Dubaï et le développement durable

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 21 oct. 2021

Les autorités de Dubaï ont annoncé que l’Expo 2020 serait l’Exposition universelle la plus respectueuse de l’environnement de l’histoire. Jusque-là, l’émirat était pourtant surtout connu pour ses infrastructures énergivores. Un nouveau quartier, The Sustainable City, à consommation énergétique nette zéro, a toutefois déjà vu le jour.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Envoyé spécial
Générique :
Schapira Raphaëlle (Journaliste)
Date de diffusion du média :
21 oct. 2021
Production :
@ 2021 -  France Télévisions
Page publiée le :
13 déc. 2023
Modifiée le :
23 févr. 2024
Référence :
00000005617

Contexte historique

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

La ville-émirat de Dubaï, membre de la fédération des Émirats arabes unis, a accueilli du 1ᵉʳ octobre 2021 au 31 mars 2022 l’Expo 2020. Initialement prévue du 20 octobre 2020 au 10 avril 2021, cette exposition universelle a dû être reportée d’une année en raison de la pandémie de Covid-19, comme l’ont également été les Jeux olympiques d’été de Tokyo ou le championnat d’Europe des nations de football. Elle conserve toutefois son appellation d’« Expo 2020 ». Se déroulant 169 ans après la toute première, celle de Londres en 1851, l’exposition universelle de Dubaï est la première organisée au Moyen-Orient. Durant six mois, 24 millions de personnes viennent la visiter.

Ayant choisi pour l’Expo 2020 le thème « Connecter les esprits, construire le futur » avec, pour sous-thèmes, la durabilité, la mobilité et l’opportunité, Dubaï met alors l’accent sur le développement durable. Pourtant, ce sujet ne figurait jusque-là pas au cœur des préoccupations principales de Dubaï. S’appuyant sur ses richesses en hydrocarbures, l’émirat avait en effet connu une forte croissance économique et démographique à partir des années 1990. Et afin de devenir un centre mondial du tourisme de luxe, de très nombreux aménagements avaient été réalisés et des constructions pharaoniques élevées, sans tenir compte de considérations environnementales. Dubaï avait vu fleurir des gratte-ciels spectaculaires dont le Burj Khalifa, culminant à 828 mètres, inauguré en 2000. L’émirat avait en outre été gagné par l’artificialisation. Un projet immobilier, Palm Islands, avait par exemple conduit à créer trois archipels artificiels en forme de palmiers dans le golfe Persique. De gigantesques centres commerciaux ont également été construits, à commencer par le Dubaï Mall, couvrant 800 000 m2 et comprenant même une station de sports d’hiver intérieure. 70 % de l’électricité de Dubaï servent par ailleurs à climatiser les immeubles et les résidences. Et l’émirat consomme trois fois plus d’eau par habitant qu’en France.

Néanmoins, à l’occasion de l’Expo 2020, les autorités dubaïotes ont souhaité afficher aux yeux du monde leur nouvel intérêt pour le développement durable. Un pavillon bioclimatique, Terra, a ainsi été édifié. Recouvert de 4 912 panneaux solaires et entouré de 18 arbres énergétiques également tapissés de tuiles photovoltaïques, ce bâtiment est entièrement autonome en énergie. Il est aussi équipé d’un système de récupération de l’humidité de l’air et d’un autre de recyclage des eaux grises.

Avant la construction de ce bâtiment emblématique, Dubaï avait manifesté ses nouvelles préoccupations environnementales en aménageant un nouveau quartier à consommation énergétique nette zéro. Construit entre 2013 et 2018, ce projet baptisé The Sustainable City – en français « la ville durable » –, situé aux portes de la ville de Dubaï, s’étend sur 46 hectares. Ce quartier résidentiel comprend 500 villas et 89 appartements, tous construits avec des matériaux de haute performance énergétique et orientés au nord. La circulation automobile y est interdite : les seuls véhicules autorisés sont de petites voitures électriques. Toute l’électricité est produite par des panneaux solaires. La consommation d’eau fait quant à elle l’objet d’une surveillance étroite. Les eaux usagées sont aussi recyclées, puis réutilisées pour l’arrosage des jardins, et les jardins sont tapissés de gazon synthétique.

Éclairage média

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Est ici présenté un extrait d’un long reportage diffusé sur France 2, le 21 octobre 2021, dans Envoyé spécial. Créé en 1990, Envoyé spécial a été le premier magazine de reportages diffusé en première partie de soirée sur les chaînes de télévision du service public depuis la fin de l’émission emblématique de l’ORTF Cinq Colonnes à la une en 1968. Présenté par Bernard Benyamin et Paul Nahon de 1990 à 2001, ce magazine hebdomadaire d’information de la rédaction de France 2 l’a ensuite été par Françoise Joly et Guilaine Chenu de 2001 à 2016, puis par Élise Lucet à partir de 2016. Il propose plusieurs longs reportages chaque semaine, toujours réalisés sur le terrain par des équipes de la rédaction de France 2. C’est le cas de ce sujet, réalisé à Dubaï. La journaliste Raphaëlle Schapira se met d’ailleurs en scène, filmée au volant d’une voiture ou déambulant dans la ville.

De fait, la rédaction d’Envoyé spécial a choisi de consacrer un reportage à la politique écologique de l’émirat du Golfe persique à l’occasion de l’exposition universelle 2020, dont l’ouverture a précisément eu lieu la veille. Intitulé « Dubaï, une ville verte ? », il tente de répondre aux questions suivantes : faut-il croire à la révolution verte promue par Dubaï ? Ou bien ne s’agit-il que d’une forme de greenwashing écoblanchiment »), une façon de dissimuler une réalité au contraire bien peu respectueuse de l’environnement et des énergies vertes ? Le reportage d’Envoyé spécial tente d’apporter des réponses nuancées à ces questions. Il semble d’abord considérer que la politique écologique de l’émirat n’est en fait qu’un mirage. Raphaëlle Schapira pointe en effet du doigt l’absence de préoccupations initiales de Dubaï pour le développement durable, parlant même d’un « royaume du gâchis énergétique ». Pour ce faire, elle s’appuie sur trois exemples concrets d’équipements démesurés et extrêmement énergivores. Le premier est la piscine de plongée la plus profonde du monde, Deep Dive Dubai : d’une profondeur de 60 mètres, elle contient 14,6 millions de litres d’eau, soit l’équivalent du volume d’eau de six piscines olympiques. Le second exemple est celui de la plus grande piste de ski intérieure au monde, située au sein d’un immense centre commercial, le Mall of the Emirates. Là aussi, la journaliste de France 2 met en avant l’aberration écologique que constitue la possibilité de skier en plein été. Enfin, elle évoque la climatisation entière du métro dubaïote.

Pourtant, après cette séquence initiale critique sur la non-prise en compte des questions écologiques par l’émirat, le reportage d’Envoyé spécial change de ton et présente le nouvel écoquartier aménagé près de la ville de Dubaï : The Sustainable City – en français « la ville durable ». Tout y paraît à l’opposé des équipements démesurés qui ont été précédemment évoqués : le quartier a précisément été aménagé pour consommer le moins d’énergie et d’eau possible.

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