L'attentat de l'hôtel King David à Jérusalem le 22 juillet 1946

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 05 mars 2012 | Date d'évènement : 22 juil. 1946

Shraga Ellis, membre de la milice juive armée Irgoun, fait le récit de l'attentat perpétué le 22 juillet 1946 contre le quartier général britannique installé dans une aile de l'hôtel King David à Jérusalem.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Une histoire du terrorisme
Réalisation :
Prazan Michaël
Date de l'évènement :
22 juil. 1946
Date de diffusion du média :
05 mars 2012
Production :
Institut national de l'audiovisuel  |  Doc en Stock
Page publiée le :
12 mai 2023
Modifiée le :
06 sept. 2023
Référence :
00000005479

Contexte historique

Par Nicolas LepoutreProfesseur agrégé d'histoire au lycée Guy de Maupassant de Colombes )

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’autorité britannique sur son mandat de Palestine est violemment contestée. Deux nationalismes (juif et arabe) s’y concurrencent et revendiquent chacun la création d’un État indépendant sur le même territoire. L’extermination des Juifs d’Europe par les nazis pendant la guerre renforce, aux yeux d’une partie de la communauté internationale et de nombreux Juifs, la légitimité de la création d’Israël.

Si les différentes milices juives armées présentes en Palestine partagent le même but (la création d’un État indépendant), elles diffèrent dans leur stratégie. On peut schématiquement les diviser en deux grandes catégories. D’un côté, la Haganah et le Palmah sont modérées : elles ont globalement choisi la voie de la coopération avec les Britanniques en 1939-1945 (contre une Allemagne nazie considérée comme un péril bien plus important). De l’autre côté, l’Irgoun et le Levi sont plus radicales et s’attaquent directement aux forces britanniques (y compris pendant la Seconde Guerre mondiale).

Le 22 juillet 1946, l’Irgoun, dirigée par Menahem Begin (futur Premier ministre d’Israël entre 1977 et 1983), perpètre un attentat à l’Hôtel King David de Jérusalem. Ce bâtiment sert alors de quartier général aux services civils et militaires britanniques de Palestine. Une petite centaine de personnes sont tuées dans l’explosion des charges explosives.

Éclairage média

Par Nicolas LepoutreProfesseur agrégé d'histoire au lycée Guy de Maupassant de Colombes )

Après une remise en contexte, la vidéo est organisée autour d’un entretien avec Shraga Ellis, membre de l’Irgoun et responsable en 1946 de l’attentat contre l’Hôtel King David.

Le membre de l’Irgoun insiste à plusieurs reprises sur son absence d’hostilité envers les Arabes : « Nous nous sommes rendus compte que l’ennemi, c’était les Anglais et pas les Arabes », « nos frères arabes », etc. Ces propos ne reflètent cependant pas la réalité historique. Certes, les Britanniques sont quasiment exclusivement ciblés par l’Irgoun pendant les années 1944-1947. Toutefois, leur conception du sionisme est incompatible avec tout compromis avec les Arabes. Par ailleurs, dès 1947, les attentats de l’Irgoun contre les Arabes reprennent et le groupe est co-responsable du massacre de Deir Yassin de 1948 (plusieurs centaines de morts).

Shraga Ellis se dédouane également de toute responsabilité quant au bilan de l’explosion (plus de 90 morts) : il affirme que l’explosion a eu lieu plus tôt que prévu et que le commando avait prévenu les autorités britanniques de l’attaque. Il blâme explicitement le chef de la sécurité de l’hôtel, qui a refusé d’évacuer le bâtiment et qui a déplacé l’une des cruches contenant les bombes, déclenchant l’explosion. Le journaliste reprend en partie ce discours, affirmant par exemple que l’Irgoun cherchait à « éviter les pertes civiles » et que le groupe « réplique aux agressions arabes ». Alors que l’organisation « pren[d] pour cible des civils », elle est qualifiée de « clandestine » plutôt que de terroriste par exemple.

Lieux

Personnalités

Thèmes

Sur le même thème