a été victime d’une tentative d’empoisonnement : l’opposant russe a absorbé un produit militaire neurotoxique de la famille du Novitchok, déjà employé contre l’ancien agent double Sergueï Skripal, au Royaume-Uni en mars 2018.

Passant plusieurs mois en convalescence en Allemagne, Alexeï Navalny accuse Vladimir Poutine d’être responsable de son empoisonnement : J’affirme que Poutine est derrière cet acte, je ne vois pas d’autres explications, déclare-t-il dans un entretien accordé à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, publié le 1er octobre 2020. De retour en Russie le 17 janvier 2021, il est immédiatement interpellé à l’aéroport de Moscou pour ne pas avoir respecté les conditions de son contrôle judiciaire. Soigné en Allemagne, il n’avait évidemment pas pu se rendre, en décembre 2020, à une convocation au commissariat. Alexeï Navalny est ainsi condamné, dès le 2 février 2021, à trois ans et demi de prison, peine ensuite réduite en appel à deux ans et huit mois. Incarcéré dans la colonie pénitentiaire de Pokrov, à 200 kilomètres à l’est de Moscou, il mène une grève de la faim du 31 mars au 24 avril 2021 pour dénoncer l’absence d’accès aux soins.

Il continue par la suite de subir une forte répression de la part du Kremlin qui en fait son ennemi principal. Il voit ainsi, en janvier 2022, son nom ajouté à la liste des terroristes par l’organisation fédérale russe de contrôle des transactions financières. Puis, reconnu coupable d’avoir détourné 2,7 millions de roubles, il est condamné en mars 2022 à neuf ans d’internement. Il est alors transféré, en juin 2022, dans une autre colonie pénitentiaire à régime sévère.

Éclairage média

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Diffusé dans le journal télévisé de 20 heures de France 2 le 21 août 2020, ce reportage est consacré au transfert médicalisé d’Alexeï Navalny de l’hôpital russe d’Omsk, en Sibérie, vers un hôpital de Berlin. Après l’avoir refusé à plusieurs reprises, les médecins de cet hôpital ont en effet finalement autorisé ce transfert, le jour même, jugeant que l’état d’Alexeï Navalny était devenu stable. Le principal opposant à Vladimir Poutine était hospitalisé depuis la veille, le 20 août 2020, à l’hôpital d’Omsk, après un grave malaise l’ayant plongé dans le coma, au cours d’un vol aérien.

Le sujet de France 2 revient sur ce qui est arrivé à Alexeï Navalny le 20 août 2020 en s’appuyant exclusivement sur des documents amateurs : une photographie et deux vidéos. La photographie, prise probablement par un passager dans une cafétéria de l’aéroport de Tomsk le 20 août 2020, peu avant qu’Alexeï Navalny n’embarque dans un vol pour Moscou, le montre en train de boire le thé qui l’a supposément empoisonné. Une vidéo amateur, filmée par un passager depuis l’intérieur même de l’avion entre Tomsk et Moscou, donne quant à elle à entendre des cris de douleur, qu’on devine être ceux d’Alexeï Navalny. Enfin, une seconde vidéo amateur, prise elle aussi par un passager depuis l’avion – peut-être est-ce le même –, montre l’évacuation de l’opposant inconscient sur un brancard jusqu’à une ambulance sur le tarmac de l’aéroport d’Omsk.

Le reportage de France 2 propose également des images factuelles, filmées devant l’hôpital d’Omsk : celles de l’arrivée de médecins allemands pour examiner Alexeï Navalny, puis de partisans de celui-ci manifestant devant l’hôpital avec des pancartes de soutien. Deux extraits de déclarations devant la presse sont aussi insérés : celui de Yulia Navalnaya, épouse d’Alexeï Navalny, et celui d’Alexander Murakhovsky, directeur du service d’urgences de l’hôpital d’Omsk.

Le sujet se clôt sur des photographies de l’avion médicalisé qui doit transporter l’opposant en Allemagne. De fait, le lendemain du tournage, le 22 août 2020, cet avion affrété par l’organisation non gouvernementale allemande Cinema for Peace a transporté Alexeï Navalny d’Omsk à Berlin. L’opposant a ensuite été conduit à l’hôpital de la Charité pour y être soigné. Le reportage est lui-même suivi d’un plateau extérieur du correspondant de France Télévisions en Allemagne, Laurent Desbonnets, réalisé en duplex depuis Berlin à propos des conditions d’accueil d’Alexeï Navalny.

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