La longévité au pouvoir d’Angela Merkel, chancelière d’Allemagne durant seize ans

Contexte historique

De 2005 à 2021, Angela Merkel a dirigé l’Allemagne comme chancelière fédérale. Fille d’un pasteur et d’une institutrice, elle est née Angela Kasner le 17 juillet 1954 à Hambourg, en République fédérale d’Allemagne. Elle passe ensuite sa jeunesse en République démocratique allemande (RDA), où sa famille s’établit. Après des études en physique à l’université de Leipzig, elle entre à l’Académie des sciences de la RDA en 1978 et obtient un doctorat en 1986.

Après la chute du mur de Berlin en 1989, elle s’engage en politique et rejoint l’Union chrétienne-démocrate d’Allemagne (CDU) en 1990. Devenue cette même année porte-parole du dernier gouvernement de la RDA et élue au Bundestag, elle occupe deux fonctions ministérielles dans deux gouvernements dirigés par Helmut Kohl : elle est successivement ministre fédérale des Femmes et de la Jeunesse (1991-1994) et de l’Environnement (1994-1998). En 2000, elle devient la première femme à diriger la CDU, après en avoir été la secrétaire générale (1998-2000). 

Victorieuse lors des élections législatives de septembre 2005 à la tête d’une union de la CDU et de la CSU, Angela Merkel devient chancelière fédérale d’Allemagne le 25 octobre 2005. Succédant au social-démocrate Gerhard Schröder, elle est la première femme à occuper le poste. Âgée de 51 ans, elle est également la plus jeune. Elle dirige alors un gouvernement de « grande coalition » entre la CSU et le SPD.

Elle est ensuite reconduite au poste de chancelière à trois reprises. En 2009, elle dirige un gouvernement de coalition avec les libéraux du FDP après la victoire de la CDU-CSU aux élections législatives avec 33,8 % des voix. En 2013, elle prend la tête d’un nouveau gouvernement de coalition CDU/CSU-SPD, après que la CDU-CSU a remporté les élections législatives avec 41,5 % des voix. En 2018, elle est de nouveau reconduite à la tête d’une « grande coalition » après que la CDU-CSU a recueilli un score faible aux élections fédérales de 2017 (33 % des voix).

Durant ses quatre mandats, elle parvient à gérer plusieurs crises majeures : la crise financière en 2008, la crise de la dette dans la zone euro en 2009, le Brexit, ainsi que la pandémie de Covid-19 en 2020 et 2021. Face à la crise migratoire en Europe en 2015, elle décide d’ouvrir les portes de l’Allemagne aux migrants. Elle affirme ainsi en 2015 son choix et sa confiance dans la capacité allemande à accueillir des réfugiés. Nous y arriverons (Wir schaffen das), déclare-t-elle en août 2015, au plus fort de la crise migratoire.

Non candidate aux élections législatives du 26 septembre 2021 qui voient la victoire du SPD (avec 25,74 % des voix contre 24,07 % pour la CDU-CSU), elle quitte la chancellerie fédérale le 8 décembre 2021. Elle laisse la place à son ancien ministre des Finances et vice-chancelier, le social-démocrate Olaf Scholz. Celui-ci prend la direction d’une coalition réunissant le SPD, les Verts et le FDP. Après avoir dirigé l’Allemagne durant seize années, Angela Merkel se retire de la vie politique active.

Éclairage média

Diffusé dans le journal télévisé de 20 heures de France 2 du 15 janvier 2021, ce reportage est consacré à la popularité d’Angela Merkel, chancelière fédérale d’Allemagne depuis seize ans. Ce même jour s’est ouvert le congrès de l’Union chrétienne-démocrate (la CDU). Ce congrès doit désigner le successeur d’Annegret Kramp-Karrenbauer à la tête de la CDU et, ce faisant, le probable candidat du parti à la chancellerie à l’issue des élections législatives fédérales du 26 septembre 2021. Angela Merkel avait préalablement annoncé son souhait de ne pas briguer un cinquième mandat à la tête du gouvernement. Dans un duplex en direct de Berlin, le correspondant de France Télévisions en Allemagne, Laurent Desbonnets, présente les candidats à la présidence de la CDU, avant de lancer lui-même le sujet sur Angela Merkel.

Ce sujet s’ouvre de manière emblématique sur une photographie de famille des dirigeants du G7, prise lors du sommet des 7 et 8 juin 2015 au château d’Elmau, en Allemagne. Cette photographie met en valeur l’incroyable longévité d’Angela Merkel en la comparant à celle des autres chefs d’État et de gouvernement du G7. Ainsi, six ans après ce sommet, au moment de la réalisation du sujet de France 2, seule Angela Merkel est encore au pouvoir, se trouvant alors à la fin de son quatrième mandat. Les autres dirigeants – tels l’Américain Barack Obama et le Français François Hollande – sont arrivés au terme de leur mandat ou n’ont pas été reconduits. Le sujet propose également un enchaînement de quatre plans dans lesquels on voit la chancelière allemande saluer les quatre présidents de la République française qu’elle a connus depuis 2005 : Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron.

Le sujet de France 2 se compose principalement d’images d’archives. Ces vidéos et ces photographies ont été prises lors d’une allocution d’Angela Merkel au Bundestag, ainsi que lors d’une conférence de presse consacrée à la propagation du Covid-19 le 29 septembre 2020. Le reportage propose également un micro-trottoir d’Allemands interrogés dans la rue à Berlin à propos de la chancelière. En outre, il propose deux interviews. La première est celle de Marion Van Renterghem, ancienne grande reportrice du Monde et autrice de deux ouvrages consacrés à Angela Merkel, Angela Merkel, l’ovni politique (2017) et C’était Merkel (2021), interrogée devant la porte de Brandebourg, à Berlin. La seconde interview est celle d’Andreas Jung, député de la CDU, représentant le Bade-Wurtemberg au Bundestag depuis 2005.

Le reportage frappe par l’absence de tout commentaire négatif ou de toute critique sur l’action et la personnalité d’Angela Merkel. Aucune voix dissonante ne se fait entendre.