Vidéo
Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 01 janv. 1945
Le Royaume-Uni rend hommage à la ville héroïque de Stalingrad en lui offrant un glaive, chef-d'œuvre de l'artisanat britannique. Ce glaive est remis à une délégation d'habitants de Stalingrad par le maréchal Boudienny. Pendant ce temps, Stalingrad se remet : les usines ont repris la production et la reconstruction des 40 000 maisons détruites est commencée.
Niveaux et disciplines
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Collection :
- Les Actualités françaises
- Date de diffusion du média :
- 01 janv. 1945
- Page publiée le :
- 27 janv. 2023
- Modifiée le :
- 29 juin 2023
- Référence :
- 00000005246
Contexte historique
La bataille de Stalingrad (juillet 1942-février 1943) est généralement considérée comme un tournant dans la Seconde Guerre mondiale : elle constitue en effet une défaite stratégique pour la Wehrmacht et marque la fin de l’avancée allemande en Europe.
La bataille fait l’objet, dès sa conclusion, d’une intense propagande. Théâtre de très violents combats pendant près de cinq mois, la ville est complètement ravagée et près de 100 000 civils y perdent la vie. Cette résistance acharnée entretient le prestige d’une Union soviétique qui paye le prix fort pour résister à l’offensive nazie. Inversement, la victoire met fin au mythe de l’invincibilité militaire allemande : environ 400 000 soldats des forces de l’Axe périssent pendant l’offensive et 330 000 se rendent avec le maréchal Paulus en janvier-février 1943. L’enjeu était d’autant plus important que le toponyme même de la cité, renommée en 1925 en l’honneur du dirigeant russe (Stalingrad signifiant littéralement « la ville de Staline »), lui conférait une dimension symbolique importante.
Éclairage média
Cette vidéo de propagande est diffusée en janvier 1945 alors que les Alliés sont plongés dans de violents combats au seuil du territoire allemand : à l’ouest, les Américains et les Britanniques doivent repousser la contre-offensive nazie dans les Ardennes tandis que, à l’est, les Soviétiques assiègent notamment Budapest. Ce film se divise en deux parties : la première relate le don, par le Royaume-Uni, d’un glaive à la ville de Stalingrad ; la seconde montre la reconstruction rapide de la ville.
Il s’agit tout d’abord de mettre en scène la solidité de la Grande Alliance qui réunit notamment les États-Unis, le Royaume-Uni, la France libre et l’URSS : Londres offre à la ville de Stalingrad un chef-d’œuvre de [son] artisanat
afin de lui exprimer son admiration
et les Actualités françaises s’en font l’écho auprès du public français. Staline n’est pas présent dans la vidéo, mais sa figure plane. Si le maréchal Boudienny, qui transmet le glaive offert par les Britanniques aux habitants de la ville, n’a pas joué de rôle dans la défense de Stalingrad et a été écarté depuis deux ans de toute véritable fonction militaire, il demeure un proche de Staline.
L’extrait est extrêmement louangeur envers la population soviétique : le champ lexical de l’héroïsme est ainsi mobilisé à plusieurs reprises pour qualifier les habitants de Stalingrad. Les images montrent quant à elles une population non seulement solidaire, qui reconstruit collectivement une ville ravagée par les combats, mais surtout très active. En remettant aussi rapidement en service les diverses usines de la ville (dont on voit de nombreuses images, tant prises en intérieur que de l’extérieur), Stalingrad est présentée comme contribuant directement à l’effort de guerre. L’écrasante défaite [allemande] de Stalingrad
est présentée comme le creuset de la victoire finale, à la fois au sens propre (par la refonte des armes abandonnées par les Allemands en munitions) et au sens figuré puisqu’elle inspire
l’Armée rouge dans ses nouveaux coups de boutoir
contre le Reich.