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Témoignage sur des évasions au camp de Pithiviers

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 22 juil. 2012

En juillet 2012, à l’occasion des 70 ans de la rafle du Vel’ d’Hiv, le journal télévisé régional du Centre s’intéresse aux camps du Loiret, dont celui du Pithiviers, où transitèrent beaucoup de Juifs arrêtés avant d’être déportés. Guy Thion, habitant de Pithiviers, revient sur le rôle des habitants qui comme lui ont aidé des évadés, soulignant l’importance de ne pas oublier ces actes.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    [CNRD] Résister à la déportation

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
22 juil. 2012
Production :
@ 2012 -  France 3 Orléans
Page publiée le :
21 sept. 2023
Modifiée le :
05 déc. 2023
Référence :
00000005706

Contexte historique

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

Situés dans le Loiret, le camp de Pithiviers et celui de Beaune-la-Rolande, distant d’une vingtaine de kilomètres, forment les premiers camps d’internement des Juifs en zone occupée.

En France, en 1940, les persécutions contre les Juifs commencent par des mesures de discrimination et d’exclusion sociale. Dès septembre 1940, les Allemands demandent le recensement des Juifs en zone occupée. Le gouvernement installé à Vichy adopte le statut des Juifs du 3 octobre 1940. Le 4 octobre 1940, les préfets se voient donner l’autorisation d’interner les Juifs étrangers. Les mesures de persécution s’accroissent tout au long de l’année 1941.

En mai 1941, après la rafle dite du « billet vert », 3 700 Juifs étrangers arrivent à Pithiviers et Beaune-la-Rolande, où le personnel est exclusivement français. Les conditions de vie y sont très difficiles. Les premiers mois, les détenus peuvent, de manière occasionnelle, recevoir la visite de proches. Ils essaient aussi d’organiser des activités, tolérées par les gardiens : conférences, représentations théâtrales… Certains internés, peu nombreux, parviennent à s’échapper.

Avec la mise en œuvre de la solution finale par les nazis (conférence de Wannsee, janvier 1942), les persécutions contre les Juifs changent de nature : ils sont arrêtés et, désormais, ensuite conduits à la mort. Le premier convoi pour Auschwitz depuis Pithiviers est organisé le 25 juin 1942. Les camps d’internement deviennent des antichambres de la déportation, notamment après la rafle du Vél’d’Hiv des 16 et 17 juillet 1942.

Éclairage média

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

Diffusé le 22 juillet 2012 dans l’édition du 19.20 de France 3 Centre, ce reportage, consacré aux évasions depuis le camp de Pithiviers, a été réalisé à l’occasion de la commémoration des 70 ans de la rafle du Vél’d’Hiv des 16 et 17 juillet 1942. La présentatrice du journal rappelle ce contexte, sur fond d’images de cérémonie officielle organisée à Orléans, ville située à proximité des camps de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande.

L’angle choisi est original : le reportage s’intéresse aux évasions, estimées à 700, et non aux terribles conditions de vie ou au destin dramatique des internés. Il est construit autour d’un témoignage, celui de Guy Thion, habitant de Pithivers, qui a aidé les évadés. Ce dernier, avec les employés de l’usine où il travaillait, a porté secours à des internés cachés dans le silo. Ils leur ont fourni des habits (nécessaires pour se fondre dans le tissu social) et leur ont servi de guides pour fuir cette région qu’ils connaissaient mal.

Choix est fait dans le reportage de mettre le témoin, présenté comme un héros modeste, au centre (avec un gros plan sur son visage) et de rester à hauteur d’homme : celui qui témoigne ne sait rien de ceux qu’il a aidés, ni de comment ils ont pu quitter le camp, ni de leur sort ensuite. Le reportage ne le dévoile pas non plus.

Guy Thion nous rappelle trois choses : le rôle du contexte (l’existence d’une opportunité pour s’évader – ici géographique, la proximité d’un silo) ; la différence entre aide et sauvetage (toute action d’aide ne conduit pas nécessairement à un sauvetage réussi) ; l’importance de la complicité du tissu social dans les évasions depuis les camps. L’homme rappelle aussi que, s’il y a eu des personnes pour aider les Juifs, il ne faut pas non plus croire à l’existence d’un unanimisme au sein de la population en la matière (même pour celles et ceux qui vivaient à quelques kilomètres d’un camp et avaient pu avoir connaissance de leur terrible réalité). Il rappelle également que celles et ceux qui ont porté secours ont à un moment donné rencontré une occasion – comme Guy Thion – de le faire.

Le reportage, à travers la parole de Guy Thion puis en donnant à voir une plaque en hommage aux internés de Pithiviers, montre l’importance de la mémoire.

Bibliographie

« Les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande », site du CERCIL. Url : https ://www.musee-memorial-cercil.fr/pithiviers-beaune-la-rolande/ (consulté le 26/10/2023)

Biesse Cindy, « Aide et sauvetage en France » ; Fontaine Thomas, « La déportation des Juifs de France » Joly Laurent, « Vichy et la Shoah », in Bande Alexandre, Biscarat Pierre-Jérôme, Lalieu Olivier, Nouvelle Histoire de la Shoah, Passés/Composés, 2021

PESHANSKI Denis, « L’internement. La France des camps », sur le site Chemins de mémoire, décembre 2003. Url : https ://www.cheminsdememoire.gouv.fr/index.php/fr/linternement-la-france-des-camps-1938-1946 [consulté le 20/10/2023]

PESCHANSKI Denis, La France des camps. L’internement en France (1938-1946), Paris, Gallimard, 2002

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