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Exposition François Morellet à Angers

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 21 août 1997 | Date d'évènement : 21 août 1997

Rencontre avec l'artiste François Morellet. Mondialement connu, cet artiste originaire de Cholet, autodidacte et provocateur, a toute sa vie joué avec les lois de la géométrie. À 71 ans, il expose à la galerie des Beaux-Arts d'Angers.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
21 août 1997
Date de diffusion du média :
21 août 1997
Page publiée le :
24 févr. 2023
Modifiée le :
25 déc. 2023
Référence :
00000004955

Contexte historique

Par Hervé BrunetProfesseur de mathématiques et conseiller pédagogique numérique )

François Morellet est né à Cholet en 1926. Comment classer cet artiste abstrait, qui refusait les étiquettes et maniait le second degré comme une arme de dérision massive ? On dit qu’il est un précurseur du minimalisme, ce minimal art né dans les années 1960 aux États-Unis. En effet, dès 1952, François Morellet réalise des œuvres sans grand moyen, basées sur l’abstraction et la géométrisation. Il peint alors des formes simples (lignes, carrés, triangles, bandes de couleur) de façon répétitive. D’autres critiques classent volontiers son art dans le sillage de l'op art (art optique) et de l’art cinétique : il est vrai que sa participation au Groupe de recherche d’art visuel (GRAV) ou Nouvelle Tendance peut le rattacher à ces mouvements.

Autodidacte, François Morellet est un artiste original, en décalage. Il reste jusqu’en 1975 à la tête de l’entreprise familiale –une usine de jouets – à Cholet tout en participant à l’art de son temps. Il commence à peindre en 1947. La découverte de Mondrian, puis celle de Max Bill et de l’art concret au début des années 1950 le conduit à opter pour la géométrie. Sa double activité (d’entrepreneur et de peintre) est peut-être à l’origine de la distance qu’il met en œuvre dans son art, ne se prenant jamais au sérieux et mettant en cause l’acte de création. Pour créer, il développe au préalable des systèmes, en appelle au hasard et revendique une dimension ludique. Cet artiste, qui se qualifiait de rigoureux rigolard, soigne les titres de ses peintures et sculptures. Ainsi, Répartition aléatoire de 40 000 carrés suivant les chiffres pairs et impairs d'un annuaire de téléphone (1961) mêle le ton neutre et froid d’une notice de montage et l’ ironie d’un plaisantin.

Membre fondateur en 1960 du Groupe de recherche d’art visuel (GRAV – avec entre autres Julio Le Parc, Jean-Pierre Yvaral), il a multiplié les types d’intervention plastique, depuis la peinture sur châssis jusqu’aux projets dans la ville et l’architecture. Il commence à cette période à employer le néon, matériau industriel. En 1967, son installation Néons avec programmation aléatoire, poétique, géométrique montre trois carrés laissant apparaître, selon les allumages aléatoires, les mots « nul », « non », « cul » ou « con ».

Au début des années 2000, Morellet jouit d’une reconnaissance tardive, qui se manifeste par un nombre important de commandes publiques et privées en France et en Allemagne. Il est, en 2010, le deuxième artiste à concevoir de son vivant une œuvre pérenne dans un lieu culturel des plus classiques : le Louvre. On lui doit aussi une centaine d'installations dans le monde. Morellet a continué à travailler jusqu'à sa mort en 2016, à l’âge de 90 ans, laissant derrière lui une riche contribution à l'histoire de l'art.

Éclairage média

Par Hervé BrunetProfesseur de mathématiques et conseiller pédagogique numérique )

Diffusé le 21 août 1997 au journal télévisé du soir sur France 3 Pays de la Loire, ce reportage est une rencontre avec François Morellet, en lien avec l’exposition de ses œuvres au musée des Beaux-Arts d’Angers qui s’est tenue entre le 5 juillet et le 12 octobre 1997. Les journalistes en profitent pour retracer la vie et la carrière de l’artiste.

François Morellet est décrit dans ce reportage comme un artiste mondialement reconnu, sans qu’il n’en illustre les codes, à commencer par le titre de l’exposition : François Morellet, peintre amateur : 1945-1968.

Les journalistes filment de près l’artiste, au visage bonhomme et à la gestuelle généreuse : une proximité accentuée par l’affabilité de François Morellet, qui explique, par des mots simples, son art modeste : Je fais une peinture qui va à contrepied de ce que cherchent 98 % des collectionneurs – c’est-à-dire le tremblement de la main, l’empreinte digitale, le sang qui coule, enfin la vie ! Ce côté desséché et abominable, j’y suis resté fidèle, confie-t-il.
Le commentaire met en lumière l’originalité de François Morellet (un artiste atypique), sa fidélité au Maine-et-Loire qu’il n’a jamais quitté. Comme pour le prouver, lui-même explique que l’annuaire du département sert le plus souvent de base de données aléatoire pour générer ses œuvres.

Ce côté provincial assumé est mis en opposition au parisianisme auquel François Morellet semble faire un pied de nez. Désireux de mettre en évidence une forme de modestie, d’amusement et de plaisir dans ses œuvres, François Morellet place son travail aux antipodes de la prétention de l’école de Paris. Il se décrit au contraire comme artistiquement emmerdeur et contestataire.

Ce reportage tâche de placer François Morellet proche des habitants de son département, comme un des leurs, profondément ancré dans la réalité, même s’il a accédé non sans ironie à un succès international.

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