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La Nakba : l'exode forcé des Palestiniens en 1948

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 08 mai 2008 | Date d'évènement : 1948

La création d'Israël fut pour les Palestiniens la nabka, la catastrophe. À Lod, point de passage entre Tel Aviv et Jérusalem, la situation a été particulièrement douloureuse pour les Arabes, dont la population a été violemment chassée de la ville. Un Arabe israélien, qui a vécu cet événement, ainsi qu'un historien israélien, témoignent de ce départ massif des populations autochtones de la ville en 1948. Deux femmes arabes témoignent quant à elles des difficultés de la vie quotidienne en Israël.

Niveaux et disciplines

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Générique :
Savino Marc (Journaliste), Kovacs Serge (Journaliste)
Date de l'évènement :
1948
Date de diffusion du média :
08 mai 2008
Production :
France 3  |  Institut national de l'audiovisuel
Page publiée le :
27 avr. 2023
Modifiée le :
09 janv. 2024
Référence :
00000005449

Contexte historique

Par Nicolas LepoutreProfesseur agrégé d'histoire au lycée Guy de Maupassant de Colombes )

Le terme de « Nakba » (littéralement « catastrophe » en arabe) est utilisé à l’origine en 1948 par l’historien et diplomate syrien Constantin Zureik pour qualifier l’ampleur de la défaite des pays arabes lors de leur première guerre face à Israël. Il a été ensuite progressivement associé à l’exode de la population arabe de Palestine en 1948-1949, plus qu’à la guerre elle-même. Un large consensus existe aujourd’hui, parmi les historiens de toute nationalité, pour affirmer que ces départs ont été très largement contraints. L’épisode (et le terme lui-même) est toutefois extrêmement clivant dans le monde politique israélien et demeure un enjeu de mémoire entre Palestiniens et Israéliens.

À cette question mémorielle se greffe en effet l’une des revendications majeures des Palestiniens dans le cadre de leur conflit avec Israël : le « droit au retour ». Il s’agirait pour les Palestiniens contraints au départ en 1948-1949 (mais aussi au cours des guerres suivantes, comme celle de 1967), et pour leurs descendants, d’obtenir la possibilité de revenir vivre dans leur ancienne maison et de récupérer leurs biens. Bien que le droit au retour ait été reconnu par l’ONU en 1948, les gouvernements israéliens successifs ont toujours refusé catégoriquement cette perspective. Il concernerait aujourd’hui potentiellement plus de 5,5 millions de personnes.

Les « Arabes israéliens » (ou « Palestiniens d’Israël ») constituent actuellement 20 % de la population de l’État d’Israël. Les discriminations structurelles dont ils ont longtemps souffert sont désormais beaucoup moins importantes, mais persiste chez une large partie d’entre eux un sentiment d’une citoyenneté de seconde zone. L’adoption en 2018 d’une loi fondamentale (constitutionnelle) proclamant Israël « État-nation du peuple juif » plutôt qu’« État juif et démocratique » a renforcé les inquiétudes de la minorité arabe.

Éclairage média

Par Nicolas LepoutreProfesseur agrégé d'histoire au lycée Guy de Maupassant de Colombes )

S’intéressant à la Nakba, le reportage, diffusé en 2008 au journal télévisé du soir de France 3, se déroule dans la ville de Lod (au sud-ouest de Tel-Aviv) et alterne entre le récit de la guerre de 1948-1949 et la situation actuelle des Palestiniens. À l’aide d’images d’archives et de photographies, les journalistes racontent ainsi l’expulsion des Palestiniens de Lod en 1948. La violence du processus, en dépit des ambiguïtés du pouvoir politique incarné par David Ben Gourion, est bien mise en perspective par l’historien israélien qui est interrogé (reflétant le consensus historiographique à ce sujet). Certaines expressions employées par le journaliste apparaissent particulièrement fortes, comme celle de « marche de la mort ». Cette dernière est généralement usitée pour qualifier la poursuite de l’extermination des Juifs par les nazis à l’extrême fin de la Seconde Guerre mondiale, lorsque les camps sont évacués face à la progression des Alliés.

Le reste de la vidéo est articulé autour de deux Palestiniens vivant à Lod en 1948 et encore présents dans la ville aujourd’hui. Il permet de s’interroger sur la situation concrète des Arabes vivant à Lod : leur vie « demeure très précaire » en raison de « discriminations et d’injustice ». Si le reportage ne prend pas explicitement position sur la question (en disant simplement que les Arabes « se plaignent » de ces problèmes), il sous-entend néanmoins que leurs doléances ne sont pas dénuées de fondements. En effet, il est bien précisé que les Arabes ont « en principe » les mêmes droits que les Juifs et aucune contradiction n’est apportée aux discriminations évoquées.

Le reportage pose enfin l’enjeu de l’identité de la minorité arabe : le journaliste dit qu’une des personnes interrogées, Mohamed Hassouni, est « devenu malgré lui un citoyen d’Israël » mais lui-même se définit comme un « Arabe palestinien » et reçoit dans son salon un « ami israélien » (expression du journaliste). Sans que cela ne soit véritablement explicité par le reportage, on comprend donc que l’identité peut être imposée de l’extérieur ou revendiquée et que nationalité et citoyenneté ne sont pas forcément convergentes. Le reportage tente néanmoins de se conclure sur une note optimiste en soulignant le désir de paix exprimé par Mohamed Hassouni.

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