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Emmanuel Macron reconnaît la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsi au Rwanda

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 27 mai 2021 | Date d'évènement : 27 mai 2021

Le 27 mai 2021, le président de la République française Emmanuel Macron visite le Mémorial du génocide à Kigali, au Rwanda. Il y prononce un discours dans lequel il reconnaît la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsi perpétré en 1994.

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Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de l'évènement :
27 mai 2021
Date de diffusion du média :
27 mai 2021
Production :
@ 2021 -  France Télévisions
Page publiée le :
08 déc. 2023
Modifiée le :
05 avr. 2024
Référence :
00000005642

Contexte historique

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Vingt-sept ans après le génocide des Tutsi, au cours duquel, selon l’ONU, au moins 800 000 personnes ont été tuées entre avril et juillet 1994, le président de la République française Emmanuel Macron se rend en visite officielle au Rwanda en mai 2021. Il s’agit pour lui de tenter de normaliser les relations entre la France et le Rwanda après plus d’un quart de siècle de tensions entre les deux États, liées au rôle joué par la France dans le génocide. Ces tensions ont notamment provoqué la rupture de leurs relations diplomatiques entre 2006 et 2009.

Cette visite se déroule deux mois après la remise au chef de l’État, le 26 mars 2021, du rapport de la commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi. Mise en place en 2019 par Emmanuel Macron pour analyser le rôle et l’engagement de la France au Rwanda, cette commission d’historiens présidée par Vincent Duclert a conclu à un ensemble de responsabilités lourdes et accablantes de la France dans le génocide des Tutsi. Le rapport souligne l’aveuglement des dirigeants français de l’époque, à commencer par le président de la République François Mitterrand, qui ont soutenu le gouvernement hutu. Selon ces chercheurs, la France s’est (…) investie au côté d’un régime qui encourageait des massacres racistes. Elle est demeurée aveugle face à la préparation d’un génocide par les éléments les plus radicaux de ce régime. La commission Duclert a par ailleurs estimé que la France a tardé à réagir au génocide avec l’opération Turquoise : si elle a permis de sauver de nombreuses vies, cette opération n’a pas empêché le massacre de la très grande majorité des Tutsi du Rwanda, exterminés dès les premières semaines du génocide. En revanche, la commission d’historiens a écarté une complicité de l’État français dans le génocide des Tutsi : Si l’on entend par là une volonté de s’associer à l’entreprise génocidaire, rien dans les archives consultées ne vient le démontrer, souligne le rapport.

C’est donc après la publication de ce rapport, globalement bien accueilli au Rwanda, qu’Emmanuel Macron y effectue une visite officielle. Le 27 mai 2021, le président français se rend au Mémorial du génocide, à Kigali, où sont inhumés les restes de plus de 250 000 personnes tuées en 1994. Il prononce alors un discours dans lequel il reconnaît l’implication française dans le génocide des Tutsi : pour Emmanuel Macron, la France a eu une responsabilité écrasante […] dans un engrenage qui a abouti au pire. Si le président français juge que la France n’a pas été complice, il estime qu’elle est demeurée de fait aux côtés d’un régime génocidaire.

Aux yeux d’Emmanuel Macron, la France a un devoir : celui de regarder l’histoire en face et de reconnaître la part de souffrance qu’elle a infligée au peuple rwandais en faisant trop longtemps prévaloir le silence sur l’examen de la vérité. Dans son discours, le président français appelle précisément à poursuivre l’œuvre de justice et à ce qu’aucune personne soupçonnée de crimes de génocide ne puisse échapper au travail des juges.

Éclairage média

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Ce reportage a été diffusé le 27 mai 2021 en ouverture du journal télévisé de France 3 de la mi-journée, le 12.13. Il rend compte du discours que le président de la République française Emmanuel Macron vient de prononcer au Mémorial du génocide des Tutsi, à Kigali, la capitale du Rwanda.

Ce sujet se compose de quatre séquences bien distinctes. La première présente d’abord la réception d’Emmanuel Macron à Kigali par Paul Kagame, président de la République du Rwanda depuis 2000. Puis, elle montre des images de la visite du chef de l’État français au Mémorial du génocide perpétré contre les Tutsi, en compagnie notamment de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Le Mémorial du génocide, succédant à partir de 2018 du Centre commémoratif de Kigali ouvert en 2004, conserve les restes de plus de 250 000 personnes massacrées durant le génocide des Tutsi.

La deuxième séquence du sujet est la plus importante : elle propose les moments forts, selon le journaliste Jean-Baptiste Marteau, du discours prononcé par Emmanuel Macron dans lequel ce dernier reconnaît la part de souffrance que la France a infligée au peuple rwandais. Une troisième séquence montre ensuite le président français enlacer une femme après son discours. On ne connaît pas l’identité de cette femme, mais on peut supposer qu’il s’agit d’une survivante du génocide.

Enfin, une quatrième et dernière séquence évoque brièvement le rôle joué par la France lors du génocide en 1994. Composée d’images d’archives, elle montre successivement des réfugiés tutsi fuyant les tueries, puis des soldats français de l’opération Turquoise, intervention militaire organisée par la France à partir de juin 1994, avec le soutien de l’ONU, afin de mettre un terme aux massacres. Des images du président de la République française François Mitterrand recevant au palais de l’Élysée, à une date non précisée, son homologue rwandais Juvénal Habyarimana, servent quant à elle à illustrer l’évocation de la responsabilité des dirigeants français dans le soutien au régime auteur du génocide des Tutsi. C’est du reste la mort de Juvénal Habyarimana, dans un attentat commis contre son avion le 6 avril 1994 et attribué aux Tutsi par les extrémistes hutu, qui avait déclenché le processus d’extermination à grande échelle sur tout le territoire rwandais.

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