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François Hollande pour un retour à l'âge de la retraite à 60 ans

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 10 mai 2012 | Date d'évènement : 2012

Pendant la campagne présidentielle de 2012, le candidat François Hollande a promis de rétablir le droit au départ à la retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler à 18 ans et ayant accumulé 41 années de cotisations.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Lycée général et technologique

    Comment financer les retraites ?

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
2012
Date de diffusion du média :
10 mai 2012
Production :
@ 2012 -  France 3
Page publiée le :
01 mars 2023
Modifiée le :
01 févr. 2024
Référence :
00000005341

Contexte historique

Par Nolwenn NeveuEnseignante agrégée de Sciences économiques et sociales )

Cet extrait de journal télévisé a été diffusé le 10 mai 2012, soit quatre jours après l’élection de François Hollande en tant que président de la République et cinq jours avant sa prise de fonction. Parmi ses promesses de campagne, le candidat François Hollande s’était engagé à rétablir la retraite à 60 ans pour les salariés ayant cotisé la totalité de leurs annuités (soit, au printemps 2012, 41 annuités). Cette mesure devait être prise par décret et l’engagement de M. Hollande était que ce principe serait mis en œuvre immédiatement. Le programme du candidat comprenait aussi la promesse de commencer à travailler, dès l’été 2012, à une nouvelle réforme du système des retraites en préparant « avec les partenaires sociaux » une redéfinition de l’âge légal de départ à la retraite, de la prise en compte de la pénibilité et du montant des pensions. 

Lors de la réforme des retraites de 2010 portée par Éric Woerth, le Parti Socialiste s’était montré très opposé au recul de l’âge légal de départ à la retraite, considérant qu’un recul de deux ans était injuste, notamment pour celles et ceux dont le travail était pénible. L’engagement de François Hollande lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 2012 s’inscrit donc dans cette critique de la réforme de 2010. 

M. Hollande a d’ailleurs tenu son engagement puisqu’il a publié, le 3 juillet 2012, un décret entré en application de 1er novembre de la même année et permettant le départ en retraite pour certaines catégories de travailleurs. Les modalités du retour partiel à la retraite à 60 ans sont toutefois extrêmement restrictives puisqu’elles n’ont concerné que 28 000 personnes. On notera parmi ces modalités le fait que 2 trimestres puissent être cotisés au titre du chômage et l’extension du dispositif « carrières longues », jusqu’alors réservé aux personnes ayant commencé à travailler à 17 ans, à ceux ayant commencé à 18 ou 19 ans. 

Par la suite, c’est grâce à la mise en place d’un « compte pénibilité » lors de la réforme de 2014 que la ministre des Affaires sociale Marisol Touraine proposera de prendre en compte la pénibilité du travail.

Éclairage média

Par Nolwenn NeveuEnseignante agrégée de Sciences économiques et sociales )

Quelques jours après l’élection de François Hollande à la présidence de la République, la rédaction du JT de France 3 évoque l’un de ses 60 engagements, celui de rétablir la retraite à 60 ans pour une partie des travailleurs français. Le choix d’aborder cette question plutôt qu’une autre promesse de campagne n’est pas neutre et révèle l’importance de ce sujet dans l’imaginaire des Français. Les mouvements contre les réformes des retraites comptent, historiquement, parmi les plus importants mouvements sociaux qui agitent la vie politique française des 20 dernières années (depuis les années 2000). Le mouvement contre la réforme des retraites de 2010 en avait d’ailleurs été le témoin. Premier président se situant à gauche de l’échiquier politique depuis 1995, M. Hollande porte l’espoir de progrès sociaux quand le recul de l’âge de départ à la retraite en 2010 a été vécu comme une régression pour une partie importante des salariés français. Le choix de ce sujet au JT de France 3 est révélateur de ces attentes. 

S’il montre que tous les travailleurs ne sont pas égaux quant à la pénibilité et qu’il est plus juste de prévoir des âges de départ différents en fonction des carrières des uns et des autres, le reportage aborde la question des retraites et de leur financement dans un cadre très classique. La question du financement notamment est abordée du point de vue des trois variables habituellement mises en avant (l’âge de départ, la durée de cotisation et le montant des cotisations) sans évoquer d’autre possibilités telles que la modification de l’assiette des cotisations pour prendre en compte les revenus du capital, pourtant évoquée par les membres du Parti socialiste en 2010. La dernière phrase du reportage (« mais avec la crise et les déficits publics, les marges de manœuvre sont étroites ») montre à ce titre la difficulté à penser autrement la question du financement des retraites.

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