Obstruction du canal de Suez par un porte-conteneurs géant en 2021

Contexte historique

En mars 2021, le canal de Suez a été bloqué durant six jours par un porte-conteneurs géant, ce qui a paralysé une partie importante du commerce mondial. En effet, le 23 mars 2021, le porte-conteneurs Ever Given, battant pavillon panaméen et exploité par l’armateur taïwanais Evergreen Marine Corporation, s’est mis au travers du canal de Suez, en Égypte. Se rendant à Rotterdam (Pays-Bas) en provenance du port chinois de Yantian, il se serait échoué, selon le gestionnaire du navire, en raison de vents forts combinés à une tempête de sable qui lui auraient fait perdre le contrôle. L’Ever Given a alors complètement obstrué le canal de Suez, empêchant le passage de tout autre navire. L’opération de sa remise à flot a pris beaucoup de temps en raison, surtout, des dimensions du navire. L’Ever Given est en effet l’un des plus grands porte-conteneurs au monde : long de 400 mètres et large de 59 mètres, il a la hauteur d’un immeuble de 20 étages. Au moment de son échouage dans le canal de Suez, il transportait 18 000 conteneurs. 

Conçu à l’initiative de Ferdinand de Lesseps, le canal de Suez a été ouvert en 1869 après dix ans de travaux. Long de 193 kilomètres et large de 300 mètres, il permet de relier la mer Rouge à la mer Méditerranée, et donc l’Asie et l’Europe, sans avoir à contourner l’Afrique par le cap de Bonne-Espérance. Il est ainsi devenu une voie commerciale primordiale, concentrant 10 % à 12 % du volume annuel du commerce mondial. 

L’Ever Given n’a pu être remis à flot que le 29 mars 2021 grâce à 13 remorqueurs et à des dragues creusant le fond du canal. 422 navires transportant 26 millions de tonnes de marchandises se sont ainsi retrouvés bloqués. Durant cette période, l’Égypte aurait perdu de 72 à 90 millions de dollars par jour de fermeture du canal de Suez. Le commerce maritime mondial aurait quant à lui perdu de 6 à 10 milliards de dollars par jour de blocage, selon l’assureur Allianz.

Cet accident a révélé la dépendance du commerce mondial à l’égard de certaines voies commerciales comme le canal de Suez. Il a aussi mis en lumière les limites de la course au gigantisme : les dimensions des porte-conteneurs géants construits depuis le début des années 2000 n’apparaissent souvent plus adaptées aux infrastructures maritimes.

Éclairage média

Diffusé dans le journal télévisé de 20 heures de France 2 du 26 mars 2021, ce sujet est consacré à la paralysie du commerce mondial, provoquée par l’immobilisation d’un porte-conteneurs géant au travers du canal de Suez. Il a été réalisé trois jours après le blocage du navire Ever Given. Maryse Burgot, grande reportrice, habituellement envoyée pour couvrir des crises ou des conflits, réalise cette fois ce sujet à distance, depuis les bureaux de la rédaction de France 2.

Très didactique, ce reportage se veut avant tout factuel : il présente la situation du porte-conteneurs géant immobilisé au travers du canal de Suez. Il montre ainsi des images, des photographies et même une image satellite, toutes prises les 25 et 26 mars 2021, soit la veille et le jour même de sa diffusion. Ces images mettent en valeur la taille de l’Ever Given – C’est un monstre, bien plus haut que les immeubles (Maryse Burgot) – et l’obstruction du canal de Suez par son échouage. Elles montrent également les différentes opérations de secours pour tenter de libérer ce navire géant : bateaux de dragage de fonds, navires de drainage, remorqueurs et pelleteuses s’activent en vain pour le dégager.

Le sujet de France 2 s’intéresse également aux effets du blocage du canal de Suez sur le commerce mondial. Outre divers plans de navires en attente en mer, deux infographies cartographiques sont insérées. Elles permettent aux téléspectateurs de se repérer : la première infographie présente les lieux où des navires sont immobilisés dans le canal de Suez ; la seconde, le tracé du déroutage des cargos par le cap de Bonne-Espérance. Les effets du blocage du canal de Suez sur le commerce mondial sont également mis en perspective par le recours à l’interview à distance de deux spécialistes du transport maritime mondial : Ranjith Ranja, consultant de l’entreprise Refinitiv, et Rose George, journaliste britannique.