Vidéo
Proposé par Institut national de l’audiovisuel
Date de diffusion : 01 janv. 1945 | Date d'évènement : Janvier 1943
Rétrospective, à base d'images d'archives, sur la fin de la bataille de Stalingrad (juillet 1942-février 1943). Le 31 janvier 1943, le maréchal Paulus, chef de la 6e armée allemande encerclée dans Stalingrad, se rend avec ce qui lui reste de troupes aux Soviétiques. Les combats ont été incroyablement meurtriers, des deux côtés.
Niveaux et disciplines
Informations et crédits
- Type de ressource :
- Forme :
- Collection :
- Les Actualités françaises
- Date de l'évènement :
- Janvier 1943
- Date de diffusion du média :
- 01 janv. 1945
- Page publiée le :
- 27 janv. 2023
- Modifiée le :
- 28 sept. 2023
- Référence :
- 00000005248
Contexte historique
La bataille de Stalingrad (juillet 1942 -2 février 1943) est généralement considérée comme un tournant dans la Seconde Guerre mondiale (à l’image de la bataille de Midway, en juin 1942, dans le Pacifique) : elle constitue en effet une défaite stratégique pour la Wehrmacht et marque la fin de l’avancée allemande en Europe.
Encouragé par une série de victoires sur le front de l’Est, Hitler lance, à l’été 1942, deux offensives simultanées vers Stalingrad et vers le Caucase. Si cette dernière progresse rapidement, la 6e armée du général Paulus (fait maréchal le 30 janvier 1943) rencontre une très forte résistance à Stalingrad : les combats dans la ville durent près de cinq mois et les Soviétiques se battent pour chaque bâtiment. Le général Joukov (fait maréchal en janvier 1943) organise en novembre 1942 une manœuvre d’encerclement qui prend au piège environ 330 000 soldats allemands. Fin janvier 1943, malgré l’interdiction expresse d’Hitler, Paulus se rend. Extrêmement violente, la bataille de Stalingrad provoque la mort d’environ 400 000 soldats des forces de l’Axe, de 500 000 à 1 million de soldats de l’Armée rouge et de près de 100 000 civils soviétiques.
Éclairage média
Au moment où la vidéo est diffusée par les Actualités françaises début 1945, les Alliés sont plongés dans de violents combats au seuil du territoire allemand : à l’ouest, les Américains et les Britanniques doivent repousser la contre-offensive nazie dans les Ardennes tandis que, à l’est, les Soviétiques assiègent notamment Budapest. Il est par ailleurs intéressant de noter que, de 1940 à 1944, France-Actualités diffuse dans les cinémas une presse filmée aux ordres de Vichy et de l’occupant nazi. Après la chute de Vichy en 1944, le Comité de libération du cinéma français (CLCF), qui compte nombre de sympathisants communistes, reprend en main les actualités diffusées dans les salles obscures, sous le nom d'Actualités françaises. Cette courte rétrospective sur la bataille de Stalingrad célèbre une victoire emblématique du camp des Alliés et s’inscrit donc également dans un travail de propagande.
La vidéo construit une opposition entre les soldats de l’Armée rouge, qui s’enlacent joyeusement au moment de la jonction de leurs différents corps d’armée, et les troupes de la Wehrmacht vaincues, dont on voit défiler une longue colonne dans la neige après leur reddition. Autant que la manœuvre d’encerclement soviétique, brièvement rappelée au début de l’extrait, c’est l’état physique et moral des Allemands qui est mobilisé par le journaliste pour expliquer leur défaite ([ils] en avaient assez, ils étaient complètement épuisés.
). S’ensuit un rappel des violences de la guerre, à travers deux panoramas de tombes (notamment allemandes) et, surtout, des monceaux de cadavres de civils soviétiques. La musique dramatique, l’arrêt sur les cadavres gelés d’une femme et de son jeune enfant dans les bras, les visages en gros plan de civils pleurant les morts, la voix off : tout dans la mise en scène de la vidéo concourt à souligner la légitimité de la lutte contre les nazis.