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Le prix Nobel décerné à Yasser Arafat, Yitzhak Rabin et Shimon Peres en 1994

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 10 déc. 1994 | Date d'évènement : 10 déc. 1994

À Oslo, le prix Nobel de la paix est remis conjointement à Yasser Arafat, Yitzhak Rabin et Shimon Peres, lors d'une cérémonie officielle le 10 décembre 1994.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Générique :
Baechler Isabelle (Journaliste)
Date de l'évènement :
10 déc. 1994
Date de diffusion du média :
10 déc. 1994
Production :
France 2
Page publiée le :
13 avr. 2023
Modifiée le :
10 août 2023
Référence :
00000005374

Contexte historique

Par Nicolas LepoutreProfesseur agrégé d'histoire au lycée Guy de Maupassant de Colombes )

Depuis 1901, le prix Nobel de la paix récompense une personnalité ou une organisation ayant apporté une contribution majeure pour la paix. Au Proche-Orient, il est d’abord décerné en 1978 au président égyptien Anouar el-Sadate et au Premier ministre israélien Menahem Begin pour la signature des accords de Camp David : il s’agit de la première paix signée entre Israël et un pays arabe. En 1994, ce sont le chef de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) Yasser Arafat, le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin et le ministre des Affaires étrangères israélien Shimon Peres qui sont ensuite récompensés.

Ce prix Nobel de la paix est attribué à la suite des accords d’Oslo signés entre ces différents acteurs, sous l’égide du président états-unien Bill Clinton, en septembre 1993. Ce traité met fin à la première Intifada (révolte de la population palestinienne contre les autorités d’occupation israéliennes entre 1987 et 1993) et prévoit une reconnaissance mutuelle entre Israël et l’OLP : les deux parties s’engagent à négocier plutôt qu’à utiliser la force. Une Autorité nationale palestinienne est également créée pour poser les bases d’un futur État palestinien indépendant. Toutefois, les accords d’Oslo ne résolvent pas les différents points litigieux (statut de Jérusalem, contrôle des frontières, devenir des colonies israéliennes etc.) : ils ouvrent un cadre de discussion permettant d’aboutir à une paix dans les cinq ans.

Yitzhak Rabin est assassiné l’année suivante (novembre 1995) par un extrémiste juif opposé aux accords d’Oslo. S’ils sont toujours considérés comme une base de référence dans les négociations, le processus de paix n’a guère avancé trente ans plus tard.

Éclairage média

Par Nicolas LepoutreProfesseur agrégé d'histoire au lycée Guy de Maupassant de Colombes )

Ce reportage de France 2 adopte un ton très mesuré voire pessimiste au moment de la remise du prix Nobel de la paix à Arafat, Rabin et Peres. Le commentaire de la journaliste souligne ainsi, à juste titre, qu’il ne s’agit que d’une paix « fragile », « encore en devenir » et « balbutiante » qui a été atteinte avec les accords d’Oslo : les points de désaccord ne sont en effet pas résolus. Les images mêmes de la cérémonie montrent bien qu’une véritable paix est loin d’être atteinte, comme le relève la journaliste : si Shimon Peres et Yasser Arafat se serrent « chaleureuse[ment] » la main, Yitzhak Rabin « esquiv[e] » ce geste traditionnel de réconciliation. Déjà lors de la signature des accords d’Oslo en 1993 à Washington, Yitzhak Rabin avait hésité avant de saisir la main tendue de son ancien adversaire Yasser Arafat.

L’attribution du prix Nobel de la paix à ces trois personnages est critiquée par des « mauvaises langues », que ce sujet d’actualité ne nomme pas mais qui estiment que les lauréats sont « honorés trop tôt ou trop tard ». Au-delà de ces cas particuliers, de nombreux prix Nobel ont effectivement été critiqués pour avoir été attribués à des personnalités impliquées auparavant dans des violences ou seulement très récemment engagées dans une démarche de paix.

Enfin, la journaliste rappelle que le conflit n’est pas strictement israélo-palestinien. Si l’Égypte (en 1978) puis la Jordanie (en 1994) ont signé un traité de paix avec Israël, ce n’est pas le cas de la Syrie qui continue à revendiquer le plateau du Golan, occupé par Israël, et à se poser en défenseur des Palestiniens. Le journal télévisé ne mentionne pas en revanche les autres États, au premier chef le Liban, également en contentieux direct avec Tel Aviv.

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