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Rapport de la commission Sauvé sur les violences sexuelles dans l’Église catholique

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 05 oct. 2021

Le 5 octobre 2021, Jean-Marc Sauvé remet le rapport de sa commission sur les abus sexuels dans l’Église en France entre 1950 et 2020. Le rapport révèle l’ampleur de la pédocriminalité dans l’Église : il estime à 216 000 le nombre de victimes de violences sexuelles. Deux victimes expriment leur satisfaction. Jean-Marc Sauvé juge que l’institution a dysfonctionné.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Générique :
Chopin Aurélia (Journaliste)
Date de diffusion du média :
05 oct. 2021
Production :
@ 2021 -  France Télévisions
Page publiée le :
11 déc. 2023
Modifiée le :
27 févr. 2024
Référence :
00000005646

Contexte historique

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Depuis les années 2010, l’Église catholique est confrontée à une vague d’affaires d’abus sexuels pédophiles commis par des membres du clergé. Plusieurs scandales ont en effet éclaboussé les clergés américain, allemand, australien ou chilien. L’Église catholique de France a, elle aussi, été touchée par la révélation de cas de pédocriminalité.

Sous la pression des associations de victimes, la Conférence des évêques de France et la Conférence des religieux et religieuses de France décident de réagir. En février 2019, ces deux instances mettent en place une commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (CIASE). Cette commission est composée de 22 membres. Elle est présidée par Jean-Marc Sauvé, ancien secrétaire général du gouvernement, puis vice-président du Conseil d’État. Ce catholique pratiquant a été choisi pour ses qualités de juriste, son expérience et sa réputation d’impartialité.

Le 5 octobre 2021, la commission Sauvé remet son rapport sur « les violences sexuelles dans l’Église catholique en France de 1950 à 2020 » à ses deux mandataires. Ce rapport de 2 500 pages, fruit d’un travail de deux ans et demi, dresse un état des lieux particulièrement sombre. Évoquant un phénomène massif longtemps recouvert par une chape de silence et difficile à mesurer, la commission Sauvé estime à 330 000 le nombre de personnes victimes de pédocriminalité dans l’Église catholique en France entre 1950 et 2020. Sur ce nombre, 216 000 personnes majeures au moment de la publication du rapport auraient été agressées par un clerc alors qu’elles étaient mineures. La CIASE estime aussi que le phénomène des violences sexuelles dans l’Église catholique présente un caractère systémique, particulièrement présent durant les années 1950 et 1960, décennies durant lesquelles 56 % des faits recensés ont eu lieu.

Selon la commission Sauvé, la hiérarchie de l’Église catholique française a surtout cherché à prévenir le scandale plutôt qu’à protéger les personnes agressées. Sur la plus grande partie de la période étudiée par la CIASE, il résulte de ces observations une qualification des faits par la commission qui peut se résumer dans les termes d’occultation, de relativisation, voire de déni, avec une reconnaissance toute récente, réellement visible à compter de 2015, mais inégale selon les diocèses et les congrégations, souligne le rapport.

Après ces constats, la CIASE formule 45 recommandations aux évêques et aux religieux afin de prévenir la répétition du phénomène des violences sexuelles. Elle préconise notamment une reconnaissance et une indemnisation pour chaque victime.

Les évêques et les religieux français prennent acte des conclusions accablantes de la commission Sauvé. Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, exprime sa honte et son effroi devant l’ampleur effarante de la pédocriminalité dans l’Église catholique. Lors d’une conférence de presse, l’archevêque de Reims demande pardon aux victimes, déclarant que la voix des victimes nous bouleverse, leur nombre nous accable. Véronique Margron, la présidente de la Conférence des religieux et religieuses en France, parle quant à elle d’un désastre à la lecture de ces pages de douleurs et d’ombre de la mort : Que dire, sinon éprouver […] une honte charnelle, une honte absolue ?, déclare la prieure provinciale des Sœurs de la charité dominicaines de la Présentation.

Après la remise du rapport Sauvé, les évêques français reconnaissent, lors d’une assemblée plénière, en novembre 2021, la dimension systémique des violences sexuelles dans l’Église catholique.

Éclairage média

Par Christophe GracieuxProfesseur agrégé en classes préparatoires littéraires au lycée Watteau de Valenciennes )

Diffusé dans le journal télévisé de treize 13 heures de France 2 le 5 octobre 2021, ce reportage est consacré au rapport de la commission Sauvé sur les violences sexuelles dans l’Église catholique en France. Ce rapport a en effet été remis le matin même.

Le reportage de France 2 s’ouvre sur le moment de la remise du rapport : Jean-Marc Sauvé remet le travail de sa commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église à ses deux commanditaires, Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, et Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France. Le sujet intègre d’ailleurs un extrait de la déclaration du premier exprimant sa honte et son effroi aux victimes d’abus sexuels de la part de prêtres ou de religieux. La toute dernière séquence laisse aussi entendre un extrait d’une interview de Jean-Marc Sauvé devant la presse.

Le sujet de France 2 livre les principales conclusions de la commission Sauvé, qualifiées par la journaliste Aurélia Chopin de rapport explosif dont les conclusions font froid dans le dos. Deux infographies mettent en avant l’ampleur des violences sexuelles dans l’Église catholique de France entre 1950 et 2020 : elles précisent le nombre des victimes (216 000) et celui des prêtres pédocriminels (3 000). La journaliste Aurélia Chopin commente quant à elle de nombreuses images d’archives. Ces images, filmées lors de messes dans des églises, sans montrer de prêtres et de fidèles en gros plan, et sans la moindre indication chronologique ou géographique, n’ont qu’un but illustratif.

Outre les réactions de deux anonymes, récoltées par un micro-trottoir, le reportage recueille celles de deux victimes d’agressions sexuelles. Le premier, André Poulaud, a été victime d’agressions sexuelles de la part d’un prêtre et d’un surveillant dans un établissement scolaire privé rennais à l’âge de 12 ans. Il en avait témoigné dans un ouvrage, Au nom de ma blessure, paru en 2003. La seconde victime, Nanou Couturier, a été abusée sexuellement pendant plusieurs années par trois prêtres de la communauté des maristes à Vaulx-en-Velin dans laquelle était née.

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