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Le peintre Édouard Pignon parle de Guernica de Picasso

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 23 oct. 1981

En direct de Madrid, au musée du Prado, Yves Mourousi et Alain Schneider interviewent le peintre français Édouard Pignon qui se remémore ses souvenirs de 1937 et analyse en détail le célèbre tableau de Pablo Picasso, Guernica.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Générique :
Schneider Alain (Journaliste), Mourousi Yves (Journaliste)
Date de diffusion du média :
23 oct. 1981
Production :
Télévision Française 1
Page publiée le :
06 avr. 2023
Modifiée le :
05 sept. 2023
Référence :
00000005367

Contexte historique

Par Arnaud Papillonprofesseur agrégé d'histoire )

Le 25 octobre 1981, l'Espagne commémore le centenaire de la naissance de Picasso (1881-1973), artiste majeur du XXe siècle, mais aussi artiste politiquement engagé qui a, lors de la guerre d'Espagne, publiquement soutenu la cause du Frente popular. En 1937, sollicité par le gouvernement républicain pour décorer le pavillon espagnol de l'exposition internationale de Paris, il réalise en quelques mois une toile monumentale de 3,49 m sur 7,77 m, une peinture en noir et blanc qui dénonce crûment le bombardement par le camp nationaliste, le 26 avril 1937, de la petite ville basque de Guernica. Son tableau éponyme devient très vite le symbole du martyre de l'Espagne républicaine.

Après la Seconde Guerre mondiale, alors que l’Espagne vit sous la dictature du vainqueur de la guerre civile, le général Franco, et que la toile se trouve aux États-Unis, Picasso s'oppose expressément à ce qu'elle revienne dans la péninsule tant que les libertés publiques n'y sont pas rétablies. Conservée au MoMA de New York, Guernica doit donc attendre la mort de Franco, en 1975, et surtout l'adoption par l'Espagne d'une constitution démocratique, en décembre 1978, pour envisager rejoindre la péninsule. C'est chose faite le 9 septembre 1981, le tableau le plus célèbre de Picasso étant exposé pour la première fois au musée du Prado le 25 octobre, à l'occasion du centenaire de la naissance du peintre. Alors qu'un coup d’État militaire a échoué quelques mois auparavant (23 février 1981), le retour de Guernica accompagne la réussite de la transition démocratique espagnole, plus de quarante ans après la fin de la guerre civile.

Ce symbole a une résonance particulière en France, pays où se sont exilés de nombreux opposants espagnols à la dictature après la victoire nationaliste de 1939 et où une alliance de socialistes et de communistes emmenée par François Mitterrand a, le 10 mai 1981, remporté une victoire historique aux élections présidentielles.  

Éclairage média

Par Arnaud Papillonprofesseur agrégé d'histoire )

Cette longue vidéo de 7 minutes et 20 secondes, diffusée le 23 octobre 1981 dans le cadre du journal de 13 heures de TF1, débute par un propos introductif du journaliste Yves Mourousi, envoyé spécialement à Madrid pour l'occasion : il évoque, depuis le musée du Prado, le centenaire de la naissance de Picasso (25 octobre 1881) et surtout l'événement majeur qui l'accompagne, puisque « c'est en Espagne qu'aujourd'hui Guernica fait son entrée ». Le journaliste n'explique toutefois pas les raisons de cette arrivée si tardive de l’œuvre dans la péninsule.

Un deuxième journaliste, Alain Schneider, prend ensuite le micro pour solliciter les éclairages du peintre français Édouard Pignon sur la genèse du tableau, sa composition et l'accueil qu'il reçut à sa création, en 1937. Artiste reconnu après la Seconde Guerre mondiale, adhérent au parti communiste de 1933 à 1981, Édouard Pignon (1905-1993) a fait, dans les années 1930, la connaissance de Picasso, dont il demeure, jusqu'à la mort en 1973, un intime. Il connaît bien le tableau Guernica, qu'il a découvert à l'exposition internationale de Paris de 1937, et délivre ses explications tandis que la caméra cadre la peinture elle-même. Les images ne suivent cependant pas rigoureusement le propos et les détails du tableau qui apparaissent à l'écran ne correspondent pas toujours aux commentaires.

Le peintre français insiste sur la force et l'intensité de l’œuvre, ainsi que sur la grande unité de la composition, mais reste très prudent sur son analyse, demeurant ainsi fidèle au refus de Picasso lui-même d'en définir précisément, de son vivant, les symboles.

Après quelques nouveaux gros plans sur la toile, qui auraient pu mieux illustrer les premières explications d'Édouard Pignon, ce dernier revient, à la demande d'Yves Mourousi, sur les relations de Picasso avec les autres artistes de l'époque (Calder, Miró, Éluard...) et sur son rapport au cubisme. Le reportage s'achève sur de nouvelles images du tableau, cependant toujours sans lien avec la bande son.

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