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Les Malheurs de Sophie

Institut national de l’audiovisuel

Proposé par Institut national de l’audiovisuel

Date de diffusion : 01 déc. 1979

En 1979, Jean-Claude Brialy adaptait au cinéma Les Malheurs de Sophie, le roman de la comtesse de Ségur, publié en 1858. Un voyage dans le passé, au sein d’une famille disparue de la haute noblesse, mais surtout au temps de l’enfance perdue.

Niveaux et disciplines

Informations et crédits

Type de ressource :
Forme :
Réalisation :
Brialy Jean-Claude
Date de diffusion du média :
01 déc. 1979
Production :
@ 1979 -  Antenne 2  |  Franco American Films
Page publiée le :
07 févr. 2024
Modifiée le :
07 févr. 2024
Référence :
00000005929

Contexte historique

Par Jean-Clément Martin BorellaJournaliste histoire et culture )

C’est déjà un exploit qu’une femme rencontre, au milieu du XIXe siècle, le succès littéraire, mais la comtesse de Ségur a fait encore plus fort : elle a érigé une petite fille en héroïne immortelle de la littérature.

En février 1858, Sophie Rostopchine, femme de lettres française issue de la noblesse russe, publie chez Hachette un roman intitulé Les Malheurs de Sophie. Elle y raconte la vie d’une enfant noble, Sophie de Réan qui, pour échapper au carcan moraliste de son milieu, commet une multitude de bêtises. Sophie a des défauts, mais c’est une enfant pleine de vie et la comtesse de Ségur n’écrit pas ce premier tome (suivront Les Petites Filles modèles et Les Vacances), pour dénoncer son comportement. Non, ce qui la préoccupe, c’est l’attitude de la mère et de tous les adultes chargés de son éducation, incapables d’écouter cette petite ni même de lui expliquer les punitions qu’ils lui infligent à chaque écart.

La comtesse de Ségur aurait pu écrire « Sophie, c’est moi » car, à bien des égards, elle raconte là sa propre enfance. Telle une première psychanalyste pour enfants, l’autrice estime que l’éducation est un facteur clé dans la bonne évolution de l’individu. En 1858, ce roman illustré entre logiquement dans la catégorie des livres pour la jeunesse et ce sont les bêtises de Sophie qui retiennent l’attention. Mais, au XXe siècle, la violence des adultes est remarquée et l’ouvrage sera placé au cœur d’un débat sur les sévices physiques infligés aux enfants.

Éclairage média

Par Jean-Clément Martin BorellaJournaliste histoire et culture )

En 1979 débute au château de la Lorie, dans le Maine-et-Loire, le tournage du film Les Malheurs de Sophie, sous la direction de Jean-Claude Brialy. Il s’agit de la deuxième adaptation cinématographique du roman éponyme de la comtesse de Ségur, après celle réalisée par Jacqueline Audry en 1946 et avant celle de Christophe Honoré, en 2016.

Étrangement, le film de Jean-Claude Brialy a d’abord été diffusé à la télévision le 31 décembre 1979 avant de sortir en salles le 25 mars 1981. C’est une adaptation très libre du livre d’origine, avec un fond de bienveillance et de nostalgie que l’on ne retrouve pas dans le texte de 1858. Bienveillance chez les parents de Sophie qui, tout en la grondant de ses nombreuses bêtises, ne lui infligent pas de sévices physiques. Nostalgie de l’enfance et de ses découvertes, dans l’environnement d’une campagne pleine de tentations. Jean-Claude Brialy propose donc un film sans danger, auquel la comtesse de Ségur n’aurait pu adhérer, elle qui a écrit pour dénoncer l’absence de communication dans l’éducation et pour alerter sur la fausse croyance concernant les bienfaits de la brutalité.

En 1979, le film a pour objectif de raconter les bêtises innocentes des enfants et les habitudes surannées de la noblesse du Second Empire. En aucun cas, il ne veut se faire le support artistique d’un questionnement de la morale.

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