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Les actions des FTP-MOI en 1942

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 22 févr. 1994

En 1994, Cristina Boico et Boris Holban, tous deux membres des FTP-MOI, reviennent sur la préparation des actions de guérilla contre l’occupant allemand pendant la Seconde Guerre mondiale.

Niveaux et disciplines

Ressources pédagogiques utilisant ce média

  • Niveaux: Cycle 4 - Lycée général et technologique

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    Missak Manouchian

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Collection :
Réalisation :
Muel Christophe, Mugnerot Robert
Générique :
Rotman Patrick (Journaliste), Adler Laure (Journaliste)
Date de diffusion du média :
22 févr. 1994
Production :
@ 1994 -  France 3
Page publiée le :
24 janv. 2024
Modifiée le :
29 janv. 2024
Référence :
00000005890

Contexte historique

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

Le 23 août 1939, l’URSS signe avec l’Allemagne un pacte de non-agression, qui garantit la neutralité des deux signataires en cas d’attaque de l’un contre un pays tiers. Le Pacte germano-soviétique entraîne l’interdiction du Parti communiste par le gouvernement français le 26 septembre 1939. Il bascule immédiatement dans la clandestinité, comme les organisations qui lui sont liées. Mais si le Parti communiste dénonce dans ses tracts et journaux les mesures répressives et antisociales prises par Vichy, notamment celles qui concernent le monde ouvrier, l’Allemagne n’est pas une cible privilégiée. La guerre est dénoncée, mais comme un conflit impérialiste. Le printemps 1941 marque un premier moment important, avec la création du Front national, qui appelle à la libération du territoire.

Mais après l’opération Barbarossa, c'est-à-dire l’offensive allemande sur l’URSS le 21 juin, l’URSS est désormais en guerre contre l’Allemagne. La ligne prescrite aux partis communistes européens change. Le Komintern (Internationale communiste regroupant les partis communistes de différents pays) demande aux communistes de développer des actions armées contre les Allemands : la création d’un climat d’insécurité doit les inciter à maintenir des troupes en territoire occupé, et donc à éviter le transfert d’un trop grand nombre d’hommes qui viendrait renforcer la Wehrmacht sur le front de l’Est. Le Parti communiste est la première organisation résistante en France à appeler à développer la lutte armée dans la Résistance. Il crée des groupes de combattants, le « TP » (Travail particulier) dans le giron de l’Organisation spéciale (jusque-là chargée du service d’ordre), les « Bataillons de jeunesse » au sein des Jeunesses communistes et la « Main-d’œuvre immigrée ». Les trois branches sont réunies au printemps 1942 dans les Francs-Tireurs et partisans, au sein de laquelle les Francs-Tireurs et partisans de la Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) gardent une autonomie. Ces derniers sont regroupés en quatre détachements : trois fondés sur une dominante nationale, le dernier autour d’une compétence technique (les déraillements). C’est aussi au printemps 1942 que sont fixés les cadres dans lesquels les actions armées sont menées (sabotages, attentats, exécutions de responsables nazis ou de collaborateurs…). L’année 1943 marque une intensification des actions de guérilla menées par les FTP, à Paris, mais aussi sur tout le territoire, alors que les premières victoires alliées (débarquement en Afrique du Nord, Stalingrad) laissent désormais entrevoir la possibilité d’une libération prochaine.

Éclairage média

Par Raphaëlle BellonResponsable des activités pédagogiques de la Fondation de la Résistance )

Cet extrait des Brûlures de l’Histoire diffusé sur France 3 le 22 février 1994 – soit 50 ans après l’exécution de Missak Manouchian et de 22 autres FTP-MOI – est consacré à l’organisation d’une action armée des FTP-MOI. Le reportage s’ouvre sur des images d’archives allemandes du Paris occupé et rappelle les principales caractéristiques de la lutte armée, rendue difficile par le manque de moyens. Un témoin-clé, Cristina Boico, prend la parole et donne sa vision de la période. Elle a rejoint l’Organisation spéciale de la Main d’œuvre immigrée à l’été 1941, puis intégré les FTP-MOI. Elle a participé à la création du service de renseignement, dont elle rappelle qu’il était chargé de préparer les actions armées (repérage des lieux, conditions de possibilité de l’attaque et du repli), afin de garantir leur succès alors que la répression était forte et les forces militaires et de police allemandes nombreuses, bien équipées et bien entraînées. Elle insiste sur cette préparation en amont, peut-être pour répondre – consciemment ou non – aux critiques qui ont pu être formulées dès la clandestinité, soit contre la précocité de ces premières actions (en 1941, la Libération semblait un horizon lointain), soit contre la stratégie de la lutte armée elle-même (parmi les reproches, figuraient le hasard dans le choix des cibles ; l’absence d’efficacité militaire ; le risque de représailles pour les civils).

Boris Holban, chef militaire des FTP-MOI de la région parisienne (mai 1942-juillet 1943 ; novembre 1943-août 1944), rappelle le déroulé de ces opérations armées. Des équipes de 2 ou 3 hommes sont formées pour une opération seulement, rassemblées dans des groupes commandés par un chef. Elles agissent vite (attaque foudroyante) et selon une organisation précise (un qui attaque, l’autre qui achève, […] et le troisième qui défend), afin de garantir un effet de surprise et une efficacité maximale malgré la disproportion des moyens avec l’occupant, tout en préservant une possibilité de repli sans accrochage avec les services de l’ordre. Des reconstitutions filmées d’une attaque sont montrées. Conscients qu’il fallait laisser des traces visuelles qui n’avaient pu être logiquement tournées lors de la période clandestine, différents services cinématographiques liés à la Résistance ont procédé à de nombreuses reconstitutions au sortir de la guerre.   À l’initiative de l’état-major FTP, la stratégie évolue à partir de l’été 1943, lorsque Missak Manouchian devient le responsable militaire des FTP-MOI : des groupes de combattants plus nombreux sont constitués pour mener des attaques plus importantes, celles menées jusque-là concernant surtout des cibles isolées.

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