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Le camp d’internement de Royallieu à Compiègne

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 01 août 2003

En août 2003, à l’occasion de la date anniversaire du dernier convoi du camp de Royallieu vers Buchenwald le 17 août 1944, le journal télévisé Picardie Soir rappelle ce que fut ce camp, ancienne caserne militaire où furent internés pendant la guerre des prisonniers politiques, des résistants et des Juifs. Plus de 50 000 d’entre eux furent déportés par convois dans des conditions terribles.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique - Lycée professionnel

    [CNRD] Résister à la déportation

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Date de diffusion du média :
01 août 2003
Production :
@ 2003 -  France 3 Nord Pas-de Calais Picardie
Page publiée le :
20 sept. 2023
Modifiée le :
05 déc. 2023
Référence :
00000005708

Contexte historique

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

Les premiers camps d’internement sont créés par la IIIe République afin de faire face à l’afflux de réfugiés espagnols à la fin de la guerre d’Espagne (1936-1939). Ils servent ensuite à interner les ressortissants de puissances ennemies après la déclaration de guerre à l’Allemagne en septembre 1939. Des « indésirables » étrangers sont également concernés (décret du 12 novembre 1938) et les communistes, à partir du 18 novembre 1939. 

La défaite et l’armistice de juin 1940 marquent une rupture. Le régime de Vichy a recours à l’internement administratif (qui vise les individus non pour ce qu’ils ont fait, mais parce qu’ils sont considérés comme un danger) comme outil d’exclusion de la société. Il est utilisé de manière massive contre toutes celles et tous ceux jugés responsables de la défaite et/ou considérés comme des ennemis du régime : Juifs, communistes, étrangers, francs-maçons… En zone nord, l’occupant allemand en fait aussi un outil dans son arsenal de mesures de répression et de persécution (de manière moins massive que Vichy), notamment contre les communistes à partir de l’été 1941. Ceux-ci sont notamment internés à Compiègne suite à l’invasion de l’URSS.

À partir de 1942, les camps d’internement deviennent des lieux de regroupement et de transit avant la déportation vers les camps de concentration et les centres de mise à mort pour les Juifs. Le camp de Royallieu est situé près de Compiègne (Oise), sur le site d’une caserne militaire créée en 1913. 50 000 personnes y furent internées : c’est le 2e plus grand camp d’internement et de déportation français après Drancy. D’abord géré par la Wehrmacht, il le fut ensuite par la Sipo-SD. Utilisé en 1940 par l’armée allemande pour y rassembler soldats français et britanniques faits prisonniers, il devient en juin 1941 le Frontstalag 122 où sont enfermés des prisonniers politiques, des ressortissants des pays alliés et des Juifs. Ils constituent également une réserve d’otages. Le 22 juin 1942, alors que deux convois sont partis vers Auschwitz en mars (le premier de France) et juin de la même année, 19 internés s’évadent. En 2008, un mémorial de l’internement et de la déportation est établi à Royallieu, devenu lieu de mémoire.

Éclairage média

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

Ce sujet du journal du soir de France 3 Picardie est diffusé le 17 août 2003, en commémoration du dernier convoi de déportés parti de Compiègne pour Buchenwald, cinquante-neuf ans plus tôt, le 17 août 1944. Après une brève introduction de la présentatrice du journal, le reportage s’ouvre sur un travelling montrant une voie ferrée et des images du camp d’internement de Royallieu en noir et blanc, alors que l’on entend le bruit d’un train : le son et la couleur suggèrent le passé, mais aussi le drame qui s’est déroulé en ce lieu.

Des vues du camp en couleur permettent de faire la transition avec le temps présent. Françoise Theiss, chargée de mission au camp de Royallieu, revient sur les catégories d’internés qui y vivaient : les politiques français et les Juifs. L’historien François Callais affirme que Royallieu a pu apparaître comme un répit pour les internés entre la prison et les camps. Le mémorial, visible en arrière-plan, rappelle néanmoins au spectateur le terrible destin qui fut le leur.

Des vues du camp sont ensuite montrées sur fond d’une musique qui suggère le drame et la tristesse. Elles font la transition entre ce qui vient d’être dit et l’évocation des convois et des déportations par François Callais. À l’arrière-plan, des trains, utilisés pour transférer les internés vers les camps de concentration et les centres de mise à mort. La fin du reportage est construite sur une alternance d’images de wagons et de plaques mémorielles, dont celle apposée en hommage au dernier convoi.

Le conseiller municipal de Compiègne en charge du projet du mémorial (inauguré cinq ans après le reportage en 2008) rappelle l’importance de la mémoire. Le reportage se clôt sur les mêmes images et bruits de voie ferrée qu’au début – en couleur cette fois, comme pour illustrer le fait que l’internement et les déportations doivent rester aujourd’hui dans les mémoires. Les vers de Desnos, lui-même interné à Compiègne, disent en conclusion la nécessité de se souvenir.

Bibliographie

BESSE Jean-Pierre , HUSSER Beate, LECLERE-ROSENZWEIG Françoise, Frontstalag 122 Compiègne-Royallieu : un camp d'internement allemand dans l'Oise, 1941-1944, Archives départementales de l’Oise, 2008

PESHANSKI Denis, « L’internement. La France des camps », sur le site Chemins de mémoire, décembre 2003. Url : https ://www.cheminsdememoire.gouv.fr/index.php/fr/linternement-la-france-des-camps-1938-1946 [consulté le 20/10/2023]

PESCHANSKI Denis, La France des camps. L’internement en France (1938-1946), Paris, Gallimard, 2002

« Compiègne-Royallieu » sur le site Chemins de mémoire. 
Url : https ://www.cheminsdememoire.gouv.fr/fr/compiegne-royallieu [consulté le 20 octobre 2023]

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