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Les débuts de la première Intifada

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 13 déc. 1987 | Date d'évènement : Décembre 1987

Le point sur la cinquième journée d'affrontements en Israël dans les territoires occupés. La première Intifada, qui signifie soulèvement en arabe, débute le 9 décembre 1987.

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Générique :
Richard Pascal (Journaliste)
Date de l'évènement :
Décembre 1987
Date de diffusion du média :
13 déc. 1987
Production :
La Cinq
Page publiée le :
13 avr. 2023
Modifiée le :
10 août 2023
Référence :
00000005376

Contexte historique

Par Nicolas LepoutreProfesseur agrégé d'histoire au lycée Guy de Maupassant de Colombes )

La guerre du Kippour de 1973 est le dernier conflit de grande envergure entre Israël et les pays arabes voisins, à l’exception du Liban. Une paix est même signée avec l’Égypte quelques années plus tard (accords de Camp David de 1978). En revanche, les tensions avec les Palestiniens ne faiblissent pas, bien au contraire : le conflit israélo-arabe devient un conflit israélo-palestinien.

En décembre 1987 éclate la première Intifada (aussi appelée « guerre des pierres » ou « révolution des pierres ») : il s’agit d’un soulèvement de grande envergure de la population palestinienne contre les autorités d’occupation israéliennes à Gaza, en Cisjordanie mais aussi en Israël. Les affrontements sont déclenchés à la suite d’un accident de voiture provoqué par un Israélien et qui tue plusieurs Palestiniens : une partie de la population palestinienne estime qu’il s’agit d’une vengeance intentionnelle au meurtre quelques jours plus tôt d’un Israélien. Au-delà de cet événement déclencheur et de l’escalade progressive entre manifestations violentes et répression armée, l’Intifada est surtout le résultat d’une intense frustration chez une jeunesse palestinienne désespérée de voir sa situation politique et économique bloquée.

Les affrontements durent six ans et font au total 1 100 à 2 000 morts chez les Palestiniens et 200 à 300 chez les Israéliens. C’est notamment pour mettre fin à ce soulèvement que le gouvernement israélien et l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) entament des négociations qui débouchent sur la signature des accords d’Oslo en 1993.

Éclairage média

Par Nicolas LepoutreProfesseur agrégé d'histoire au lycée Guy de Maupassant de Colombes )

Ce journal télévisé est diffusé dans les premiers jours de la première Intifada (1987-1993), en décembre 1987. Le journaliste souligne que de « violents affrontements », pour la « cinquième journée consécutive », touchent différents endroits de la Cisjordanie comme Hébron ou le camp de réfugiés de Balata (à proximité de Naplouse). Le bilan semble en revanche un peu confus : si le présentateur en plateau annonce le chiffre de 49 Palestiniens tués ou blessés le jour même, le journaliste qui commente le reportage parle quant à lui de cinq Palestiniens blessés ce même 13 décembre (pour 6 morts au total depuis le début des combats). Le premier chiffre est ainsi communiqué par l’OLP qui alerte aussi sur une possible opération israélienne au Liban : le conflit sur le terrain se double d’une bataille de propagande. Inversement, Israël nie toute dimension populaire au soulèvement, en affirmant que les protestataires sont manipulés par l’OLP.

Le reportage met en scène la disproportion des forces entre les deux camps. Au fil des images, on peut en effet observer que les soldats israéliens, en uniforme, sont manifestement bien entraînés et bien équipés. Ils sont munis de différentes armes (dont des lanceurs de grenades lacrymogènes), généralement protégés par des casques et utilisent des jeeps et des camions. Leur déploiement semble organisé et contrôlé. De leur côté, les militants palestiniens ne sont pas en uniforme et sont rarement armés (bien que l’on puisse en observer avec des fusils automatiques) ; ils attaquent puis se replient rapidement et tentent de faire obstacle aux forces israéliennes en construisant de petites barricades manifestement fragiles. C’est surtout l’image de jeunes hommes, au visage recouvert par un keffieh à carreaux et qui jettent une pierre au loin sur les soldats avant de se cacher, qui s’impose. Largement reprise par les différents médias tout au long de la révolte, elle va devenir le symbole de la première Intifada.

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