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Portrait du plasticien François Morellet

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 18 oct. 2001 | Date d'évènement : 18 oct. 2001

Portrait du plasticien François Morellet, artiste choletais mondialement reconnu. Travaillant selon un système prédéfini, François Morellet joue ici particulièrement avec les lumières et les calculs mathématiques.

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Informations et crédits

Type de ressource :
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Collection :
Date de l'évènement :
18 oct. 2001
Date de diffusion du média :
18 oct. 2001
Page publiée le :
24 févr. 2023
Modifiée le :
25 déc. 2023
Référence :
00000004956

Contexte historique

Par Hervé BrunetProfesseur de mathématiques et conseiller pédagogique numérique )

François Morellet est né à Cholet en 1926. Comment classer cet artiste abstrait, qui refusait les étiquettes et maniait le second degré comme une arme de dérision massive ? On dit qu’il est un précurseur du minimalisme, ce minimal art né dans les années 1960 aux États-Unis. En effet, dès 1952, François Morellet réalise des œuvres sans grand moyen, basées sur l’abstraction et la géométrisation. Il peint alors des formes simples (lignes, carrés, triangles, bandes de couleur) de façon répétitive. D’autres critiques classent volontiers son art dans le sillage de l'op art (art optique) et de l’art cinétique : il est vrai que sa participation au Groupe de recherche d’art visuel (GRAV) ou Nouvelle Tendance peut le rattacher à ces mouvements.

Autodidacte, Morellet est un artiste original, en décalage. Il reste jusqu’en 1975 à la tête de l’entreprise familiale –une usine de jouets – à Cholet tout en participant à l’art de son temps. Il commence à peindre en 1947. La découverte de Mondrian, puis celle de Max Bill et de l’art concret au début des années 1950 le conduit à opter pour la géométrie. Sa double activité (d’entrepreneur et de peintre) est peut-être à l’origine de la distance qu’il met en œuvre dans son art, ne se prenant jamais au sérieux et mettant en cause l’acte de création. Pour créer, il développe au préalable des systèmes, en appelle au hasard et revendique une dimension ludique. Cet artiste, qui se qualifiait de rigoureux rigolard, soigne les titres de ses peintures et sculptures. Ainsi, Répartition aléatoire de 40 000 carrés suivant les chiffres pairs et impairs d'un annuaire de téléphone (1961) mêle le ton neutre et froid d’une notice de montage et l’ ironie d’un plaisantin.

Membre fondateur en 1960 du Groupe de recherche d’art visuel (GRAV – avec entre autres Julio Le Parc, Jean-Pierre Yvaral), il a multiplié les types d’intervention plastique, depuis la peinture sur châssis jusqu’aux projets dans la ville et l’architecture. Il commence à cette période à employer le néon, matériau industriel. En 1967, son installation Néons avec programmation aléatoire, poétique, géométrique montre trois carrés laissant apparaître, selon les allumages aléatoires, les mots « nul », « non », « cul » ou « con ».

Au début des années 2000, Morellet jouit d’une reconnaissance tardive qui se manifeste par un nombre important de commandes publiques et privées en France et en Allemagne. Il est, en 2010, le deuxième artiste à concevoir de son vivant une œuvre pérenne dans un lieu culturel des plus classiques : le Louvre. On lui doit aussi une centaine d'installations dans le monde. Morellet a continué à travailler jusqu'à sa mort en 2016 à l’âge de 90 ans, laissant derrière lui une riche contribution à l'histoire de l'art.

Éclairage média

Par Hervé BrunetProfesseur de mathématiques et conseiller pédagogique numérique )

Ce portrait de François Morellet, présenté comme plasticien reconnu sur le tard (à 55 ans), a été diffusé le 18 octobre 2001 dans le journal télévisé du soir sur France 3 Pays de la Loire.

François Morellet y est filmé dans un espace d’exposition, parmi ses œuvres et accompagné d’un de ses assistants, Philippe, qui monte les néons des tableaux. Il est d’emblée dépeint comme un artiste contemporain local puisqu’il vit toujours à Cholet ville qu’il adore, où il est né et où il compte bien mourir, annonce le journaliste dans son lancement.

On y met en évidence son travail sur la lumière et les mathématiques, qu’on qualifie de surprenant, précisant que ses œuvres se vendent très bien à l’étranger (Allemagne, Italie ou Japon), sous-entendant que c’est moins le cas en France.

François Morellet rappelle que son œuvre répond à des systèmes prédéfinis avec lesquels on ne triche jamais : quand bien même l’œuvre pourrait sembler plus esthétique en modifiant un paramètre, François Morellet ne transige pas avec le système qu’il a préétabli. Il décrit ainsi sa production comme une nécessité.

François Morellet précise d’ailleurs que son travail n’est pas élaboré avec la subjectivité d’un génie, mais répond à des règles établies.

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