vidéo

Nina Simone interprète Mississippi Goddam au festival de jazz d’Antibes Juan-les-Pins en 1965

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 16 avr. 1966 | Date d'évènement : 1965

Sur la scène du 6e festival de jazz d'Antibes de Juan-les-Pins, en 1965, Nina Simone, au piano, chante avec beaucoup de cœur Mississippi Goddam, une chanson engagée sur la condition des Noirs.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Réalisation :
Averty Jean-Christophe
Date de l'évènement :
1965
Date de diffusion du média :
16 avr. 1966
Production :
Office national de radiodiffusion télévision française
Page publiée le :
31 juil. 2023
Modifiée le :
06 déc. 2023
Référence :
00000005537

Contexte historique

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Mississippi Goddam est une chanson engagée écrite par la chanteuse et pianiste de jazz américaine Nina Simone (1933-2003). Celle-ci l’a composée en septembre 1963 en réaction à l’attentat de l’église baptiste de la 16ᵉ rue de Birmingham, dans l’Alabama. Le 15 septembre 1963, une bombe posée par des membres du Ku Klux Klan contre cette église fréquentée par des Afro-Américains a en effet tué quatre fillettes âgées de 11 à 14 ans et blessé une vingtaine de personnes. À la suite de cet attentat, des émeutes embrasent Birmingham, ville dans laquelle, depuis le printemps 1963, le pasteur Martin Luther King conduisait une campagne non-violente contre la ségrégation qui y était encore établie.

Révoltée par la mort des quatre jeunes filles noires de Birmingham, Nina Simone a composé Mississippi Goddam en moins d’une heure. D’abord, vous êtes déprimée et, après cela, vous êtes en colère. Et quand ces enfants ont été tuées, je me suis juste assise et j’ai écrit cette chanson, a-t-elle raconté dans son autobiographie I Put A Spell on You (Pantheon Books, 1992). Mississippi Goddam fait également référence à l’assassinat du militant des droits civiques Medgar Evers. Ce dernier, membre de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP), a été tué à Jackson (Mississippi) le 12 juin 1963 par un suprémaciste blanc, membre du Ku Klux Klan. Medgar Evers a ensuite été enterré au cimetière national d’Arlington avec tous les honneurs militaires, le jour même de la présentation au Congrès par le président des États-Unis John Fitzgerald Kennedy d’un projet de loi visant à bannir la ségrégation.

Dès le début de Mississippi Goddam, Nina Simone dénonce les trois États du Sud les plus ségrégationnistes : l’Alabama, le Tennessee et le Mississippi (Alabama’s got me upset/Tennessee made me lose my rest/And everybody knows about Mississippi Goddam). Elle énumère ensuite une série d’actes et violences racistes visant les Afro-Américains dans ces États.

Quelques jours après l’avoir composée, Nina Simone a joué Mississippi Goddam dans un club de New York, le Village Gate. Avant de l’interpréter, elle a averti le public : Je pense chaque mot de cette chanson (I mean every word of it). Cette chanson a ensuite été publiée en 1964 sur son album « Nina Simone en concert », réunissant des enregistrements de trois concerts donnés en mars et avril 1964 au Carnegie Hall, à New York.

Mississippi Goddam connaît un véritable succès et devient l’une des chansons emblématiques du mouvement des droits civiques. Elle est interdite dans certains États du Sud, officiellement en raison du mot Goddam, jugé blasphématoire : Goddam peut se traduire par « bon Dieu » comme par « putain ».

Aux yeux de Nina Simone, Mississippi Goddam constituait sa toute première protest song chanson de protestation »). Elle a en tout en cas marqué le début de son engagement dans le mouvement des droits civiques. Nina Simone a notamment interprété cette chanson, en mars 1965, lors des marches de Selma à Montgomery (Alabama), organisées en faveur du droit de vote des Afro-Américains.

Éclairage média

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

La Radiodiffusion-télévision française (RTF) a consacré, le 16 avril 1966, une émission d’une demi-heure, réalisée par Jean-Christophe Averty, au festival international de jazz d’Antibes Juan-les-Pins. Ce festival a vu le jour en juillet 1960, créé par Jacques Souplet et Jacques Hebey.

C’est à la sixième édition de ce festival, qui s’est tenue en juillet 1965, qu’est consacrée l’émission de la RTF. Plusieurs morceaux enregistrés à cette occasion ont ainsi été diffusés. Parmi ceux-ci figuraient trois chansons interprétées par la chanteuse Nina Simone : Mean and Evil blues, Be my Husband et Mississippi Goddam. Seule cette dernière chanson est présentée ici.

Écrite en réaction à l’attentat contre une église baptiste de Birmingham (Alabama) ayant tué quatre fillettes le 15 septembre 1963, Mississippi Goddam est une chanson engagée sur la ségrégation et les violences subies par les Noirs du sud des États-Unis. On voit ici Nina Simone, au piano, l’interpréter avec beaucoup de cœur et de conviction. Au moment où elle joue cette chanson sur la scène de la Pinède à Juan-les-Pins, Nina Simone est très engagée dans le mouvement de défense des droits civiques aux États-Unis.

Lieux

Personnalités

Thèmes

Sur le même thème