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La naissance de l’État d’Israël : des débuts du sionisme à 1948

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 22 avr. 1966

Cet extrait de l'émission Panorama rappelle les origines de la création de l'État d'Israël, de la fondation du mouvement sioniste par Theodor Herzl au XIXe siècle à la première guerre israélo-arabe, en 1948.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Générique :
Enkiri Jean-Pierre (Journaliste)
Date de diffusion du média :
22 avr. 1966
Page publiée le :
19 avr. 2023
Modifiée le :
06 sept. 2023
Référence :
00000005371

Contexte historique

Par Nicolas LepoutreProfesseur agrégé d'histoire au lycée Guy de Maupassant de Colombes )

Theodor Herzl (1860-1904), journaliste austro-hongrois, est le père fondateur du sionisme. En 1896, alors qu’il vit dans une France plongée en pleine affaire Dreyfus, il publie L’État des Juifs. Il y affirme que la création d’un État spécifique pour le peuple juif est indispensable face à l’antisémitisme. En dépit de l’hostilité d’une partie de la communauté juive, l’ouvrage connaît un succès important. À la tête du Congrès sioniste jusqu’à sa mort, Theodor Herzl tente ensuite de mettre en œuvre son projet en Palestine (alors sous la férule des Ottomans).

Les tensions se cristallisent en Palestine, à partir du XXe siècle, autour de la question de l’immigration juive. De petites communautés juives se sont maintenues depuis l’Antiquité en Palestine et coexistent sans mal avec la population arabe chrétienne et musulmane. Toutefois, les équilibres démographiques sur place se modifient progressivement avec le développement du sionisme et la création en 1901 du Fonds national juif, qui rachète des terres en Palestine. Des vagues successives de plusieurs dizaines de milliers de Juifs arrivent à partir du début du siècle mais la situation se tend surtout après la Première Guerre mondiale. À partir de 1916, la Palestine passe sous mandat britannique. Alors que les Britanniques ont affirmé soutenir la création d’un « foyer national juif en Palestine » et ont obtenu un mandat de la SDN (Société des nations) sur ce territoire, l’immigration juive connaît une nette accélération. Dans le même temps se développe également un fort nationalisme arabe. Des affrontements éclatent entre les différentes communautés mais aussi entre ces dernières et les Britanniques. La « grande révolte arabe » de 1936-1939 pousse par exemple Londres à drastiquement limiter l’immigration juive.

Le contexte post-Seconde Guerre mondiale (décolonisation, Shoah) fragilise toutefois grandement l’autorité du Royaume-Uni sur son mandat. Londres décide donc de confier le dossier à la toute jeune Organisation des Nations Unies (ONU) qui adopte un plan de partage de la Palestine en 1947. Bien que les Arabes rejettent ce projet, les Britanniques quittent le territoire et les sionistes proclament alors l’État d’Israël (1948). Les pays arabes voisins envahissent le nouvel État mais perdent la guerre (1948-1949).

Éclairage média

Par Nicolas LepoutreProfesseur agrégé d'histoire au lycée Guy de Maupassant de Colombes )

La vidéo est un extrait de l’émission « Panorama » de 1966 : diffusée le vendredi soir sur l’ORTF, « Panorama » proposait une série de courts enquêtes ou reportages. Ici, il s’agit de retracer l’histoire du sionisme et la création de l’État d’Israël (de la fin du XIXe siècle à 1948). L’émission prend la forme d’une succession de photographies qui défilent et illustrent le commentaire du journaliste.

L’extrait propose un déroulé strictement chronologique qui se focalise sur les principaux événements et les grandes figures de la période. Deux personnalités majeures sont ainsi mentionnées : Theodor Herzl, le père fondateur du sionisme, et David Ben Gourion, créateur de l’État d’Israël et premier Premier ministre du pays (1948-1954 et 1955-1963). Les jalons les plus marquants (création du Congrès sioniste mondial, déclaration Balfour de 1917, plan de partage de l’ONU de 1947 etc.) sont également présentés. Le récit est relativement clair et didactique. Il tend toutefois à proposer une vision quelque peu téléologique* : la volonté de Theodor Herzl (présenté comme un visionnaire) de créer un foyer national juif en Palestine semble ainsi validée par la proclamation de l’État d’Israël en 1948. L’existence de débats importants, y compris au sein des sionistes, n’est pas mentionnée ; les enjeux géopolitiques ne sont guère abordés ou certains éléments de contexte (le violent antisémitisme et les pogroms en Russie et en Europe de l’Est à la fin du XIXe siècle) manquent. Enfin, cet extrait se place exclusivement du point de vue des Juifs, au détriment notamment de la population arabe de Palestine.

* La téléologie consiste à expliquer un événement à la lumière des événements postérieurs. Cette démarche peut donc entrer en contradiction avec la stricte chronologie et introduit un biais dans la manière d'étudier les événements, comme si l'histoire tendait vers un but précis.

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