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L’interdiction du parti communiste en France en 1939

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 05 oct. 1993 | Date d'évènement : 1939

Un épisode de la série documentaire Les Brûlures de l’Histoire de Patrick Rotman, consacré à Jacques Duclos, dirigeant du Parti communiste français (PCF), revient sur les conséquences du pacte germano-soviétique en France avec l’interdiction du PCF par le gouvernement Daladier.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Générique :
Adler Laure (Journaliste), Rotman Patrick (Journaliste)
Date de l'évènement :
1939
Date de diffusion du média :
05 oct. 1993
Production :
@ 1993 -  France 3
Page publiée le :
24 janv. 2024
Modifiée le :
31 janv. 2024
Référence :
00000005870

Contexte historique

Par Fabrice GrenardAgrégé et docteur en histoire, chef du département Recherche et pédagogie de la Fondation de la Résistance )

L’annonce du pacte germano-soviétique le 23 août 1939 ébranle considérablement les militants communistes en France, car cet accord entre le Reich et l’URSS marque un tournant radical par rapport à la ligne antifasciste prônée depuis 1935. Pendant plusieurs semaines, le parti communiste français tente de concilier la défense du pacte passé entre Ribbentrop et Molotov avec une mobilisation patriotique contre l’Allemagne nazie, en appelant ses militants à accepter la mobilisation et l’entrée en guerre contre l’Allemagne. Mais l’invasion de la Pologne orientale par l’Armée rouge le 17 septembre et la signature d’un second pacte d’amitié et de délimitation des frontières entre l’Allemagne et l’URSS, le 28 septembre 1939, changent radicalement la donne. Il est clair désormais qu’il ne s’agit plus seulement de non-agression, de neutralité, de stratégie défensive destinées à sauver la paix, mais bien d’une véritable alliance entre l’Allemagne et l’URSS pour se partager la Pologne. L’URSS se range ainsi dans le camp des ennemis de la France en ayant commis un acte de guerre contre un de ses alliés. La position « défensive » du Parti communiste français, mêlant fidélité à l’URSS sur le plan extérieur et mobilisation patriotique en faveur de la Défense nationale, sur le plan intérieur, n’est plus tenable. Alors qu’il a déjà fait interdire de parution le journal communiste L’Humanité au lendemain de l’annonce du pacte germano-soviétique, ce nouveau contexte, permettant d’assimiler les communistes à des traîtres, justifie pour Edouard Daladier un nouveau renforcement de la répression. Le gouvernement décrète le 26 septembre la dissolution du Parti communiste et de toutes les associations, organisations et groupements qui en dépendent. Ce décret vise également tous ceux, qu’ils soient affiliés ou non à ce parti, se conformant dans l’exercice de leur activité aux directives venant de la Troisième Internationale. Ils sont susceptibles d’être condamnés à une peine allant de un à cinq ans d’emprisonnement.

Éclairage média

Par Fabrice GrenardAgrégé et docteur en histoire, chef du département Recherche et pédagogie de la Fondation de la Résistance )

Cette vidéo est extraite d’une célèbre série de documentaires historiques, Les Brûlures de l’Histoire, conçue et animée par Laure Adler et Patrick Rotman, avec la collaboration de Stéphane Khemis, directeur de la revue L'Histoire. Soixante-sept épisodes portant sur des moments cruciaux de l’histoire du XXᵉ siècle ont été réalisés entre 1993 et 1998. Celui intitulé « Le secret des archives de Moscou : le cas Jacques Duclos », le numéro 2 de la série, a été diffusé le 5 octobre 1993. L’équipe des Brûlures de l’Histoire a fait appel pour ce documentaire à l’historien Stéphane Courtois, auteur d’une thèse sur Le PCF dans la guerre et co-fondateur de la revue Communisme. Stéphane Courtois appartient à cette génération d’historiens qui, dans les années 1980-1990, s’est intéressée à l’histoire du communisme en essayant de s’affranchir d’une historiographie « officielle » largement contrôlée par le parti.

En reprenant des images d’archives et des unes de presse, le documentaire insiste bien sur le choc qu’a pu représenter l’annonce du pacte pour des militants communistes qui, à l’image de Gabriel Péri, rédacteur à L’Humanité, avaient fait de l’antifascisme leur cheval de bataille et s’étaient opposés aux accords de Munich (1938). Il évoque les événements qui amènent Daladier à prononcer l’interdiction du parti le 26 septembre 1939. Consacré à Jacques Duclos, l'un des dirigeants du PCF, le documentaire évoque son passage dans la clandestinité et son départ en Belgique, quelques jours après que le chef du parti de l'époque, Maurice Thorez, a déserté à la demande de l’Internationale communiste pour rejoindre Moscou.

Alors que le Parti communiste entre en clandestinité, le reportage mentionne la tentative de certains élus communistes de se constituer en un groupe ouvrier et paysan afin de servir de point d’appui à la propagande du parti. C’est au nom de ce groupe que Florimond Bonte (secrétaire du groupe) et Arthur Ramette (président) écrivent le 1ᵉʳ octobre au président de la Chambre, Édouard Herriot, une lettre pour lui expliquer que la France allait se trouver incessamment en présence de propositions de paix dues aux initiatives diplomatiques de l’URSS. Cette initiative délibérément défaitiste, alors qu’au même moment Hitler fait savoir qu’il est prêt à des négociations si les Alliés acceptent le sort de la Pologne vaincue, amène le gouvernement Daladier à accentuer la répression en poursuivant les députés ex-communistes. Entre le 6 et le 8 octobre, 34 parlementaires sont arrêtés. Leur procès s’ouvre le 20 mars 1940. Tous sont condamnés à cinq ans de prison et à la perte de leurs droits civils et politiques pendant cinq ans.

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